Émile Bouchard, un homme respecté
Hockey samedi, 14 avr. 2012. 14:18 jeudi, 12 déc. 2024. 07:39
Les réactions fusent de toute part depuis l'annonce du décès d'Émile Bouchard. Le légendaire numéro 3 du Canadien était admiré de tous en tant que joueur, certes, mais aussi en tant qu'homme, père de famille et restaurateur accompli.
« Comme père, il était très généreux, a déclaré son fils Pierre, lui aussi ancien porte-couleur du Canadien. Il était un homme solide et droit. Il n'était pas du genre à jouer des tours. Quand tu donnais ta parole, c'était une poignée de main. Pour lui une parole, c'était mieux qu'un écrit. Malgré tous ses engagements et implications, il était avec nous (sa famille). »
« Monsieur Émile était une personne très présente, d'une grande droiture, s'est souvenu Réjean Houle. C'était très plaisant de discuter avec lui. Il était très direct et avait un sens de l'humour très prononcé. Ce fut une réelle chance de connaître monsieur Bouchard et son épouse. »
« Lorsque j'étais directeur des relations publiques chez Molson, il n'y avait pas un endroit à Montréal où on ne me parlait pas de lui, s'est empressé d'ajouter le Président des anciens Canadiens. Il était vraiment reconnu dans la communauté, toujours présent pour les jeunes et les différentes associations. Il était un homme très généreux. »
« C'est un gars avec une droiture extraordinaire, se rappelle Guy Lafleur. C'est un gars qui était franc. À mes débuts avec le Canadien, je ne jouais pas régulièrement et il avait toujours des bons mots pour m'encourager. »
Pour le Roadrunner, Yvan Cournoyer, le grand défenseur était « respecté de tout le monde. Je l'ai connu comme ami et comme ancien joueur. Nous avons fait de la promotion ensemble. C'était un homme vraiment sympathique. »
Un grand capitaine
Jusqu'ici doyen des capitaines de la Sainte-Flanelle, Émile Bouchard imposait le respect. Ses qualités de grand leader ont été soulignées par tous ceux qui ont commenté son départ.
Pour l'ancien entraîneur-chef du Tricolore, Jacques Demers, « C'était un géant. Pas physiquement, mais un géant. Il a été un capitaine extraordinaire. C'est un gars qui défendait ses coéquipiers sur la patinoire et à l'extérieur. Il fait partie de ceux qui ont donné cette image de prestige au Canadien. Il était un pionnier. »
« Il était un pilier dans l'organisation du Canadien, a déclaré le Démon blond, visiblement en admiration devant l'ancien défenseur. Il était tellement fier d'être un membre de cette équipe. Quand il parlait du Canadien, on voyait que ça lui faisait plaisir, il avait les yeux brillants. »
« Monsieur Émile était un leader dans la chambre, a ajouté Réjean Houle. Sur la patinoire, il imposait le respect. Il aura apporté beaucoup à l'organisation du Club de hockey Canadien au fil des ans. Il a remporté des coupes Stanley, oui, mais en plus de ça, il a pu réunir un groupe de joueur dispersé dans les années 40 et c'est ce qui a mené à la dynastie du Canadien dans les années 50. »
«Émile Bouchard a été sans contredit l'un des meilleurs défenseurs dans l'histoire des Canadiens et fut également un grand capitaine, a dit par communiqué le président et chef de la direction du Tricolore, Geoff Molson. Tout au long de sa carrière, il a su faire preuve de caractère et de leadership, menant l'équipe à quatre conquêtes de la coupe Stanley.
« Il a été capitaine pendant huit ans, précise notre collaborateur Bertrand Raymond. Un capitaine choisi par ses coéquipiers à l'unanimité, il faut le dire. Pour lui, c'était très important (d'avoir l'appui des joueurs). »
Notre analyste hockey, Gaston Therrien est catégorique : « Monsieur Bouchard était présent tous les soirs, c'était un guerrier, les gens l'appréciaient. On dit de lui qu'il était rassembleur dans le vestiaire et il donnait l'exemple sur la glace. De nos jours, on dit souvent qu'un joueur est bon dans le vestiaire, sans le voir sur la glace. Lui, il faisait les deux. Il est un grand capitaine du Canadien. »
Une belle carrière enfin reconnue
« J'ai parlé avec Pierre Bouchard et il m'avait dit que son père ne voulait pas qu'on retire son chandail après sa mort, nous a raconté Gaston Therrien. Il voulait le voir de son vivant, c'était important pour lui. Monsieur Bouchard nous a quittés, mais il sait que son chandail est accroché dans les hauteurs du Centre Bell en bonne compagnie. Il le méritait amplement. »
Le 4 décembre 2009, jour de célébration du centenaire du Canadien, le numéro 3, rendu populaire par monsieur Bouchard, est retiré. Plus jamais, dans l'histoire du Canadien, un autre joueur ne pourra le porter. Cet honneur ultime arrive pas moins de 53 ans après que Butch eut mis un terme à sa brillante carrière.
