De belles choses attendent J.-S. Giguère
Toronto Maple Leafs mercredi, 3 févr. 2010. 20:52 dimanche, 2 mars 2025. 05:08
Je crois sincèrement que l'arrivée de Jean-Sébastien Giguère avec les Maple Leafs de Toronto lui permettra de relancer une carrière qui stagnait chez les Ducks d'Anaheim.
Giguère a le même âge, 32 ans, que j'avais lorsque j'ai moi-même tiré ma révérence après onze saisons dans le hockey professionnel. Si vous me demandez mon avis, c'est sûr qu'on est loin d'être fini à 32 ans. Je pense même qu'on est capable d'accomplir de grandes choses. À cet âge, un gardien traîne un bagage d'expérience qui n'est pas négligeable est c'est surtout vrai dans le cas de Giguère, qui possède dans son armoire à trophée un Conn Smythe et une coupe Stanley.
Giguère est un gagnant et en plus, il se retrouve en terrain connu à Toronto. Son directeur général, Brian Burke, était d'office lorsque les Ducks ont remporté la Coupe et il retrouvera également son vieux complice François Allaire. Il est maintenant entouré de comparses, des gens qui sont dans son coin. À Anaheim, la situation avait atteint un point de non-retour avec l'entraîneur Randy Carlisle. C'est là que le torchon brûlait.
Jean-Sébastien réchauffait le banc avec les Ducks. En janvier, il n'a pris part qu'à trois rencontres. On ne veut jamais se servir de ça comme excuse, mais je dirais que non seulement un gardien de cette trempe peut jouer de façon régulière, mais il est même plus efficace quand il est envoyé plus souvent dans la mêlée. On aura sûrement l'occasion de le voir dans les prochaines semaines à Toronto.
D'ailleurs, Jean-Sébastien n'aurait pas pu trouver une meilleure façon de se présenter à ses nouveaux partisans, lui qui a blanchi les Devils du New Jersey à son premier match avec les Leafs. Bon, il ne faut pas trop s'emballer avec ça. Il n'est pas rare de voir un athlète connaître un petit regain d'énergie, d'avoir une montée d'adrénaline à son premier match sous des couleurs différentes.
Mais d'un autre côté, c'est vrai que ça augure bien et c'est une belle preuve de caractère qu'a offerte Giguère mardi soir. Il y a une phrase qu'on m'a dite il y a longtemps et que je n'ai jamais oubliée. À quelque part, on est toujours sur la glace pour donner raison à quelqu'un ou encore pour lui prouver qu'il avait tort. C'est en plein dans cette situation que se retrouve Jean-Sébastien à Toronto et personnellement, je crois que ce qui s'est passé à son premier match est un signe que l'avenir lui réserve de très belles choses.
***
J'en ai brièvement glissé un mot en début de chronique, mais j'aimerais revenir sur l'importance, pour Jean-Sébastien Giguère, de renouer avec l'entraîneur des gardiens François Allaire.
Le plus gros facteur dans ces retrouvailles, c'est qu'elles devraient permettre au gardien de retrouver une confiance perdue. Giguère sait que sous la tutelle d'Allaire, il a été capable d'exploits grandioses. Deux fois, il a mené son club à la finale de la coupe Stanley. Dès le début, les deux hommes vont parler le même langage, vont connaître les façons de travailler de l'autre.
Je n'ai jamais eu la chance de travailler avec François Allaire, mais j'aurais aimé le faire. Il est l'un des pionniers dans sa profession, un des premiers à avoir pratiqué ce métier à temps plein dans la Ligue nationale. Et on connaît sa feuille de route...
Allaire est un gars qui croit très fort en ses façons de travailler. Il y croit tellement que sa confiance est contagieuse et qu'il amène ses élèves à y croire eux aussi, même si au départ ils peuvent être réticents envers ses méthodes. Il a prouvé que celles-ci produisaient des résultats.
Pour moi, l'enseignement de François Allaire est encore actuel et les bonnes années de Jean-Sébastien Giguère ne sont pas toutes derrière lui. Je crois qu'ensemble, les deux hommes renouvelleront une belle collaboration pour redonner aux Maple Leafs ce qu'ils cherchent depuis quelques années, c'est-à-dire un gardien de but fiable.
Les Maple Leafs se sont très bien tirés d'affaire dans cette transaction. On le sait, Burke est un homme d'action et avec le regain d'énergie que connaissent les Hurricanes de la Caroline, il n'allait certainement pas regarder son équipe terminer dans la cave du classement de son Association sans agir.
Théo connaît ses meilleurs moments à Washington
Si Jean-Sébastien Giguère s'est donné comme mission de retrouver sa forme des beaux jours, il y a un autre vétéran gardien québécois qui garde le filet comme à ses belles années à Montréal. Depuis quelques semaines, José Théodore fait flèche de tout bois avec les Capitals de Washington. À ses sept derniers départs, sept victoires, il n'a concédé que 14 buts.
