Enfin, voilà le seul mot qui accapare l’esprit de Max Pacioretty. À sa cinquième saison dans la LNH, il vivra finalement l’euphorie des séries éliminatoires à partir de jeudi soir contre les Sénateurs d’Ottawa.

Au terme d’un deuxième entraînement en deux jours afin de préparer la confrontation contre les Sénateurs, Pacioretty a rencontré les médias pour expliquer ses sentiments actuels.

« Je suis très excité, j’ai attendu longtemps pour cela. Je vais enfin vivre cela et j’espère montrer au monde ce que je peux accomplir en séries ! », a expliqué celui qui a joué 246 parties régulières dans la LNH.

Dans le passé, l’imposant ailier a manqué de veine en étant blessé ou rétrogradé sans oublier la dernière saison fort pénible. À 24 ans, il ne ressent pas la même frénésie qu’une recrue, mais il a hâte de prouver qu’il est bâti pour ce rendez-vous.

« C’est un hockey différent avec moins de temps pour agir et il faut jouer de façon simple ce qui me convient bien parce que ça correspond à mon style », a confié l’Américain.

Le numéro 67 se dit encore plus outillé pour les séries cette saison parce qu’il a développé son jeu avec le nouveau groupe d’entraîneurs. Sa mission ne se limite plus à se positionner devant le filet une fois arrivé en zone adverse.

« J’ai modifié mon style un peu et je dois créer plus de jeux avec mes partenaires de trio. Les entraîneurs ont fait un bon travail pour me faire comprendre cela. Je suis très confiant en mon jeu alors que l’an dernier je trouvais que j’étais davantage un joueur unidimensionnel », a-t-il spécifié.

Tout près de lui dans le vestiaire, son coéquipier Raphael Diaz élaborait sur sa situation qui est à la fois similaire et différente. À 27 ans, le défenseur suisse se retrouvera impliqué dans les éliminatoires de la Ligue nationale pour la première fois.

« Je conserve des souvenirs d’avoir écouté des matchs de séries quand j’étais plus jeune en Suisse, mais ce n’était pas évident parce que les parties étaient tôt le matin », a confié Diaz en riant.

Il peut se fier à ce qu’il a observé la saison dernière, alors que le Canadien était écarté de la danse printanière, pour se préparer à ce défi colossal.

« Je suis impatient de commencer »
« Je suis impatient de commencer »

« Bien sûr, je m’attends à du hockey différent qui devrait être encore plus exigeant. Tout le monde veut se rendre jusqu’à la coupe Stanley », a-t-il raconté tout en insistant sur l’importance d’être revenu au jeu en fin de saison régulière après une absence de 25 parties.

« Ces matchs ont été très importants pour reprendre le rythme. C’est difficile de dire si je suis de retour à mon niveau avant ma blessure, mais j’ai senti une progression dernièrement et je suis prêt pour les séries; c’est ce qui compte. »

Pour encaisser le tout sans problème, Diaz entend s’inspirer de son partenaire à ligne bleue, Josh Gorges

« J’ai la chance d’évoluer avec Gorges qui est très expérimenté donc il peut m’aider ce qui est très agréable. »

D’ailleurs, Gorges ne s’inquiétait pas du tout pour son habile coéquipier.

« C’est vrai qu’il découvrira un niveau plus élevé en séries. Mais il a joué aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde donc il comprend l’ampleur des séries éliminatoires. Il n’a pas 21 ans non plus, il est plus expérimenté. Il nous étonne souvent avec ses capacités et on espère encore beaucoup de lui en séries », a soutenu le leader.

Aucun extra pour Tinordi

Grâce à son vécu, Gorges sait aussi de quoi et surtout de qui se méfier lors de cette confrontation avec les Sénateurs.

« Quand tu affrontes Ottawa et Chris Neil, tu sais à quoi t’attendre, il ne prend jamais une soirée de congé. Tu sais que tu encaisseras des coups et qu’il bataillera pour les rondelles. Il est un joueur très compétitif sans pousser le tout dans un côté vicieux », a-t-il noté.

Neil, qui adore bousculer les défenseurs et les attaquants, devra cependant se méfier d’une nouvelle arme du Canadien à la ligne bleue en Jarred Tinordi. Gorges et Francis Bouillon sont convaincus qu’il sera à la hauteur dès la première partie.

« La fièvre des séries, c'est vrai »
« La fièvre des séries, c'est vrai »

« Depuis son retour avec nous, il a gagné en confiance et il semble se sentir mieux. Il est prêt pour ces séries. La réaction d’un joueur à ses débuts éliminatoires dépend de son attitude et de son caractère. Dans son cas, il me fait plus penser à un jeune vétéran en raison de son expérience. Il a été capitaine dans le junior et ça paraît, il n’est pas gêné et il veut faire partie de ces séries », a fait remarquer Bouillon.

«Si je me fie à mon expérience, il faut surtout rester fidèle à son style de jeu. Souvent, tu peux devenir trop excité et tes émotions s’emballent! C’est particulièrement le cas pour le premier match à Montréal en voyant la foule survoltée alors qu’il devra contrôler ses émotions.

«C’est un joueur solide et c’est ce dont nous avons besoin de lui. Nous ne lui demandons rien d’extra de sa part», a conclu Gorges sans crainte.