OAKVILLE, Ont. - Quinton Byfield était anxieux de prendre son envol lundi. Toutefois, l'imposant et prometteur attaquant de 17 ans, aux mains agiles et au rapide coup de patin, a été contraint de regarder à travers une vitrine à l'aéroport de Sudbury.

Un retard de sept heures causé par le mauvais temps a finalement mené à l'annulation de son vol, puis à une longue balade en voiture en direction sud. Du coup, il a raté la première journée du camp de sélection d'Équipe Canada en vue du Championnat du monde de hockey junior de 2020, qui se tiendra du 26 décembre au 5 janvier en République tchèque.

« J'écoutais de la musique ... j'espérais que l'avion décolle », a raconté Byfield, mardi, quand il a été invité à décrire comment il avait passé le temps en attendant le décollage d'un avion qui n'a finalement jamais quitté le tarmac.

« Je commençais à me sentir seul. »

Maintenant qu'il a rejoint ses coéquipiers potentiels, les attentes sont grandes à l'endroit de celui qui se veut le favori pour être le deuxième choix du repêchage de la LNH de juin prochain, au Centre Bell.

Joueur de centre étoile des Wolves de Sudbury, l'attaquant de six pieds quatre pouces et 215 livres occupe le deuxième rang du classement des pointeurs de la Ligue de hockey junior de l'Ontario avec 57 points, dont 22 buts en 30 matchs. Après les trois premiers mois de la saison 2019-2020, il représente l'une des plus belles surprises du hockey junior canadien.

« Il travaille extrêmement fort, a déclaré Brad McEwen, dépisteur-chef pour Hockey Canada. Il est un joueur vraiment intrigant. »

Byfield fait de son mieux pour ne pas se laisser distraire par les allusions au repêchage et le battage publicitaire qui l'entoure, au moment où il tente de se tailler un poste au sein de la formation canadienne.

« Je vais accepter n'importe quel rôle pour jouer pour mon pays, a-t-il fait remarquer. Le simple fait d'avoir été invité au camp représente une belle opportunité. »

Mark Hunter, directeur général des Knights de London et un membre de la haute direction d'Équipe Canada 2020, a souvent vu Byfield à l'oeuvre au cours des deux dernières saisons.

« Il lui faut jouer tel un attaquant de puissance, parcourir la glace d'un bout à l'autre, compléter ses mises en échec et jouer de façon dure », a fait remarquer l'ancien adjoint au directeur général avec les Maple Leafs de Toronto.

« Il possède de belles qualités avec son bâton et avec la rondelle, ajoute Hunter. Il possède un physique imposant et peut se rendre jusqu'au filet alors que ça peut être plus difficile pour des joueurs moins imposants physiquement. »

Premier joueur choisi, par les Wolves, lors de la séance de sélection de la Ligue junior de l'Ontario de 2018, Byfield a amassé 61 points à l'âge de 16 ans. Cette saison, il a explosé au point d'avoir inscrit cinq buts et six aides à ses quatre dernières parties avec les Wolves.

« Il est comme Joe Thornton était au même âge », a récemment comparé Stan Butler, l'entraîneur-chef du Battalion de North Bay.

« Il peut à peu près tout faire. Je ne vois pas beaucoup de lacunes dans son jeu, et je suis entraîneur au hockey junior depuis 25 ans. Il est un joueur bien spécial. »

Ty Dellandrea, un joueur de centre des Firebirds de Flint, a pu constater de visu à quel point Byfield est capable de prendre le contrôle d'un match.

« C'est un boeuf », résume Dellandrea, un choix de première ronde des Stars de Dallas en 2018 qui, lui aussi, tente de mériter sa place avec l'équipe canadienne.

« C'est difficile d'affronter un joueur qui est si grand, qui peut utiliser aussi bien son corps, mais qui peut aussi compléter des jeux. Il a tout pour lui. »

Hunter Jones, un gardien des Petes de Peterborough, a remarqué que Byfield, même s'il mesure six pieds quatre pouces, a le don de se faufiler vers des espaces libres sur la patinoire avant d'attaquer le filet adverse.

« On le perd de vue en zone offensive, mais d'une manière quelconque, il reçoit la rondelle et elle est dans le filet », analyse Jones, un choix de deuxième ronde du Wild du Minnesota en 2019.

Rodrigue au coeur d'une lutte à quatre

« Il est ici pour une raison et nous sommes chanceux de l'avoir. »

Avec une récolte de 70 points en 32 rencontres, Alexis Lafrenière, de l'Océanic de Rimouski, demeure le favori pour être sélectionné au premier rang en juin prochain. Toutefois, Byfield, qui est originaire de Newmarket, une banlieue au nord de Toronto, ne semble pas prêt à lui concéder cet honneur.

« Le simple fait d'avoir son nom mentionné apporte une incroyable sensation, a déclaré Byfield, qui fêtera son 18e anniversaire de naissance en août. J'essaie seulement de faire de mon mieux, en espérant que mon nom soit appelé. »

Par ailleurs, Byfield pourrait répéter l'exploit de Lafrenière qui, l'an dernier, a mérité sa place dans l'équipe à l'âge de 17 ans.

« Je veux suivre ses traces. J'espère faire ma place dans l'équipe. Je vais accepter n'importe quelle place. »