Je reviens à ce que je disais un peu plus haut. Théo est un gars de 33 ans avec de l'expérience et du vécu. Il a remporté le Hart, le Vézina et à quelque part, la feuille de route d'un gardien, ça compte. Moi, j'y crois beaucoup en tout cas. Oui, les jeunes gardiens sont capables de bien jouer, mais on parle ici d'un cerbère qui a été assez bon pour mettre la main sur tous ces honneurs individuels et qui est capable de faire preuve de constance.
Aussi bons puissent-ils être, les Capitals formeront une équipe améliorée si José est capable d'enlever tous les points d'interrogations qu'il a soulevés, notamment lors des dernières séries éliminatoires lorsqu'on lui a préféré Semyon Varlamov.
En jouant en confiance devant un gardien qui est établi comme numéro un, les Capitals deviendront plus qu'une simple bonne équipe. Ils seront des aspirants sérieux aux grands honneurs.
Il faut que cette situation là soit éclaircie par Théo et pour Théo.
Des vétérans sur le marché?
La date limite des transactions sera bientôt à nos portes et le nom de quelques vétérans gardiens de but a commencé à circuler à travers la LNH. Parmi ceux-ci, Martin Biron et Marty Turco.
En ce moment, Turco a l'avantage d'être le plus actif des deux. Il a d'ailleurs été superbe mardi soir avec une performance de 40 arrêts dans une victoire des Stars contre le Wild du Minnesota. On sait tous qu'il est excellent dans le maniement de rondelle, mais c'est sûr que ses carences techniques, qu'il a toujours su cacher grâce à son sens de l'anticipation et ses réflexes, lui causent des problèmes à mesure que l'âge le rattrape. C'est difficile de retourner à la base quand tu n'en possèdes pas!
Malgré tout, je crois qu'il peut encore intéresser certaines équipes. Mais à Dallas, il faudra établir les règles. Si on se départir de Turco, on devra se trouver un autre homme de confiance parce que je ne suis pas certain qu'Alex Auld soit la réponse devant le filet de l'équipe.
Du côté de Martin, il se retrouve présentement dans une situation qui n'est pas rose. Je sais qu'il a donné de bons matchs aux Islanders, mais la victoire lui échappait plus souvent qu'autrement. Maintenant, avec le retour de Rick DiPietro, il se retrouve sur la tribune. Ce n'est pas évident.
Je connais Martin, entre autres pour avoir été son coéquipier avec Équipe Canada Junior. C'est un gars jovial, plein d'entrain. Tout le monde aime être autour de lui dans le vestiaire. C'est le genre de joueur qui va toujours faire passer le bien de l'équipe en premier.
Est-ce qu'une équipe va tenter sa chance avec lui? Je lui souhaite.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Giguère a le même âge, 32 ans, que j'avais lorsque j'ai moi-même tiré ma révérence après onze saisons dans le hockey professionnel. Si vous me demandez mon avis, c'est sûr qu'on est loin d'être fini à 32 ans. Je pense même qu'on est capable d'accomplir de grandes choses. À cet âge, un gardien traîne un bagage d'expérience qui n'est pas négligeable est c'est surtout vrai dans le cas de Giguère, qui possède dans son armoire à trophée un Conn Smythe et une coupe Stanley.
Giguère est un gagnant et en plus, il se retrouve en terrain connu à Toronto. Son directeur général, Brian Burke, était d'office lorsque les Ducks ont remporté la Coupe et il retrouvera également son vieux complice François Allaire. Il est maintenant entouré de comparses, des gens qui sont dans son coin. À Anaheim, la situation avait atteint un point de non-retour avec l'entraîneur Randy Carlisle. C'est là que le torchon brûlait.
Jean-Sébastien réchauffait le banc avec les Ducks. En janvier, il n'a pris part qu'à trois rencontres. On ne veut jamais se servir de ça comme excuse, mais je dirais que non seulement un gardien de cette trempe peut jouer de façon régulière, mais il est même plus efficace quand il est envoyé plus souvent dans la mêlée. On aura sûrement l'occasion de le voir dans les prochaines semaines à Toronto.
D'ailleurs, Jean-Sébastien n'aurait pas pu trouver une meilleure façon de se présenter à ses nouveaux partisans, lui qui a blanchi les Devils du New Jersey à son premier match avec les Leafs. Bon, il ne faut pas trop s'emballer avec ça. Il n'est pas rare de voir un athlète connaître un petit regain d'énergie, d'avoir une montée d'adrénaline à son premier match sous des couleurs différentes.
Mais d'un autre côté, c'est vrai que ça augure bien et c'est une belle preuve de caractère qu'a offerte Giguère mardi soir. Il y a une phrase qu'on m'a dite il y a longtemps et que je n'ai jamais oubliée. À quelque part, on est toujours sur la glace pour donner raison à quelqu'un ou encore pour lui prouver qu'il avait tort. C'est en plein dans cette situation que se retrouve Jean-Sébastien à Toronto et personnellement, je crois que ce qui s'est passé à son premier match est un signe que l'avenir lui réserve de très belles choses.
