L'ancien de la LNH Claude Lapointe n'est pas convaincu que la ligue est en mesure d'épauler adéquatement les joueurs qui sollicitent de l'aide.

Invité de l'Antichambre vendredi soir, Lapointe a accepté de revenir sur ses problèmes de consommation de drogue aux débuts des années 2000.

L'homme maintenant âgé de 44 ans a fait appel au programme d'aide de la LNH alors qu'il portait les couleurs des Flyers de Philadelphie. Mais après une première cure de désintoxication de 28 jours et 2 rechutes, il a été suspendu par la LNH.

« Tu ne peux pas guérir en 28 jours lorsque tu as un passé de 35 ans derrière toi », a expliqué Lapointe. « Après 28 jours, tu penses que tu es bien… »

« On m'avait demandé d'être honnête et je l'ai toujours été. À ma première rechute, on m'a donné une amende et à la deuxième on m'a suspendu. »

Évidemment, les décès de Wade Belak, Derek Boogaard et Rick Rypien l'été dernier ont ravivé de douloureux souvenirs à l'ancien porte-couleur des Nordiques de Québec, des Flames de Calgary, des Islanders de New York et des Flyers.

Lapointe se questionne à savoir si les joueurs ont été réellement écoutés lorsqu'ils ont fait part de leurs problèmes à la LNH.

« Je ne peux pas spéculer sur ces cas précis, mais j'ai eu la chance de communiquer avec des médecins », a ajouté Lapointe. « J'ai fait des recommandations et j'espère qu'elles seront suivies. »

Celui qui a marqué 127 buts et récolté 178 passes en 879 matchs ne croit pas que plusieurs joueurs consomment des drogues dures, mais s'interroge plutôt sur la facilité avec laquelle ces derniers peuvent se procurer des médicaments en vente libre.

« Ça commence avec deux pilules, puis quatre, puis six et huit », a confié Lapointe. « C'est un cercle vicieux, car le hockey c'est sept jours par semaine pendant pratiquement neuf mois. Ça finit par complètement changer le système. »

Choix de 12e ronde des Nordiques en 1988, Lapointe est néanmoins fier d'avoir été en mesure de confondre les sceptiques et de disputer près de 900 rencontres dans la LNH.

Lapointe est particulièrement heureux d'avoir eu le dernier mot sur l'actuel directeur général Pierre Gauthier, qui ne voulait pas le repêcher, alors qu'il occupait le poste de directeur du recrutement des Nordiques.

« J'étais seul dans le vestiaire et il était venu me tâter mon genou qui avait été opéré sans même me dire bonjour », s'est rappelé Lapointe. « Après cela, je me suis dit : ‘je vais faire le club et je vais pouvoir rire de toi'. »