Le lock-out dure maintenant depuis 40 jours. Tout comme les amateurs, les anciens du Canadien espèrent que le conflit se règle le plus rapidement possible.

Nous sommes rendus au 25 octobre, date butoir selon Gary Bettman pour disputer une saison de 82 matchs, qui s'amorcerait le 2 novembre. Est-ce encore possible?

«S'ils font cela, ce serait une grave erreur. Il va y avoir une multitude de joueurs blessés parce que ça mènerait à trop de matchs consécutifs», a soutenu Pierre Bouchard.

«Même s'il fallait laisser aller quelques matchs, il resterait encore une bonne partie de la saison», a commenté Réjean Houle.

Il y a eu une lueur d'espoir la semaine dernière. Finalement, après quelques discussions, les négociations entre la LNH et l'Association des joueurs stagnent.

«Je trouve ça triste. Éventuellement, tu te ramasses avec rien. Il y a tellement d'argent en jeu que tu finis par te demander qui a raison dans tout ça», a ajouté Bouchard.

Alors qui est à blâmer: joueurs, propriétaires ou même Bettman ?

«Bettman agit comme s'il se fout complètement de tout ce qui entoure le hockey. Je trouve ça déplaisant», a tranché Stéphane Richer.

«Les propriétaires se tapaient dans les mains lors de la dernière entente. Maintenant, ils veulent tout changer cela pour espérer en avoir encore plus dans leurs poches», a rappelé Sébastien Bordeleau.

C'est surtout la situation financière des équipes et des joueurs qui irritent les anciens. Comment peut-on se plaindre quand autant d'argent est en jeu ?

«En 1971, je gagnais 16 500$ par année. Après la coupe Stanley, j'ai demandé 25 000$. Ils m'ont fait monter dans le bureau six fois et ils montaient l'offre de 300-400 dollars à chaque fois. J'ai accepté 20 000$ parce que je trouvais qu'ils faisaient pitié», s'est souvenu Bouchard.

En ce qui concerne l'exode en Europe, les anciens refusent de croire que les joueurs bouderont la LNH. Richer se souvient même qu'en 2005, plusieurs joueurs avaient menacé de demeurer là-bas, mais tout le monde était rentré au bercail.

D'après un reportage de Martin Leclerc