Samedi soir à Toronto. À l'extérieur, il fait un froid glacial. Une jeune équipe de hockey vient de terminer le troisième match d'une série de six sur la route. Ces joueurs doivent retourner à la maison pour un repos de trois jours, avant de reprendre la route afin de disputer les trois prochains matchs sur les patinoires adverses. Ils ont hâte de retrouver leur famille, leurs enfants et aussi leur lit douillet. Un avion les attend à l'aéroport International de Toronto.

Ils pourraient être à la maison pour minuit, mais l'avion ne quittera pas ce soir-là.

Un peu plus tôt dans le vestiaire, un vote a été pris et une décision unanime a été rendue par cette jeune équipe. Ils vont annuler le vol et demeurer une journée supplémentaire en Ontario. Ils prennent aussitôt des arrangements pour réserver l'hôtel un soir de plus.

Dimanche matin, alors que le froid transperce leurs manteaux, les joueurs prennent place à bord de deux autobus réservés la veille. Ils se dirigent vers le nord, traversent des petits villages canadiens, inconnus pour la grande majorité d'entre eux. Un trajet de deux heures.

Ils arrivent finalement à Gravenhurst, Ontario, et font leur entrée au salon funéraire, à la grande surprise de leur directeur général qui, ému, se recueillait sur la tombe de son père qui avait rendu l'âme quelques jours auparavant.

"Lorsque je les ai vu entrer, je me suis dit : ‘Qu'est-ce qu'ils font là? Suis-je déjà de retour à Chicago?' Ma mère les regardait entrer, elle souriait, elle qui passait à travers des moments très difficiles, c'était un moment très spécial, ce fut un geste très apprécié. Mon père était un ancien joueur de hockey et il y avait des photos de lui, plus jeune, un peu partout et les joueurs regardaient ces photos, posaient des questions. C'était vraiment agréable", de préciser le d.g.

"Ça démontre l'esprit d'équipe de ces jeunes, leur caractère et leurs belles valeurs. Ils sont de bons kids. Je suis fiers d'eux", dit-il encore surpris et touché de cette visite inattendue.

Après quelques heures et beaucoup d'émotion, l'équipe est montée à bord de l'autobus pour un autre deux heures de route en direction de Toronto.

Sur le chemin du retour, les joueurs demandent au chauffeur de faire un arrêt dans un petit village, histoire de casser la croûte. Au grand étonnement des habitants et des employés du McDonald du coin, les joueurs font leur entrée, où ironiquement, des photos de deux de ces joueurs ornent les murs du restaurant.

Les employés les reconnaissent immédiatement. Ils sont sous le choc, s'énervent et n'en croient tout simplement pas leurs yeux! Une équipe professionnelle de hockey entière est assise dans un McDo d'un minuscule village de l'Ontario, se gavent de Big Mac, frites et s'amusent avec les cartes de hockey que McDonald donnent avec l'achat des repas. Tout ça, devant les autres clients ahuris! En plein milieu de la saison de hockey!

Après s'être rassasiés, les joueurs saluent les employés et les clients, encore sous le choc, remontent à bord de l'autobus qui les mènera finalement, 24 heures plus tard que prévu, à l'aéroport afin de prendre l'avion qui les mènera à leur destination finale. Ces joueurs tenaient à donner cette journée de congé à leur directeur général afin de lui apporter leur soutien dans cette période difficile.

Ce que je vous raconte aujourd'hui n'est pas une histoire de Noël, ni un scénario de film, mais une histoire vraie. Celle des Blackhawks de Chicago qui, le 23 novembre dernier, ont décidé de se rendre aux funérailles du père de leur directeur général, Dale Tallon.

On parle souvent des athlètes professionnels qui font la une en raison de leurs frasques de toutes sortes. Pas besoin d'aller bien loin, je n'ai qu'à vous nommer le nom de Sean Avery.

Alors cette petite histoire se veut simplement un vent de fraîcheur.