BROSSARD, Qc - Michel Therrien a répété ad nauseam, mardi, qu'il est un homme et un entraîneur fort différent qu'à ses débuts chez le Canadien, il y a une douzaine d'années, et même depuis son congédiement chez les Penguins de Pittsburgh, il y a trois ans. L'aisance avec laquelle il l'a fait a été de nature à confondre les sceptiques.

«Tout le monde change. Je regarde dans la pièce et je vois que beaucoup d'entre vous ont changé depuis le temps», a-t-il lancé à la blague aux journalistes.

«J'ai acquis beaucoup d'expérience à mes débuts ici, a-t-il repris, et j'ai utilisé cette expérience quand j'ai joint l'organisation des Penguins à Wilkes-Barre/Scranton, dans la Ligue américaine. J'ai eu la chance de côtoyer de bons jeunes là-bas et nous avons atteint la finale de la Coupe Calder (en 2004). À mon retour dans la Ligue nationale, j'étais très confiant. J'ai eu du succès à Pittsburgh. J'ai dirigé de très talentueux jeunes joueurs. Toute cette confiance a fait de moi un meilleur entraîneur.»

Therrien a ajouté qu'il a continué de se perfectionner au cours des deux dernières années, en s'acquittant de tâches de recrutement et d'analyste à la télévision, et qu'il se sent mieux outillé afin de relever le défi.

«Vous devez continuellement vous adapter à de nouveaux joueurs, aux jeunes joueurs, et vous adapter à de nouvelles stratégies.

«Comme recruteur, j'ai réalisé que c'est difficile de dénicher des joueurs, a-t-il révélé. La chose la plus facile est de se départir de joueurs. Quand vous avez de bons atouts, vous devez être capable de travailler avec eux. Parfois, la solution n'est pas de les envoyer à d'autres équipes.»

Son ouverture d'esprit et sa volonté de vouloir faire des ajustements a le plus piqué la curiosité du directeur général Marc Bergevin.

La nomination de Therrien a été accueillie plutôt froidement par les partisans. Il a assuré que de ne pas être «le choix du peuple» est le moindre des soucis, ajoutant ne pas prêter l'oreille aux sondages ou concours de popularité.

Le modèle Crosby

Therrien n'a pas caché qu'il va se montrer fort exigeant sur le plan des habitudes de travail et du leadership. La discipline, sur la glace et à l'extérieur, est un autre aspect important pour lui.

«Je sais exactement ce que je veux d'un joueur et ce que ça va prendre pour porter le chandail du Canadien. Je n'accepterai pas les demi-mesures. L'équipe va travailler d'arrache-pied.»

Au chapitre du leadership, il a placé la barre haute en citant comme modèle Sidney Crosby, qu'il a dirigé à Pittsburgh.

«Sidney Crosby est le meilleur leader que je connaisse parce qu'il veut continuellement s'améliorer. C'est ce que j'entends par leadership. Je vais demander aux joueurs qu'ils soient des leaders par leurs actions, sur la glace et à l'extérieur.»
Therrien, qui a toujours cru qu'il reviendrait dans la LNH, et Bergevin ont indiqué que l'objectif à brève échéance est de ramener l'équipe en séries éliminatoires.

«Il faut apprendre à marcher avant de courir, a résumé Therrien. C'est inacceptable que l'équipe ait terminé 15e de l'Association Est. L'objectif est de revenir en séries et rendu là tout est possible, comme on le constate cette année avec les Devils du New Jersey et les Kings de Los Angeles, en finale.»