Pour ceux qui pensent que Bob Gainey et le Canadien n'ont pas fait l'impossible pour amener Brendan Shanahan à Montréal, vous pouvez maintenant déchanter. Lors de son passage au Centre Bell mardi, le joueur des Rangers a fait des révélations qui font la lumière sur les événements de l'été 2006.

D'abord Shanahan a confirmé que plusieurs formations étaient intéressées à ses services en juillet dernier, dont quelques équipes de l'Ouest, des équipes de la division centrale, le Canadien et les Rangers. « Le premier juillet, je pensais vraiment que j'allais me retrouver avec le Canadien, mais les Rangers sont arrivés un peu plus tard », de dire le joueur de 38 ans. « Parfois dans la vie, il y a des drôles de hasards qui peuvent influencer nos décisions. D'abord, j'hésitais entre Montréal et New York. Donc, le Canadien nous a invités à Montréal, ma femme et moi, pour visiter la ville. En entrant à l'aéroport de Detroit, on nous a dit qu'on ne pouvait prendre l'avion parce que mon épouse avait un problème de passeport. On a eu le temps de le régler, mais lorsqu'on s'est présenté à la porte d'embarquement, on nous a dit qu'on était maintenant en attente pour notre vol. Finalement, on avait seulement un billet et il était au nom de ma femme. En plus, elle ne pouvait transférer le billet à mon nom pour que je fasse le voyage seul. Une histoire de fou! ».

Donc, l'ancien joueur des Red Wings a dû retourner chez lui, mais il a quand même quitté quelques jours plus tard pour New York afin de rencontrer la direction des Rangers. Il a finalement fait le voyage à Montréal et c'est à ce moment que l'opération charme du Canadien a débuté. « J'ai fait un voyage en hélicoptère au dessus de la ville avec Bob Gainey, souligne Shanahan. Kirk Muller, avec qui j'ai joué au New Jersey, était là pour m'accueillir. Et que dire de George Gillett, c'est comme un père de famille ».

Lorsque le meilleur buteur actif de la LNH a pris sa décision finale, soit de jouer avec les Rangers, il avait le devoir d'en informer le Canadien. « C'était la chose la plus difficile à faire. Avec tout le respect que j'ai pour l'organisation du Canadien et pour Bob Gainey, de lui dire que j'allais jouer à New York, ce n'était pas évident ».

Maintenant Shanahan deviendra joueur autonome sans compensation le premier juillet prochain. Est-ce que Montréal va redevenir une option? « Je veux demeurer fidèle aux Rangers et je ne veux pas déménager à chaque année. J'ai signé un contrat d'un an parce que je dois maintenant mériter mon prochain chèque de paye. À 38 ans, chaque saison est comme une audition pour moi. Tant et aussi longtemps que je serai bon, que j'aurais la passion et que les équipes voudront de moi, je vais jouer » dit-il pour conclure le dossier.


Sean Avery: un leader

On a aussi beaucoup parlé de la peste Sean Avery. Et Brendan Shanahan nous a surpris avec ses propos sur son nouveau coéquipier. « Sean est un leader dans notre équipe. On cherchait ce genre de joueur ici qui est souvent dans le visage des adversaires. J'ai joué avec lui à Detroit et il est beaucoup plus mature. Il a plus de responsabilités ici et il comprend son rôle.»

En soulignant à Shanahan que même Luc Robitaille nous avait dit ouvertement la saison dernière qu'il n'aimait pas vraiment Avery et ce même si les deux étaient coéquipiers, l'attaquant des Rangers dit qu'il comprend pourquoi. Mais en même temps, il a avoué qu'il a eu quelques conversations avec Avery au cours des dernières semaines pour lui dire les vraies affaires. Et ça marche.

Imaginez quel leader le Canadien aurait eu dans son vestiaire si le hasard avait mieux fait les choses en juillet 2006. On peut toujours rêver.