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J'en ai brièvement glissé un mot en début de chronique, mais j'aimerais revenir sur l'importance, pour Jean-Sébastien Giguère, de renouer avec l'entraîneur des gardiens François Allaire.
Le plus gros facteur dans ces retrouvailles, c'est qu'elles devraient permettre au gardien de retrouver une confiance perdue. Giguère sait que sous la tutelle d'Allaire, il a été capable d'exploits grandioses. Deux fois, il a mené son club à la finale de la coupe Stanley. Dès le début, les deux hommes vont parler le même langage, vont connaître les façons de travailler de l'autre.
Je n'ai jamais eu la chance de travailler avec François Allaire, mais j'aurais aimé le faire. Il est l'un des pionniers dans sa profession, un des premiers à avoir pratiqué ce métier à temps plein dans la Ligue nationale. Et on connaît sa feuille de route...
Allaire est un gars qui croit très fort en ses façons de travailler. Il y croit tellement que sa confiance est contagieuse et qu'il amène ses élèves à y croire eux aussi, même si au départ ils peuvent être réticents envers ses méthodes. Il a prouvé que celles-ci produisaient des résultats.
Pour moi, l'enseignement de François Allaire est encore actuel et les bonnes années de Jean-Sébastien Giguère ne sont pas toutes derrière lui. Je crois qu'ensemble, les deux hommes renouvelleront une belle collaboration pour redonner aux Maple Leafs ce qu'ils cherchent depuis quelques années, c'est-à-dire un gardien de but fiable.
Les Maple Leafs se sont très bien tirés d'affaire dans cette transaction. On le sait, Burke est un homme d'action et avec le regain d'énergie que connaissent les Hurricanes de la Caroline, il n'allait certainement pas regarder son équipe terminer dans la cave du classement de son Association sans agir.
Théo connaît ses meilleurs moments à Washington
Si Jean-Sébastien Giguère s'est donné comme mission de retrouver sa forme des beaux jours, il y a un autre vétéran gardien québécois qui garde le filet comme à ses belles années à Montréal. Depuis quelques semaines, José Théodore fait flèche de tout bois avec les Capitals de Washington. À ses sept derniers départs, sept victoires, il n'a concédé que 14 buts.
Je reviens à ce que je disais un peu plus haut. Théo est un gars de 33 ans avec de l'expérience et du vécu. Il a remporté le Hart, le Vézina et à quelque part, la feuille de route d'un gardien, ça compte. Moi, j'y crois beaucoup en tout cas. Oui, les jeunes gardiens sont capables de bien jouer, mais on parle ici d'un cerbère qui a été assez bon pour mettre la main sur tous ces honneurs individuels et qui est capable de faire preuve de constance.
Aussi bons puissent-ils être, les Capitals formeront une équipe améliorée si José est capable d'enlever tous les points d'interrogations qu'il a soulevés, notamment lors des dernières séries éliminatoires lorsqu'on lui a préféré Semyon Varlamov.
En jouant en confiance devant un gardien qui est établi comme numéro un, les Capitals deviendront plus qu'une simple bonne équipe. Ils seront des aspirants sérieux aux grands honneurs.
Il faut que cette situation là soit éclaircie par Théo et pour Théo.
Des vétérans sur le marché?
La date limite des transactions sera bientôt à nos portes et le nom de quelques vétérans gardiens de but a commencé à circuler à travers la LNH. Parmi ceux-ci, Martin Biron et Marty Turco.
En ce moment, Turco a l'avantage d'être le plus actif des deux. Il a d'ailleurs été superbe mardi soir avec une performance de 40 arrêts dans une victoire des Stars contre le Wild du Minnesota. On sait tous qu'il est excellent dans le maniement de rondelle, mais c'est sûr que ses carences techniques, qu'il a toujours su cacher grâce à son sens de l'anticipation et ses réflexes, lui causent des problèmes à mesure que l'âge le rattrape. C'est difficile de retourner à la base quand tu n'en possèdes pas!
Malgré tout, je crois qu'il peut encore intéresser certaines équipes. Mais à Dallas, il faudra établir les règles. Si on se départir de Turco, on devra se trouver un autre homme de confiance parce que je ne suis pas certain qu'Alex Auld soit la réponse devant le filet de l'équipe.
Du côté de Martin, il se retrouve présentement dans une situation qui n'est pas rose. Je sais qu'il a donné de bons matchs aux Islanders, mais la victoire lui échappait plus souvent qu'autrement. Maintenant, avec le retour de Rick DiPietro, il se retrouve sur la tribune. Ce n'est pas évident.
Je connais Martin, entre autres pour avoir été son coéquipier avec Équipe Canada Junior. C'est un gars jovial, plein d'entrain. Tout le monde aime être autour de lui dans le vestiaire. C'est le genre de joueur qui va toujours faire passer le bien de l'équipe en premier.
Est-ce qu'une équipe va tenter sa chance avec lui? Je lui souhaite.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.