« Butch était tellement fier de voir son chandail être retiré, se souvient Ron Fournier. Il a savouré pleinement cet honneur-là. »
Le populaire animateur de radio a milité pendant plusieurs années pour voir le chandail de monsieur Bouchard être retiré. Sa campagne auprès du Canadien remonte même avant le décès de Maurice Richard, au printemps 2000.
« Je prenais le goûter avec Maurice Richard et, un peu avant son décès, et il me disait que le plus grand, le vrai leader, celui qu'il a aimé le plus, c'était Butch. Il a commencé à me parler de lui, alors que je le connaissais peu. J'ai commencé à m'informer sur lui et c'est à ce moment que les démarches pour le retrait de son chandail ont commencé. »
«Le retrait de son chandail témoigne de l'impact qu'il a eu non seulement sur ses coéquipiers, mais sur une génération entière de partisans, a déclaré Geoff Molson. Émile nous manquera grandement, mais jamais il ne sera oublié. Tous les membres de l'organisation se joignent à moi pour offrir à la famille Bouchard nos plus sincères condoléances.
« Lors du retrait de son chandail, j'avais signé une chronique sur le RDS.ca titrée ''Enfin, justice a été rendue'', explique Jean-Paul Chartrand père. Ça aura pris 53 ans (pour lui rendre hommage). »
Qu'est-ce qui explique cette réticence du Tricolore à retirer le numéro 3? Pour notre informateur hockey, Renaud Lavoie, son rôle défensif et plus réserve pourrait en être la raison.
« Il n'était pas le joueur le plus flamboyant, ce n'est pas celui qui marquait le plus de buts et ce n'était pas quelqu'un de controversé. Il était le meilleur défenseur défensif de son époque. C'est un peu comme aujourd'hui. On ne considère pas souvent les défenseurs qui excellent défensivement. »
Un homme influent
« De toute l'équipe actuelle de RDS, je suis le seul à l'avoir vu jouer, s'exclame à la blague monsieur Chartrand. »
Notre expert en boxe ayant côtoyé le légendaire défenseur, il a été en mesure de nous raconter quelques anecdotes. Peut être sans le savoir, Émile Bouchard aura influencé le parcours de plusieurs personnes, dont monsieur Chartrand lui-même.
« C'est à cause de Butch Bouchard que j'ai commencé la boxe. Quand on jouait au hockey dans la ruelle, il y avait toujours un grand sec qui voulait avoir le numéro 3. Une journée, j'avais décidé que je voulais le 3 et que je ne me laisserais pas faire. J'ai mangé la volée de ma vie, je m'en souviens encore aujourd'hui. »
Plus directement dans l'entourage du Canadien, monsieur Bouchard a dû « calmer » un jeune joueur nouvellement arrivé à Montréal : Bernard Geoffrion.
« Il n'était pas facile à son arrivée avec le Canadien, mais Butch était capable de le calmer, nous raconte Jean-Paul Chartrand. N'eut été de lui, je ne suis pas sûr que Boom Boom aurait eu la carrière qu'on lui connaît avec le Canadien. »
« Comme père, il était très généreux, a déclaré son fils Pierre, lui aussi ancien porte-couleur du Canadien. Il était un homme solide et droit. Il n'était pas du genre à jouer des tours. Quand tu donnais ta parole, c'était une poignée de main. Pour lui une parole, c'était mieux qu'un écrit. Malgré tous ses engagements et implications, il était avec nous (sa famille). »
« Monsieur Émile était une personne très présente, d'une grande droiture, s'est souvenu Réjean Houle. C'était très plaisant de discuter avec lui. Il était très direct et avait un sens de l'humour très prononcé. Ce fut une réelle chance de connaître monsieur Bouchard et son épouse. »
« Lorsque j'étais directeur des relations publiques chez Molson, il n'y avait pas un endroit à Montréal où on ne me parlait pas de lui, s'est empressé d'ajouter le Président des anciens Canadiens. