NEW YORK – Opportunité ratée ou occasion gaspillée, c'est comme vous préférez. Ce jugement est revenu sur les lèvres de plusieurs joueurs du Canadien à la suite de l’élimination hâtive tandis que les attentes étaient élevées autant dans le vestiaire qu’à l’extérieur.

Brendan Gallagher – qui a encore sacrifié son corps pour la cause – était abattu par la fin abrupte du printemps 2017.

« On s’entendait tous très bien. On avait le sentiment qu’on pouvait aller jusqu’au bout. Mais la différence entre la victoire et la défaite n’est pas grande. Ils en ont fait juste un petit plus que nous. Ce n’était pas un manque d’effort de notre groupe. On peut être fiers de la façon dont on s’est présentés du début à la fin », a-t-il déclaré.

Mis au parfum des mots utilisés par Gallagher, Carey Price ne pouvait qu’acquiescer sur cette chance échappée.

« Absolument, on avait une bonne chimie et on a eu beaucoup de plaisir à jouer. Même durant la série, la confiance était au rendez-vous, c’est une déception amère », a témoigné Price.  

« C’était une année amusante, on a eu du plaisir tout le long outre la séquence plus difficile. On avait le sentiment qu’on pouvait se rendre plus loin », a mentionné le gardien du Canadien.  

Max Pacioretty a argué dans le même sens en offrant une réponse des plus honnêtes.

« J’ai déjà été dans des équipes par le passé que tu te retrouves à dire toutes les bonnes choses (aux médias), mais que tu conserves un petit doute dans la tête que tu peux y arriver. Mais, cette fois, le sentiment est étrange et poche parce que je n’ai jamais douté un instant qu’on pouvait l’emporter même en fin de rencontre. Je ne pensais jamais que notre saison se terminerait à ce sixième match. Ça rend les choses encore plus difficiles », a-t-il admis.

Difficile de trouver une série plus serrée

Personne ne pourra contester que cette série a été très serrée et les chiffres le prouvent. En effectuant quelques calculs, on a pu déterminer que le pointage a été égal ou d’une différence d’un but pendant plus de 96% du temps!

En effet, les deux équipes ont composé avec un pointage égal ou une avance d’un but pendant 379:10 sur les 392:56 de la série ce qui inclut les deux épisodes en prolongation.

Claude Julien devra analyser qui a provoqué ce dénouement négatif, mais il était déjà capable de dire que ce n’est pas relié à un manque de volonté.

« Avant le début des séries, j’avais dit qu’il fallait jouer notre meilleur hockey et que ça prendrait aussi un peu de chance pour se rendre loin. On regarde l’arrêt sur (Tomas) Plekanec à la toute fin du match. Chaque fois qu’on cherchait un petit break, on ne l’a pas vraiment eu, mais ce n’est pas la raison de notre défaite », a rappelé Julien.  

« Nous avons joué sur les talons »

« Quand tu perds, tu ne seras pas content, mais ça ne veut pas dire que les efforts n’étaient pas là. On n’a pas été assez bons et c’est pourquoi on a perdu, mais plusieurs joueurs ont travaillé très fort sauf que c’était insuffisant. J’ai trouvé que les gars ont offert un haut niveau de compétition », a ajouté l’entraîneur.

L’élimination hâtive du Canadien ne constitue pas un scénario plaisant pour Alexander Radulov non plus. Le Russe a choisi le club montréalais notamment pour ses chances d’effectuer un long parcours éliminatoire.

« Je suis heureux d’être ici, même si on a perdu. Comme je l’ai déjà dit, on est tous dans le même bateau, on forme une équipe et on commet tous des erreurs. Certaines choses n’ont pas tourné en notre faveur et on doit apprendre de ce qui est arrivé pour revenir encore plus fort la saison prochaine », a-t-il dit de manière rassurante.

À l’écouter parler, les partisans peuvent s’attendre à autant de fougue – et même plus – s’il paraphe un nouveau contrat avec le Canadien.

« C’est très décevant, il n’y a rien à dire présentement. C’est difficile, tout le monde a tout donné. Ça signifie qu’on devra travailler encore plus fort », a conclu le gaucher qui aurait eu besoin de plus d’aide dans cette série.