Une rivalité à naître
Canadiens lundi, 29 avr. 2013. 12:16 dimanche, 15 déc. 2024. 12:44BROSSARD - Quelques heures après avoir appris l’identité de leur adversaire pour la première ronde éliminatoire, le Canadien a entamé son entraînement plus spécifique pour les Sénateurs d’Ottawa et on sent que la vraie rivalité naîtra enfin entre les deux formations.
Cette hypothèse s’avère propice puisque les deux équipes s’affronteront pour la première fois en séries depuis le retour des Sénateurs en 1992 ce qui devrait soulever des passions des deux côtés de la frontière.
«Je perçois surtout une rivalité qui naîtra avec Ottawa. J’ai toujours cru que les rivalités se créaient en séries; on va assister à cela», a mentionné l’entraîneur Michel Therrien après avoir vanté Paul MacLean quand on l’a questionné sur le duel entre ces deux hommes souvent nommés parmi les candidats au trophée Jack Adams.
Profitant de trois jours d’entraînement avant d’amorcer la confrontation jeudi soir au Centre Bell, le Canadien s’est attardé à pratiquer plusieurs aspects du jeu comme l’avantage numérique et l’infériorité numérique.
Les dizaines de spectateurs réunis au Complexe sportif Bell de Brossard ont pu remarquer que la concentration et l’attention aux détails émanaient de cette séance.
«Présentement, c’est comme si nous disposions d’un petit camp d’entraînement et c’est ce que j’ai dit aux joueurs. Nous avons établi un court plan pour que nous soyons prêts pour la première partie», a précisé Therrien.
«C’est un privilège de pouvoir s’entraîner aussi souvent à ce moment de l’année et nous avons bien réagi après des entraînements dernièrement. Il faut utiliser ce temps précieux», a-t-il enchaîné.
«À ce temps-ci, nous sommes contents d’avoir ce congé. Ces journées de plus vont aider», a convenu le capitaine Brian Gionta.
La confrontation a été corsée tout au long de la saison entre les deux formations alors que le CH a présenté un dossier de 2-1-1. Le Canadien comprend donc très bien que les petites attentions feront la différence contre les Sénateurs qui ont surmonté une multitude de blessures importantes pour accéder aux séries.
Le Tricolore entrevoit tout de même cette série avec confiance.
«Les Sénateurs forment une bonne équipe avec une excellente structure, mais j’aime notre composition et l’ajout de (Jarred) Tinordi aide beaucoup sans oublier que (Carey) Price a retrouvé ses repères.
«C’est un privilège de jouer en séries et encore plus d’avoir l’avantage de la glace. C’est tellement difficile de jouer au Centre Bell pour les visiteurs. Tous ces éléments font que nous amorçons les séries avec confiance et ça doit être le cas» a détaillé le coach qui a déjà vécu deux séries contre Ottawa quand il dirigeait les Penguins.
Ce niveau de satisfaction est inspiré des deux victoires obtenues par le Canadien pour conclure la campagne.
«On est là où nous devons être», a soutenu Therrien ce qui a fait écho à une déclaration devenue célèbre de l’ancien entraîneur du Canadien Jacques Demers en 1993. «La semaine dernière, nous avons disputé l’équivalent de deux matchs de séries à Winnipeg et Toronto et nous avons très bien réagi.»
Un adversaire différent des Maple Leafs
Nul besoin de faire un dessin à ce sujet, mais tous les observateurs comprennent qu’une série contre les Sénateurs représente une mission différente qu’une bataille contre les Maple Leafs de Toronto.
Bien sûr, l’aspect physique sera présent, mais ça ne risque pas de déterminer le gagnant du choc et le rôle des unités spéciales s’annonce majeur. Dans ce dossier, le CH a conclu le calendrier écourté en cinquième place contre le 20e rang pour Ottawa. À court d’un joueur, ce sont les Sénateurs qui ont eu le dessus en dominant la LNH alors que le Canadien s’est classé 23e.
Un élément majeur doit toutefois être pris en considération et c’est le retour du défenseur étoile Erik Karlsson qui sera sans doute le joueur à surveiller du côté d’Ottawa.
«On sait tous que les unités spéciales seront cruciales et il faudra minimiser l’impact de Karlsson à cinq contre cinq. Ça ne change pas l’identité de leur adversaire, mais ils ont retrouvé l’un des meilleurs défenseurs de la LNH», a indiqué Gionta.
Dans le vestiaire, tous les joueurs étaient heureux à l’idée de songer à ce qui les attend. C’était particulièrement le cas de ceux qui ont traversé la pénible dernière saison.
«Les séries, c’est un nouveau départ. Nous avons l’occasion de bien faire et en espérant se rendre jusqu’à la coupe Stanley. C’est agréable de revivre cela après la saison passée», a raconté P.K. Subban.
Le numéro 76 sait que les attentes seront élevées à son endroit surtout avec la présence de Karlsson avec lequel il sera comparé. Subban se concentre malgré tout sur le jeu collectif.
«Ce sera un très gros défi. Je ne crois pas que personne les voyait en séries après les pertes de (Jason) Spezza et Karlsson notamment. On sait que c’est une excellente équipe donc ça reviendra à qui exécutera le mieux tout en demeurant discipliné», a analysé Subban.
Entre 1919 et 1927, les deux équipes avaient croisé le fer à quatre occasions. Plusieurs décennies plus tard, quelques joueurs des Sénateurs dont Alfredsson, Karlsson, Craig Anderson et Guillaume Latendresse ont utilisé leur compte Twitter pour exprimer leur excitation de se mesurer au Canadien. Latendresse a même admis que ce scénario faisait partie de ses rêves les plus fous.