TAMPA – Mathématiquement, le Lightning de Tampa Bay peut se permettre de perdre le match qui l’opposera au Canadien ce soir.

Pratiquement, le Lightning n’a peut-être pas le choix de gagner. Après avoir laissé filer leur avance de 3-0 et bousiller la possibilité de balayer la série jeudi dernier devant leurs partisans, les « Bolts » savent très bien qu’il serait périlleux de retourner au Centre Bell dans le cadre d’une septième partie.

« À mes yeux, cette série vient de passer du match 5 au match 7 », a convenu le Montréalais Alex Killorn.

Croisé dans le vestiaire du Lightning, Killorn sait que lui et ses coéquipiers joueraient dangereusement avec le feu en retournant à Montréal pour un match sans lendemain.

« Le Canadien joue des matchs 7 depuis la quatrième partie de la série. On n’a pas été en mesure de niveler le niveau d’intensité qu’ils affichaient. On devra le faire ce soir. On a eu du succès contre le Canadien cette année. On a eu du succès au Centre Bell aussi. Mais dans le cadre d’un septième match, je sais à quel point la foule pourrait transporter le Canadien. On ne doit pas leur donner cette chance », a ajouté Killorn.

Même s’il refuse de convenir que lui et ses coéquipiers ont pris le Canadien à la légère une fois en avant 3-0 dans la série, Cédric Paquette admet que lui et ses coéquipiers se sont rendus coupables d’un léger relâchement.

« On a vraiment mal joué lors de la quatrième partie. On a pris les choses trop aisées. On savait tous pourtant que la quatrième victoire est toujours la plus difficile à aller chercher. Mais on n’a pas agi. On a mieux joué lors du cinquième match, mais on a baissé les bras quand ils ont marqué le premier but. Ça nous est arrivé quelques fois cette année. On a joué une bonne troisième période, mais on avait été mauvais en deuxième. Ce soir, il faudra être bons du début à la fin de la partie si on veut gagner et éviter une autre visite à Montréal. On a la chance de finir ça devant nos partisans, c’est à nous d’en profiter. »

Sans Callahan

« Je me sens très excité »

À moins d’une surprise énorme, le Lightning devra se passer des services de Ryan Callahan pour le match de ce soir. Opéré d’urgence lundi soir, Callahan a reçu son congé de l’hôpital ce matin après que les médecins eurent procédé à une appendicectomie.

Qui prendra sa place au sein du trio piloté par Steven Stamkos et complété par Alex Kilhorn? Il est probable que ce soit le Québécois Jonathan Drouin, mais l’entraîneur-chef du Lightning a convenu qu’il était difficile de combler le vide créé par l’absence de Callahan.

« Tu ne combles pas la perte d’un joueur comme Ryan facilement. Il joue avec passion, détermination, caractère. Il a une grosse expérience de matchs de séries. Cela dit, un joueur, aussi bon soit-il, ne compose pas une équipe, a indiqué Jon Cooper en laissant poindre une possibilité qu’il soit en uniforme. Il représente un cas extrêmement douteux, mais on ne sait jamais. »

Éviter Montréal

Questionné lundi sur les dangers de laisser cette série s’étirer jusqu’à la limite des sept matchs, l’entraîneur-chef du Lightnng refusait systématiquement de regarder au-delà de la partie de ce soir.

« On ne peut pas remplacer Ryan Callahan »

« On veut gagner la série le plus vite possible et je parlerai de la septième partie si on doit la jouer, a d’abord lancé Cooper avant d’ajouter : On a gagné le match 6 de la série contre les Wings à Detroit, dans un contexte de septième match parce que nous faisions face à l’élimination. Ce serait la même situation contre Montréal en match sept. Et quand on regarde ce qui se passe depuis le début des séries, je ne crois pas que l’avantage de la patinoire ait été un facteur déterminant. Mais on va prendre les moyens pour gagner dès demain (ce soir) c’est évident », a mentionné Cooper.

Comme le Canadien, le Lightning présente un dossier de trois victoires et trois revers à domicile. Tampa (4-2) affiche un gain de plus que le Tricolore (3-2) sur la route.

S’il est clair que l’atmosphère endiablée du Centre Bell dans le cadre d’un éventuel septième match pourrait impressionner et déconcentrer les joueurs du Ligthning, Max Pacioretty a reconnu qu’elle pourrait aussi avoir un impact négatif sur lui et ses coéquipiers.

« C’est phénoménal de profiter de l’appui de nos partisans. Mais samedi dernier, cela m’a sorti de mon match complètement. J’étais tellement emporté par cet appui de nos fans que je n’étais pas en mesure de me concentrer. J’ai raté tous mes jeux. Il a fallu que je profite du premier entracte pour reprendre le contrôle de mes émotions. Je n’avais vraiment jamais entendu nos partisans être aussi bruyants. Aussi impliqués dans la partie. J’ose à peine imaginer ce que ce pourrait être jeudi », a mentionné Pacioretty.

Si les partisans du Canadien peuvent parfois être très durs à l’endroit de leurs favoris, il n’en demeure pas moins que leur appui après une remontée de 0-3 à 3-3 serait sans précédent. Surtout que le Canadien n’a jamais réussi une telle remontée dans son histoire.

« Ce doit être le seul fait saillant qui manque à cette grande organisation qui a tout gagné au cours de son histoire. Ce serait vraiment formidable de faire partie de l’équipe qui a réalisé cette première remontée. Il ne faut toutefois pas voir trop loin trop vite. On doit commencer par gagner le match de ce soir », a ajouté Pacioretty.

Le Canadien a tenu un entraînement facultatif mardi matin au Amalie Arena.

Lightning plus affamé

Pour mettre toutes les chances de leur côté, les joueurs du Lightning assurent qu’ils afficheront une attitude différente mardi soir puisque les deux derniers revers les ont mis un brin ou deux en colère.

« C’est normal d’être en colère quand tu perds. Et honnêtement, je le suis après chaque défaite. Est-ce qu’on devra jouer avec de la colère ce soir? Je crois surtout qu’on devra jouer avec plus de passion, plus de détermination », a nuancé le gros défenseur Brayden Coburn.

S’il souhaite plus de passion dans le jeu de son équipe, Jon Cooper convient que ses joueurs devront aussi s’assurer de demeurer disciplinés, car l’avantage numérique du Canadien est comme une bombe à retardement. Limités à deux buts en 34 occasions (5,9 %), P.K. Subban et ses coéquipiers pourraient débloquer un moment donné.

Inversement, le Lightning devra trouver une façon de profiter de son attaque massive qui a marqué huit fois en 48 occasions (16,7 %). Pour se faire, il faudra obtenir des supériorités numériques. Ce que le Lightning n’a pas fait lors du dernier match.

« Je ne blâme pas les arbitres parce que Montréal en a eu trois et que nous n’avons pas obtenu d’attaque à cinq. Ce sera à nos joueurs de pousser le Canadien à écoper de pénalités à leurs dépens. Ils y arriveront en jouant avec plus de rapidité et d’intensité », a mentionné Cooper.