En début d’après-midi mercredi, tout indiquait que c’est du haut de la galerie de presse que Carl Gunnarsson allait suivre le deuxième match de la grande finale.

 

Et vous savez quoi? Il s’agissait d’une très bonne nouvelle pour les Blues et leurs partisans. Le défenseur suédois a beau porter le chandail numéro 4, il n’a rien, mais alors là rien de rien d’un Bobby Orr. Et plus, il a offert une performance très ordinaire – je me retiens pour ne pas écrire mauvaise – lors du premier match de la finale lundi.

 

Le fait que Vince Dunn semblait prêt à revenir au jeu après l’entraînement matinal de mercredi et le fait qu’il soit même venu rencontrer les journalistes annonçaient donc son retour au jeu après une absence de quatre rencontres en raison des contrecoups de la rondelle au visage qu’il a reçue en début de rencontre lors du troisième match de la finale de l’Ouest contre les Sharks de San Jose.

 

Dunn est un bien meilleur défenseur que Gunnarsson. Et je demeure convaincu que si l’état-major des Blues avait été convaincu que Dunn était complètement rétabli et prêt à reprendre sa place et d’être en mesure de composer avec le rythme de la finale de la coupe Stanley, Gunnarsson aurait été rayé de la formation.

 

Mais cette indécision a joué en faveur des Blues.

 

Et comment!

 

Limité à trois points en 56 matchs éliminatoires en carrière, Gunnarsson a marqué le but de la victoire en prolongation. Il a aussi ajouté une passe dans ce match. Un match au cours duquel il a joué 18 :18 de hockey de bonne qualité comme le confirme son différentiel de plus 2.

 

Gunnarsson est passé à un cheveu de donner la victoire aux siens en temps réglementaire lorsque le puissant tir frappé qu’il a décoché en toute fin de rencontre a frappé le poteau à la gauche de Tuukka Rask.

 

Rencontre du troisième type

 

Cette occasion ratée et le fait que le match s’est retrouvé en prolongation a ouvert la porte à une rencontre du troisième type. Une rencontre qui a peut-être joué un rôle dans le dénouement du match favorable aux Blues. Une rencontre qui s’est déroulée aux toilettes où le défenseur a croisé son entraîneur-chef Craig Berube au cours de l’entracte entre la fin de la troisième période et le début de la prolongation.

 

Le Suédois a indiqué à son coach qu’il espérait avoir une chance de se reprendre en prolongation parce qu’il se sentait en mesure de faire gagner son équipe après le poteau frappé en fin de match.

 

Une rencontre et un commentaire que Berube a partagé avec ses joueurs après le match.

Le gros trio des Bruins tenu en échec

 

«Ce n’est pas le genre d’histoire qu’on entend souvent. Les toilettes ne sont pas le meilleur endroit pour avoir ce genre de conversation, mais bon! Ça a fonctionné et ça donne une bonne histoire. Je ne sais pas s’il l’a inventée, mais ça demeure une bonne histoire», a indiqué le capitaine Alex Pietrangelo aux journalistes qui l’entouraient dans le vestiaire des gagnants.

 

L’histoire est véridique puisqu’elle a été confirmée par les deux acteurs principaux!

 

En plus de la performance surprenante et du but gagnant en prolongation plus surprenant encore de Gunnarsson, les Blues ont obtenu une autre contribution inattendue : celle d’un autre défenseur plutôt discret en attaque, Joel Edmundson qui a marqué le premier but de son équipe. Un but qui a permis aux Blues de créer l’égalité 1-1 dans le cadre d’un match au cours duquel ils ont comblé deux fois plutôt qu’une des reculs d’un but.

 

«On a confiance en tous nous joueurs et nous n’hésitons pas à faire appel à tous nous joueurs parce que tous ces joueurs peuvent faire la différence à un moment ou un autre», a indiqué Craig Berube.

 

Bergeron blessé?

 

La pire nouvelle pour les Bruins n’est pas que St.Louis a trouvé une face de gagner à Boston, de niveler les chances et de s’approprier, du moins pour l’instant, l’avantage de la patinoire.

 

La pire nouvelle est que pour une deuxième partie de suite, Patrice Bergeron et les membres du premier trio des Bruins, n’ont pas été à la hauteur des attentes. Ils n’ont pas été à la hauteur des normes de qualité qu’ils ont eux-mêmes établies et qu’ils ont toujours trouvé une façon de relever lors des matchs importants.

 

Des mauvais matchs, ça arrive. Même aux meilleurs.

 

Mais après avoir disputé une première période médiocre lundi lors du premier match et d’avoir vu leur club l’emporter malgré l’avance de 2-0 que les Blues s’étaient donnée à leurs dépens, on s’attendait à mieux. À beaucoup mieux.

 

On attend encore.

 

Et quand on porte un deuxième regard au match de mercredi, il est permis de se demander si Patrice Bergeron n’a pas été blessé.

 

Il n’affichait pas son aisance habituelle sur la patinoire. Pis encore, il s’est contenté de disputer seulement 13 des 56 mises en jeu déposées par les officiels mercredi. Il en a gagné cinq seulement pour une efficacité très inhabituelle de 38 %. Une efficacité qui a tiré les Bruins vers le bas au lieu de les faire grimper vers le haut puisque les deux équipes ont terminé la rencontre avec des moyennes de 50 %.

