Dans les derniers mois, les Cataractes ont vaincu deux des meilleures équipes juniores au pays – les Remparts de Québec et les Islanders de Charlottetown – pour soulever leur première coupe du Président en 53 ans d’histoire. C’était le point d’exclamation à un long parcours de quatre ans pour l’organisation, qui a grandi avec le même noyau depuis 2018.

Mavrik Bourque, Xavier Bourgault, William Veillette, Charles Beaudoin et Antoine Coulombe ont tous vécu les moments plus difficiles d’un long processus qui les a menés au succès depuis qu’ils ont été sélectionnés par les Cataractes à Shawinigan, en 2018.

Quatre ans plus tard, le dernier accomplissement qui était toujours sur la liste était de soulever la coupe Memorial. Les Cataractes n’étaient qu’à deux victoires de pouvoir dire mission accomplie, mais Jan Mysak en a décidé autrement.

« Aujourd’hui, ça fait mal. Ce n’est pas ce qu’on voulait, mais on peut être fier de ce qu’on a accompli avec la première coupe en 53 ans. Je dirais merci aux partisans », a lancé Bourque après la défaite lundi soir, les yeux dans l’eau.

Sous la gouverne de Daniel Renaud, la formation est parvenue à réaliser de grandes choses grâce à un groupe qui avait à cœur le succès et le bien de l’organisation.

« Gagner un championnat c’est une chose. Mais quand tu grandis ensemble, quand tu vis des moments difficiles ensemble et quand tu fais face à de l’adversité ensemble, gagner devient encore plus valorisant. C’est ce que le noyau de ce groupe-là a vécu. Dans une saison, tu es chanceux quand les deux tiers de ton équipe sont dévoués à la cause de ton équipe. Des fois, tu arrives à avoir 90 % des joueurs qui sont dévoués à l’équipe, mais il y a toujours certaines personnes pour qui leur égo prend plus d’importance. Cette saison, on avait l’opportunité de travailler avec 23 individus pour lesquels la seule importance, c’était le logo. Les succès de l’équipe ont été prioritaires pour tous les membres », a soutenu l’entraîneur-chef.

Si la défaite fait mal et si elle laissera des marques pour quelque temps encore, les joueurs parviennent difficilement à passer sous le silence la camaraderie qui a porté cette équipe depuis le début de la saison, une équipe dont les liens ont visiblement été tissés serré.

« Chaque année est différente. On arrivait le matin avec le sourire au visage. On est le 27 juin et on a l’impression qu’on commence la saison. À la pratique ce matin, tout le monde avait des sourires au visage. C’est surtout ça qui faisait qu’on avait une belle gang et qui créait la magie dans l’équipe », d’ajouter Bourque.

« On vient de vivre une saison exceptionnelle avec un groupe exceptionnel. C’est assurément le groupe le plus uni et dédié avec lequel j’ai eu l’occasion de travailler, a renchéri Renaud. Ils ont accompli des choses au-delà de mes espérances d’entraineur au niveau de leurs performances et de leur dévouement à nos succès toute la saison. »

« C’est sûr que ça fait mal, surtout qu’on avait l’avance. Mais je suis fier de l’équipe. On a eu une belle saison. On s’est donné jusqu’à la fin. Perdre tout court, ça fait mal », a pour sa part admis Veillette.

Mais au final, la fatigue a eu raison des Cataractes, qui ont manqué de souffle malgré un effort soutenu jusqu’à la toute dernière seconde.

« Je pense que le réservoir est vide de notre côté. Je pense qu’on a tout donné sur la glace », a dû se résigner à admettre Bourque.

La fin d’un chapitre, le début d’un autre

Alors que cette défaite sonne vraisemblablement la fin d’une époque pour les Cataractes, avec les départs éventuels de Bourque et de Bourgault, il ne fait aucun doute dans la tête de Renaud que chacun des individus qui ont composé cette équipe est sur le chemin de la réussite personnelle et professionnelle.

« C’est la fin de rien ce soir, sauf la fin d’un tournoi. Les joueurs sont jeunes, c’est le début de leur vie adulte, le début de leur carrière professionnelle. C’est la fin d’un chapitre, mais c’est le début d’une aventure prochaine qui s’en vient pour chacun de ces individus. Considérant la qualité des individus dans le vestiaire, ce sera 24 belles histoires. »

Les Cataractes y étaient presque

Et pour former 24 belles histoires, « ça prend 48 bons parents », laisse savoir Renaud. C’est pour cette raison qu’avant le match, il a remis aux joueurs des lettres écrites par leurs proches. Des lettres pour rappeler aux joueurs qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils sont soutenus.

« On est une famille, les joueurs et l’organisation forment une famille, mais le soutien que ces individus ont eu dans leurs familles respectives est important. Impliquer les familles dans un moment aussi important, c’était la seule chose à faire. On avait l’opportunité d’avoir 24 bons joueurs, 24 bonnes personnes. C’est un clin d’œil aux familles par rapport à leur travail avec leurs fils respectifs. »

« C’est touchant. Ça nous rappelle ce que ces personnes-là ont fait pour nous », d’admettre Olivier Nadeau après la rencontre.

Et pour que les joueurs puissent écrire leur prochain chapitre avec la plus belle des plumes, Renaud avait un dernier message.

« Ç’a été une belle année. Nous sommes champions. C’est le message aux joueurs. Gardez votre tête haute, soyez fiers de vous, soyez fiers de l’équipe. C’était toute une saison. Vous serez champions pour toujours. »