La question a été posée des dizaines de fois par les anciens joueurs du Canadien et de la Ligue nationale, rassemblés au Centre Bell, samedi soir. "Sont-ils conscients des dommages qu'ils font à notre sport?"

ILS, les joueurs surtout et, à cet égard, certains propriétaires plutôt intéressés à sauver leur derrière plutôt que de faire progresser l'industrie du hockey, n'ont toujours pas trouvé de compromis et les anciens joueurs se demandent vraiment si on arrivera à une solution. "Quel but poursuit-on? " demandaient-ils, outrés par les agissements de l'Association des joueurs. " A-t-on perdu cette passion qui nous a tous animés et qui nous anime encore?"

J'ose croire que la passion habite les joueurs d'aujourd'hui. Qu'on ne vienne pas me dire que Martin Brodeur n'est pas un athlète déterminé? Le problème se situe à la direction de l'Association des joueurs. Comme le problème se situe aussi à la direction de la Ligue nationale de hockey. Dommage que Bobby Orr ne chausse plus les patins. Il aurait pu élaborer davantage sur les remarques explosives qu'il a écrites dans sa rubrique publiée dans le quotidien Eagle-Tribune..

"Si Bob Goodenow et Gary Bettman ne peuvent pas régler ce conflit, qu'ils cèdent leur place à d'autres personnes. Le hockey est en danger de devenir un sport de deuxième ordre à moins qu'on réagisse immédiatement et qu'on mette un terme à cette ridicule bataille d'égos."

Orr suggère même que les deux clans - propriétaires et joueurs - lancent un ultimatum aux deux négociateurs américains. Un ultimatum dans le style : ils ont jusqu'au 30 juin pour bâtir un nouveau système économique. S'ils n'y parviennent pas avant cette date, on leur chante : "bye bye, we hate to see you go." Qu'on les libère de leurs responsabilités, qu'ils quittent la scène du hockey tout jamais.

Mais, ca ne se produira pas. Les joueurs sont hypnotisés par Goodenow. Ils croient dur comme fer qu'il est le grand responsable de la hausse vertigineuse des salaires au cours des dix dernières années. Ce n'est pas Goodenow qui les a menés à la Terre Promise. Ce sont les propriétaires et les directeurs généraux qui ont tout simplement perdu la tête en bousillant une convention de travail qui correspondait aux besoins du hockey professionnel. Chez les propriétaires, il semble que la situation s'améliore et que les propriétaires comme Jeremy Jacobs et Peter Karmanos ont beaucoup moins de pouvoir depuis quelques semaines.

Entre-temis, comme l'indique Orr, un signe du danger qui guette le hockey, se confirme quand Mark Shapiro, l'un des grands manitous du réseau américain ESPN, a affirmé la semaine dernière : "Nous avons l'option de poursuivre notre entente avec la Ligue nationale mais il faudra que la ligue accepte nos conditions." L'option prévoit une somme de $60 millions pour le renouvellement des droits de télévision. "Ils devront accepter nos conditions parce que nos investissements au niveau des droits sont concentrés en grande partie sur la NFL à qui nous verserons $9 milliards au cours des huit prochaines années. Il ne reste pas beaucoup d'argent pour un produit comme la LNH."

Voila ce qui se produit quand on laisse deux Américains prendre le hockey en otage pour assouvir leur égo.

Vente du Château…

Le groupe Thibault, Messier, Savard, et associés a décidé de vendre sa participation dans le Marriott Château Champlain.

La transaction n'est pas tout à fait complétée mais il y a une entente de principe sur la table avec des investisseurs américains.

Par conséquent, cela confirme aussi que mon bon ami, Serge Savard, va s'accorder encore plus de temps pour profiter d'une demi-retraite bien méritée et que l'unique Mario Messier va s'investir davantage dans le projet de construction qu'il dirige avec beaucoup de doigté à Longueuil.

Le poste à Denis

Les Blackhawks de Chicago n'ont toujours pas renouvelé le contrat de Brian Sutter et il ne faudrait pas s'étonner si on l'invite à demeurer sur sa ferme en Alberta. Si tel est le cas, j'espère que les propriétaires de l'équipe ouvriront les portes à Denis Savard. Il a fait ses classes et il aurait l'appui du public de Chicago. En tout cas pour quelques années… Dans une petite salle adjacente au vestiaire des Anciens joueurs du Canadien, Guy Carbonneau a assisté, samedi soir, à la déconfiture de son équipe, les Saguenéens, 11-1 devant l'Oceanic de Rimouski. On peut facilement comprendre que Carbo n'avait pas le goût de jaser des événements qui ont marqué cette série jusqu'à maintenant et je le comprends très bien.