 

En dépit d’une première période difficile lundi, Bergeron a été impérial aux cercles des mises en jeu avec 14 mises en jeu gagnées sur les 20 disputées (70 %). Et Bergeron a disputé 20 des 57 mises en jeu déposées lors du premier match.

 

Les Bruins ont de la profondeur. Et même si Bergeron a déjà démontré qu’il peut aider la cause de son équipe malgré des blessures – selon les dires de Brad Marchand, Patrice Bergeron était à moitié mort en 2013 lorsqu’il a tout donné dans la grande finale que les Bruins ont finalement perdue aux mains des Blackhawks de Chicago – leurs chances piqueront du nez si leur grand leader à l’attaque n’est pas en grande forme. S’il offre des performances en deçà de ce qu’il offre normalement. De ce qu’il offrirait sans l’ombre d’un doute s’il n’était pas blessé. Ou à tout le moins ennuyé par un quelconque malaise.

 

Les Bruins doivent se blâmer

 

Les Blues ont prouvé mercredi que leur présence en grande finale est directement reliée au fait qu’ils n’abandonnent jamais. Qu’on ne doit jamais les compter comme battus.

 

Ils ont disputé un fort match, c’est vrai. Ils n’ont jamais lâché, c’est vrai aussi.

 

Mais les Bruins ont aidé la cause des Blues en bousillant quatre attaques massives une fois encore.

 

Boston a profité du premier avantage numérique – pénalité écopée par Samuel Blais qui est entré en collision avec Tuukka Rask – pour ouvrir la marque au cours des cinq premières minutes du match.

 

Mais après, l’attaque massive s’est tue quatre fois de suite. Lundi, les Bruins s’en sont tiré même s’ils n’ont marqué qu’une fois en cinq occasions. Dans le match numéro deux, ils se sont brûlés. Pas surprenant que Brad Marchand ait donné autant de signes de frustration au cours de la rencontre.

 

Des crises du genre donnent de belles images à la télé. Elles peuvent même attirer des commentaires élogieux de la part de journalistes qui voient dans ce genre de colère des signes de caractères.

 

Personnellement, j’ai de beaucoup préféré la réaction du capitaine Zdeno Chara qui s’est assuré d’aller calmer son jeune coéquipier pour lui dire – c’est du moins ce que je crois qu’il lui a dit – de ne pas gaspiller ses énergies en se donnant en spectacle de la sorte, mais en en faisant davantage la patinoire.

 

Un vrai capitaine!

 

Marchand et les Bruins se sont contentés de trop peu en attaque mercredi pour mousser leurs chances de gagner un match de finale de la coupe Stanley.

 

Ils n’ont obtenu que 23 tirs au filet. Pire : ils ont raté la cible 25 fois au total des tirs tentés. Et ces 48 tirs tentés sont loin de faire le poids face aux 67 qu’ont décoché les Blues. Dont 37 ont atteint la cible.

 

En plus d’avoir décoché 19 tirs de plus que les Bruins, les Blues ont distribué 50 mises en échec alors que les Bruins en ont décerné 31 seulement.

 

Le club qui assène le plus de mises en échec décoche très rarement plus de tirs que celui qui les encaisse. Et c’est normal, parce que le club qui assène les mises en échec a normalement moins le contrôle de la rondelle que l’équipe qui les encaisse.

 

Quand un club domine les deux statistiques, on doit lui lever notre chapeau et adresser un brin ou deux de critiques à l’endroit de l’équipe qui termine deuxième dans les deux colonnes.

 

Alors bravo aux Blues! Mais honte aux Bruins!

 

En bref

 

  • Jordan Binnington n’a pas été fort sur le premier but des Bruins. Il s’est mal déplacé devant son filet et il balançait son bâton en l’air au lieu de l’avoir sur la glace pour affronter le tir de Charlie Coyle qui l’a déjoué entre les jambes. Mais le jeune gardien s’est repris à quelques occasions en cours de match et il a contribué au fait que les Blues présentent un dossier de 62 dans les rencontres disputées après une défaite. Le gardien recru affiche une moyenne de 1,84 but accordé par partie et une efficacité de 93,5 % lors de ces huit matchs…

 

  • Des 13 victoires signées par les Blues depuis le début des séries, neuf l’ont été par un petit but…

 

  • Oskar Sundqvist a asséné une mise en échec par derrière qui a envoyé le défenseur Matt Grzelcyk à l’hôpital par mesures préventives. Le très efficace ailier du 4e trio des Blues s’en est tiré avec une pénalité mineure alors qu’il aurait facilement pu écoper une pénalité majeure, voire être chassé du match sur le jeu. Parce que les arbitres ont été cléments à son endroit, je m’attends à ce qu’il écope d’une suspension d’une partie. Quant au défenseur des Bruins, il a deux jours pour se remettre puisque le troisième match de la finale sera disputé samedi à St.Louis…

 

  • La victoire des Blues a couronné la 32e remontée gagnante depuis le début des séries dans la LNH. Une quatrième pour St.Louis qui a fait le coup trois fois en première ronde aux dépens des Jets de Winnipeg…

 

 

  • 30