BROSSARD - À la fin de la dernière saison, David Desharnais pouvait légitimement croire en ses chances de finalement percer la formation du Canadien en septembre.

Après tout, le joueur de centre de petite taille venait de compléter une fructueuse saison dans la Ligue américaine, ayant amassé 78 points en 60 matchs chez les Bulldogs de Hamilton. Une saison au cours de laquelle il avait pu se mouiller les pieds dans la LNH, en disputant six rencontres pour le grand club.

Il pouvait s'imaginer lutter pour le poste de troisième ou de quatrième centre, en soutien à Tomas Plekanec et à Scott Gomez. Au pire, il se voyait combler le départ prévisible du vétéran Glen Metropolit, parti en Suisse.

C'était avant que le directeur général Pierre Gauthier ne mette sous contrat le vétéran Jeff Halpern, il y a deux semaines.

Auparavant, Gauthier avait fait l'acquisition de Lars Eller, des Blues de St.Louis, et il avait engagé Dustin Boyd. Ces trois joueurs de centre partent avec un préjugé favorable.

Desharnais, qui a célébré son 24e anniversaire de naissance mardi dernier, s'est donc présenté au camp d'entraînement, en ayant encore tout à prouver.

"Je veux compliquer le plus possible la décision des dirigeants", a mentionné l'athlète natif de Laurier-Station, sur la rive-sud de Québec.

C'est exactement ce qu'il a fait, dimanche, en connaissant un très bon match intra-équipe.

"Ça ajoute à la confiance quand, après la dernière saison que j'ai connue, on me donne comme ailiers au camp Maxim Lapierre et Tom Pyatt. Je peux préconiser un style plus offensif", a-t-il souligné.

Au lieu de se laisser abattre par la situation, il a redoublé d'ardeur cet été, en mettant l'accent sur l'amélioration de son coup de patin, à la suggestion du CH. Il constate que ses efforts ont été bénéfiques.

L'entraîneur Jacques Martin a dit avoir hâte de voir Desharnais à l'oeuvre dans le calendrier préparatoire.

"Il connaît un bon camp. Le trio qu'il pivote avec Lapierre et Pyatt est un des meilleurs jusqu'à maintenant, a-t-il avancé. David doit continuer de progresser. Il s'est présenté au camp en bonne condition physique. On va lui donner sa chance dans les matchs hors-concours."

Martin a reconnu que le Tricolore a un surplus de joueurs de centre, ajoutant du même souffle que plusieurs d'entre eux peuvent évoluer à l'aile.

"Eller, Boyd et Halpern l'ont fait dans le passé. Nous allons tenter des expériences dans les matchs hors-concours, et nous verrons."

Martin a établi un lien entre le cheminement de Desharnais et celui parsemé d'embûches qu'a connu Martin St-Louis, ailier vedette du Lightning de Tampa Bay.

"Dans le cas de David, c'est une affaire d'obtenir une chance de se faire valoir, a-t-il opiné. Martin St-Louis s'est présenté au camp des Sénateurs d'Ottawa à l'époque, mais nous n'avions pas de place pour lui. Il a dû faire quelques autres arrêts, avant que ça débloque pour lui."

Un Suédois décidé

Le Suédois Andreas Engqvist est un autre centre qui pourraît mélanger les cartes. Engagé l'an dernier, Engqvist s'est pointé en Amérique avec l'idée d'y rester. Contrairement à son compatriote Mikael Johansson, qui a plié bagage après 20 matchs dans la Ligue américaine, la saison dernière.

"Ç'a toujours été mon rêve de jouer dans la Ligue nationale, a affirmé Engqvist, qui aura 23 ans en octobre. Je suis prêt à passer par la Ligue américaine pour le réaliser."

Engqvist, qui mesure six pieds quatre pouces, attribue à une éclosion tardive le fait qu'il ait été ignoré, à l'époque, au repêchage de la LNH.

Dans la Ligue élite suédoise la saison dernière, il a cumulé une fiche de 14 buts et de 12 passes en 55 matchs, à Djurgardens.