Une ouverture locale canon du Canadien contre les Penguins
Canadiens mardi, 18 oct. 2016. 22:32 dimanche, 15 déc. 2024. 16:49
MONTRÉAL – Le Canadien pourrait avoir retrouvé son inspiration pour ce début de saison en renouant avec ses partisans et en voyant Jacques Demers leur transmettre le flambeau avec le plus beau de ses sourires.
À la suite de deux performances correctes, mais sans plus, le Tricolore n’a pas raté son ouverture locale en disposant des Penguins de Pittsburgh, les champions en titre, au compte de 4 à 0.
C’est donc dire que la formation montréalaise (2-0-1) l’a emporté pour une troisième saison d’affilée à sa première sortie devant son public.
Seulement 23 secondes après avoir accepté le flambeau de Demers, le dernier entraîneur à avoir mené le Canadien à la coupe Stanley, le capitaine Max Pacioretty a soulevé le Centre Bell en inscrivant son premier but de la saison.
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« Il a connu une très, très bonne partie. Je crois que les joueurs se sont nourris de son leadership dans ce match. Il a réussi un départ explosif et il a été impliqué du début à la fin », a évalué Michel Therrien.
David Desharnais a enfilé les deuxième et quatrième buts des favoris de la foule. Et oui, Pacioretty a également participé au premier but du Québécois en 2016-17. Retrouvant son ancien partenaire pendant quelques instants, le numéro 67 l’a repéré comme s’il pouvait encore le faire les yeux fermés. Sur son autre but, c'est Jeff Petry qui l'a alimenté de brillante façon.
Alexander Radulov a aussi profité de la rencontre pour enfiler son premier de la campagne au grand plaisir de la foule qui est déjà sous son charme. Il a touché la cible grâce à une belle pièce de jeu et l’aide de Brian Dumoulin qui a poussé Brendan Gallagher sur son gardien, Marc-André Fleury.
« C’était sans aucun doute une soirée émotive pour lui pour sa première partie dans la LNH à Montréal avec le Canadien. Pour sa punition, ce sont des choses qui arrivent et il a réagi de la bonne manière. C’est un joueur spécial, très peu d’athlètes peuvent compter des buts comme le sien », a exprimé le coach.
« J’ai entendu les Radu, Radu, mais je n’ai pas été trop flamboyant dans ma réaction avec mon bâton. Je voulais un peu me retenir et surtout célébrer avec mes coéquipiers », a confié Radulov, qui devait revivre ses beaux souvenirs avec les Remparts et le public québécois.
Malgré des moments plus convaincants et plusieurs menaces offensives, le Canadien a joué avec le feu en l’absence de son gardien étoile, Carey Price. Une fois de plus, son auxiliaire Al Montoya a prouvé sa valeur en se tirant fort bien d’affaire et il a poussé le tout jusqu’à réussir son premier blanchissage avec le Canadien.
« On a eu de grosses chances de marquer, des occasions de qualité. Fleury a été très bon, en effectuant de gros arrêts et Montoya en a fait autant pour nous en étant phénoménal », a jugé Therrien.
« Je sentais mes gars nerveux en première période et c’est normal. Ça s’est replacé à partir de la deuxième et, plus ça va aller, plus les gars vont se sentir sur la patinoire. C’est pour ça qu’on doit être patient avec nos trios », a précisé l’entraîneur.
Montoya a sauvé les meubles à plus d’une reprise dont face à Matt Cullen et Scott Wilson. Au final, les Penguins l’ont testé 36 fois incluant 17 lancers au premier tiers. Montoya a même amassé une mention d’aide sur la réussite de Radulov en avantage numérique.
« C’était vraiment plaisant. On n’a pas joué un match parfait et Monty (Montoya) a récupéré nos erreurs en nous permettant de trouver notre rythme même si on ne veut pas trop se fier sur notre gardien. Quand tu vois ton coéquipier faire tous ces arrêts, ça t’inspire à en faire plus et à vouloir lui procurer le blanchissage. Beaucoup de crédit lui revient, il a été extraordinaire », a déterminé Pacioretty.
Le CH a également eu à se serrer les coudes en infériorité numérique et particulièrement pendant la punition de quatre minutes infligée à Radulov.
« C’est une bonne victoire pour nous, on s’est bien défendu en infériorité numérique et on a été assez opportuniste pour marquer quelques fois », a décrit Shea Weber.
Si Fleury n’a pas connu le départ espéré, le vétéran gardien s’est repris de belle manière. Il a empêché le Tricolore de respirer plus facilement. Il a démontré son côté acrobatique avec un arrêt étincelant contre Andrew Shaw et il a limité les dégâts devant Gallagher, Tomas Plekanec et Paul Byron.
Fleury avait été préféré à Mike Condon même si les Penguins avaient subi la défaite la veille. Condon a tout de même pu « reconnecter » avec ses anciens partisans puisqu’il était assis pratiquement parmi les spectateurs dans le couloir menant au vestiaire des visiteurs.
Mikhail Sergachev a pu réintégrer la formation pour ce match alors que ses parents et sa soeur avaient fait le voyage. Par contre, l'expérience avec le Russe ne semble pas vouloir se poursuivre à long terme cette saison. À 18 ans, le jeu semble se dérouler trop vite pour lui et les nombreuses punitions de la partie ont limité son utilisation.
« Il a mieux joué que dans le premier match, pas de doute là-dessus », a fait remarquer son entraîneur.
Le Canadien recevra, jeudi soir, la visite des Coyotes pour ensuite terminer sa semaine, samedi, à Boston.
L’organisation a visé juste
Comme à son habitude, le club montréalais avait préparé une cérémonie d’ouverture spéciale. Le point culminant est survenu quand Jacques Demers a été avancé sur son fauteuil roulant par Therrien pour remettre le flambeau à Pacioretty.
Therrien a toutefois reçu un accueil mitigé tandis que Kirk Muller a été applaudi comme un héros pour son retour. Sans surprise, Radulov, Shaw et Weber ont pu savourer de belles ovations.
Mais la plus belle a été réservée à Price qui a volé le spectacle quand il s’est avancé très souriant et un peu amaigri en veston.
Soulignons le moment cocasse lorsque Byron a prononcé comme « Biron » avec un accent québécois. Les hymnes nationaux ont également eu une saveur particulière par la belle interprétation du maestro Kent Nagano et de ses 13 musiciens.