MONTREAL - Le match était terminé que les coups en bas de la ceinture continuaient de pleuvoir. Le géant défenseur des Bruins de Boston, Zdeno Chara, a ajouté de l'huile sur le feu en accusant le Canadien d'avoir parti le bal.

Des propos qu'on a tôt fait de rapporter à l'entraîneur Guy Carbonneau, qui s'est esclaffé.

"Je ne veux pas m'embarquer là-dedans, mais ils (les Bruins) doivent trouver des explications à leur défaite, a-t-il avancé. A ce que je sache, les contacts physiques font partie intégrante du hockey. On a frappé, mais on n'a pas été l'instigateur des bagarres. Ce sont eux qui ont commencé."

Auparavant, Carbonneau avait dénoncé l'attitude des Bruins en troisième période. Il n'a pas apprécié de voir Jeremy Leich faire trébucher le jeune Carey Price et Mark Stuart s'en prendre à Andrei Kostitsyn.

"Ce sont des incidents qui n'ont pas leur place, a-t-il argué. Reich n'a été utilisé que pendant quelques minutes (4:10 au total) et il va s'en prendre à notre gardien. Stuart a laissé tomber les gants face à Kostitsyn qui ne s'est jamais battu de sa vie."

Carbonneau n'a pas mis de gants blancs afin de faire connaître son mécontentement à l'endroit de son homologue Claude Julien. Les deux hommes ont échangé des mots aigre-doux. Kirk Muller a mis son grain de sel.

"Il se dit des choses sous le coup de l'émotion, a dit Carbo. Je dois défendre mon équipe comme Claude doit défendre la sienne."

Bégin, la peste

Les joueurs du Canadien, particulièrement Steve Bégin, ont fait du bon travail afin de déconcentrer Chara, qui a fini par perdre le nord à un peu moins de minutes de la fin. Le capitaine des Bruins a servi un coup de coude à la tête d'Alex Kovalev, avant d'attaquer Guillaume Latendresse, qui en a eu plein les bras.

"Je mentirais si je disais qu'il ne m'a pas atteint. Il a le poing gros comme ma face", a trouvé le moyen de rire Latendresse. On venait de frapper Alex à la tête, je devais faire quelque chose, peu importe que le gars mesure sept pieds ou six pieds un pouce."

Chara aurait sans doute préférer trouver Bégin sur son chemin. Les deux hommes ont eu maille à partir pendant toute la soirée.

"Il était sans doute à ma recherche, mais c'est Guillaume qui a payé le prix, a dit Bégin, moqueur. Il (Chara) s'est trompé de francophone!"

Le Trifluvien a mentionné que le plan n'était pas de le déconcentrer.

"Mais si on peut le sortir de son match, c'est positif. C'est ce qui s'est produit ce soir. Il a mis son équipe dans le pétrin. Les Bruins n'étaient en retard que de deux buts et il restait presque sept minutes."

Carbonneau a fait remarquer que Chara, qui est hué depuis quelques saisons dès qu'il touche à la rondelle au Centre Bell, affectionne un style de jeu robuste.

"Il joue comme ça et comme il passe en moyenne 30 minutes par match sur la glace, on tente de le ralentir. S'il se fatigue, il peut être moins efficace en fin de match."