Une séquence bâtie sur la confiance pour Jonathan Bernier
Canadiens mercredi, 24 janv. 2018. 00:10 dimanche, 15 déc. 2024. 01:56MONTRÉAL – Jonathan Bernier avait amorcé la semaine avec une liste de trois choses qu’il pouvait accomplir avant la pause du match des étoiles.
Le premier item avait été biffé lundi après qu’il soit allé battre les Maple Leafs de Toronto, son ancienne équipe, sur la glace du Air Canada Centre.
Le lendemain, le gardien de l’Avalanche du Colorado pouvait viser de façon réaliste un rare succès aux dépens du Canadien, une équipe qui lui avait toujours donné du fil à retordre. Mais ses 36 arrêts ne lui ont pas permis de se faire justice et son équipe a subi une première défaite depuis le 27 décembre.
Et du même coup, le troisième point sur sa liste est devenu hors d’atteinte.
« J’aurais adoré battre le record de Patrick, ça c’est certain », a avoué Bernier dans le vestiaire des visiteurs du Centre Bell, conscient qu’une victoire l’aurait approché à une longueur de la marque d’équipe détenue par Patrick Roy. Lors de la saison 1998-1999, le vénérable numéro 33 avait signé onze gains d’affilée.
Bernier semblait déçu, mais loin d’être abattu, et il n’aurait eu aucune raison valable de l’être. D’abord parce qu’il n’avait absolument rien à se reprocher dans le résultat de la soirée. « Il a été excellent. Il était probablement notre seul gars qui n’avait pas l’air fatigué », a confirmé son entraîneur, Jared Bednar. Mais aussi parce qu’il savait qu’il venait de connaître un mois qui peut vous remettre une carrière sur les rails.
Bernier, qui a signé l’été dernier un contrat d’un an pour partager le filet avec Semyon Varlamov, a hérité d’un job à temps plein à la fin du mois de décembre lorsque le gardien russe s’est blessé au bas du corps. La suite fut presque historique.
Le natif de Laval a remporté ses neuf départs suivants, affichant au fil de cette séquence une moyenne de buts alloués de 1,53 et un taux d’arrêts de ,955. Tout ça pendant que l’Avalanche accordait en moyenne près de 35 tirs par partie.
« J’ai travaillé fort avec Jussi [Parkkila], l’entraîneur des gardiens ici. On a passé beaucoup de temps ensemble, racontait Bernier pour expliquer ses récents succès. C’est un gars qui est très bon mentalement, mais techniquement aussi, on a changé une couple de petites choses dans mon jeu. Ça fait en sorte que je suis capable d’utiliser mes jambes encore plus qu’avant. C’est une de mes forces. Je ne suis pas un grand gardien, mais j’ai toujours eu des jambes rapides. On a comme retrouvé ça dans ma game. »
Bernier a admis que son séjour de trois infructueuses saisons à Toronto avait laissé des marques, mais a affirmé que son bref passage subséquent chez les Ducks d’Anaheim, où il a remporté 14 de ses 18 derniers départs, l’avait aidé à se refaire une santé mentale.
« Je pense que c’est là que j’ai vraiment repris confiance. Ça a été des années difficiles à Toronto, surtout la dernière, mais j’ai toujours cru en moi et quand tu mets les efforts, les résultats vont suivre. »
Bernier et ses coéquipiers auraient maintenant intérêt à ne pas admirer trop longtemps leurs récents accomplissements et à s’atteler pour une fin de saison corsée. Malgré les 20 points mis en banque pendant leur parfaite dizaine, ils ont quitté Montréal avec une minuscule emprise sur la dernière place donnant accès aux séries dans l’Association Ouest.
« On a tous vu le classement, a assuré Bednar avant de quitter pour l’aéroport. On a traversé une belle séquence, mais c’est à peine si on a progressé dans la course. On est assis au beau milieu du trafic et il y a beaucoup de gros matchs devant nous. »
« Le plus important pour nous sera de bien comprendre ce qui nous a permis de connaître autant de succès, insiste Bernier. Tout le monde est un peu amer présentement, mais il faut se concentrer sur notre prochain match à St. Louis. Il faut vite passer à autre chose. »