Il y a une dizaine de jours, nous avons eu l'opportunité de participer à la demi-finale de la Coupe Continentale. Le gagnant du tournoi à la ronde obtenait un laisser-passer pour disputer la finale à Zurich.

En Europe, il y a plusieurs tournois en plein coeur de la saison de hockey de telle sorte qu'on peut évaluer les performances de nos joueurs contre des formations de d'autres pays. Pour le public, c'est très intéressant et pour les joueurs très stimulant.

En plus d'Ambri, trois autres clubs étaient représentés. Kiev en Ukraine, Munich en Allemagne et Lugano, aussi de la Suisse. Malgré l'absence de six de nos joueurs réguliers, blessés, nous avons failli gagner.

On a bien amorcé le tournoi avec une victoire de 4-2 contre Kiev. Comme les Russes, les Ukrainiens sont très rapides. Il fallait constamment se méfier de leur contre-attaque et des longues passes.

On est même revenu de l'arrière pour gagner. Pour être honnête, Kiev est arrivé la veille du tournoi. En troisième période, nous avons profité de la fatigue de leurs joueurs.

En fusillade contre Lugano

Lors du deuxième match, nous avons battu Lugano, notre grand rival, en fusillade. Une rencontre typique entre les deux clubs de la région du Tessin.

Stéphan Lebeau et Daniel Marois n'avaient pas réussi à déjouer le gardien adverse lors de la fusillade mais heureusement d'autres joueurs ont pris la relève. Le sort a voulu que le but victorieux appartienne à Krister Cantoni, un joueur originaire de Lugano. Il n'est sûrement pas très populaire dans sa ville natale lorsqu'il porte l'uniforme d'Ambri.

Le troisième et ultime match nous opposait aux Barons de Munich, une équipe allemande composée d'une quinzaine de joueurs canadiens. En fait, il y avait très peu d'Allemands sur le club. On peut parler d'une équipe du calibre de la Ligue internationale de hockey.

En troisième période, nous tirions de l'arrière 2-1. Nous avons retiré le gardien de but mais ce fut peine perdue. Munich a gagné 3-1 et du même coup nos espoirs de participer à la finale de la Coupe Continentale se sont évanouis. Dommage, car un match nul contre Munich nous aurait permis de gagner le tournoi.

Néanmoins, il s'agit d'une expérience positive pour notre équipe. De tels tournois nous permettent d'être aux aguets. Comme entraîneur, on peut mesurer les progrès de nos joueurs dans un contexte très compétitif se comparant aux séries éliminatoires.

On s'ennuie de Coupe Canada

Les Européens n'hésitent pas à jouer l'un contre l'autre. La Suède, la Finlande, la République tchèque et la Russie s'affrontent entre eux. En Amérique, depuis la disparition de Coupe Canada, il n'existe plus de plate-forme pour évaluer le hockey canadien sur le plan international.

Il y a toujours le Championnat mondial de hockey mais tout le monde sait que les joueurs sont sélectionnés parmi les équipes éliminées de la Ligue nationale de hockey. On ne peut pas dire que la motivation est à son paroxysme. Résultat: le Canada fait piètre figure à cette compétition presque à chaque année.

Et que dire des Jeux Olympiques. Jusqu'ici, le Canada a plutôt mal paru lors cet évènement. Les équipes européennes ont tout raflé dans les récents Jeux. La République tchèque a gagné l'or à Nagano et les Suédois furent couronnés champions aux Jeux Olymiques de Lillehammer.

La Coupe Canada avait le mérite de réunir tous les meilleurs hockeyeurs au monde. Depuis sa disparition, il y a définitivement un vide. Que reste t-il au Canada pour évaluer la santé de son hockey dans une décennie dominée de plus en plus par les européens. On n'a qu'à regarder la provenance des meilleurs joueurs de la Ligue nationale de hockey pour s'en convaincre.

C'est vraiment dommage qu'il n'y ait plus de Coupe Canada car nous évitons la compétition internationale. Heureusement, les équipes juniors sont encore très actives sur la scène mondiale.

En Europe, on parle de plus de plus de la possibilité de voir les champions de la Coupe Stanley se mesurer aux champions européens. Le projet n'est pas encore mûr, mais d'ici trois ans, il ne serait pas surprenant qu'il devienne une réalité.
Bonne semaine!

Propos recueillis par Diane Hayfield