(PC) - Chris Higgins est en voie de joindre les rangs d'un club très restreint depuis 20 ans dans l'histoire du Canadien. Celui des premiers choix de l'équipe ayant réussi 20 buts en une saison dans l'uniforme bleu-blanc-rouge. Quel dernier premier choix a atteint le plateau? Réponse: Saku Koivu, réclamé au repêchage de 1993.

Avant Koivu, il faut remonter jusqu'à Shayne Corson pour en trouver un autre. Corson a été le deuxième choix du Tricolore derrière le défenseur Petr Svoboda, mais le huitième au total, en 1984. Cette année-là, le Canadien avait eu la main heureuse en réclamant par la suite Stéphane Richer (29e) et Patrick Roy (51e).

Pour revenir à Higgins, il montre 17 buts à sa fiche grâce à une récolte impressionnante de 10 dans ses 16 derniers matchs, depuis la reprise des activités dans la LNH.

L'Américain âgé de 22 ans, 14e espoir réclamé en 2002, s'avère une des meilleures sélections de premier tour du Tricolore depuis belle lurette. Il est en voie de faire oublier les Ron Hainsey, Marcel Hossa (2000), Eric Chouinard (1998), Jason Ward (1997), Matt Higgins (1996), Terry Ryan (1995), Brad Brown (1994) et les autres.

Bob Gainey n'est pas du genre à s'enflammer quand on l'interroge au sujet d'un joueur. Mais l'entraîneur du Canadien le voit dans sa soupe celui-là. Après l'avoir vu marquer le but gagnant, mardi, Gainey a longuement parlé du jeune attaquant.

"J'espère qu'il a fait partie du choix des trois étoiles, a-t-il dit à un moment donné. Il nous donne du gros hockey depuis deux mois."

Gainey savait que Higgins était un attaquant soucieux de son jeu en défense, mais il ne s'attendait pas à ce qu'il connaisse autant de succès à l'attaque. Il lui rappelle le vétéran Jere Lehtinen des Stars de Dallas.

"Je ne l'avais pas vu être dominant de la sorte à Hamilton, la saison dernière, comme il l'est actuellement. Saku Koivu et lui forment un très bon duo."

L'entraîneur apprécie le style de jeu que Higgins préconise et l'ardeur à la tâche qu'il déploie.

"Il est constant soir après soir et, mieux que ça, il ne montre aucun signe de ralentissement, au contraire. Il doit être difficile à jouer contre parce qu'il ne néglige aucun détail. On lui avait confié un rôle défensif en début de saison, mais son bon rendement et les efforts qu'il a faits lui ont permis d'accéder aux deux premiers trios."

Higgins attribue une grande partie de ses succès au capitaine Koivu.

"On ne devrait pas pointer du doigt Saku parce qu'il ne marque pas de but, a d'abord dit Higgins. Saku fait tout bien, il est intense au jeu, en plus d'être un excellent passeur. Il a encore préparé mon but mardi. Et une passe, c'est aussi bon qu'un but. Dans l'équipe, a-t-il ensuite repris, aucun joueur n'est préoccupé parce qu'il connaît une disette de but de plusieurs matchs (23)."

Le jeune Américain a ajouté que la présence de Koivu à ses côtés lui permet, ainsi qu'à Michael Ryder, de se démarquer plus facilement.

"Les équipes adverses lui accordent beaucoup d'attention, ce qui nous laisse plus d'espace sur la glace. On s'échange également bien la rondelle ensemble."

Auteur de 28 buts chez les Bulldogs en 2004-05, Higgins ne s'attendait pas d'être un rouage important de l'équipe à l'attaque dès sa première saison dans la LNH.

"Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais j'espérais bien faire. Ça va mieux que je le souhaitais."