TORONTO - Ryan O'Reilly a peut-être une idée pour expliquer pourquoi Jonathan Toews a participé à seulement deux défaites dans l'uniforme unifolié au cours de la dernière décennie.

O'Reilly a disputé ses six premières saisons dans la LNH avec l'Avalanche du Colorado, un adversaire fréquent de Toews et des Blackhawks de Chicago. O'Reilly, 25 ans, soutient que rien n'est jamais facile contre Toews.

« Il est tout le temps là, a dit O'Reilly, qui joue maintenant pour les Sabres de Buffalo. Vous vous tournez et il est là et la rondelle est partie dans l'autre direction. Il ne lâche jamais. Il ne commet jamais d'erreurs. »

Toews a un dossier de 45-1-1 avec Équipe Canada depuis 2006, incluant une victoire de 5-3 contre la Russie samedi qui a permis aux Canadiens de se qualifier pour la finale de la Coupe du monde de hockey.

Le centre de 28 ans n'est pas l'unique facteur expliquant les succès de l'équipe, mais il ajoute des éléments uniques et peut-être irremplaçables.

Toews est l'homme à tout faire de l'entraîneur Mike Babcock, un joueur qui peut jouer parfaitement tous les rôles. Outre Sidney Crosby, qui brille présentement à la Coupe du monde, il n'y a probablement pas d'autres joueurs plus importants pour l'équipe canadienne sur la scène internationale.

« Toews fait beaucoup de choses qui permettent à Crosby de faire ce qu'il fait », a déclaré Babcock après la victoire canadienne face à la Russie, quand Crosby a accumulé trois points.

Toews a été moins visible dans cette rencontre, mais il a quand même joué un rôle crucial. Il a joué pendant plus de 19 minutes, deuxième derrière Patrice Bergeron chez les attaquants. Son trio a neutralisé l'étoile russe Alex Ovechkin, qui a été limité à un seul tir et qui n'a jamais menacé le filet canadien pendant près de 21 minutes.

Peu de joueurs dans la LNH ont des habiletés aussi complètes que Toews selon Logan Couture, un attaquant des Sharks de San Jose et un compagnon de trio de Toews à la Coupe du monde.

Ça commence avec le QI hockey de Toews qui est « à un autre niveau complètement », a dit Couture.

« Il n'est peut-être pas le plus rapide, mais il est toujours au bon endroit, a ajouté Couture. Il est agile avec son bâton, il est bon dans sa zone. Et la liste continue. »

Toews a inscrit 13 buts et 36 points au cours de cette décennie presque parfaite en hockey international, qui inclut deux médailles d'or olympique, une médaille d'or au championnat mondial et deux médailles d'or au championnat mondial junior. Il a aussi gagné trois fois la coupe Stanley en tant que capitaine des Blackhawks de Chicago.

Il a commencé à écrire sa légende internationale en battant trois fois le gardien américain Jeff Frazee en fusillade lors des demi-finales du championnat mondial junior en 2007, en Suède. Trois ans plus tard en 2010, à 21 ans, Toews a dominé la formation canadienne avec huit points lors de son parcours vers l'or olympique aux Jeux de Vancouver. Quatre ans plus tard, il a inscrit le but gagnant en finale des Jeux de Sotchi contre la Suède.

« Si vous êtes capables de passer par-dessus la nervosité, vous allez prendre confiance et savoir que vous pouvez atteindre un autre niveau », a dit Toews.

Sa seule défaite en temps réglementaire avec le Canada depuis 2006 est survenue lors du tour préliminaire des Olympiques de 2010, un revers de 5-3 face aux États-Unis. L'autre défaite a fait plus mal.

Ilya Kovalchuk a inscrit le but gagnant en avantage numérique en prolongation lors de la finale du championnat du monde de 2008. Toews se souvient encore de la sensation douloureuse qu'il a ressentie en regardant les Russes célébrer sur la patinoire de Québec.

Il s'agissait d'un rare échec pour un des joueurs les plus accomplis de l'histoire du hockey canadien.

« J'imagine qu'on ne peut pas gagner à chaque fois », a-t-il dit.

Il espère toutefois prouver le contraire en finale de la Coupe du monde.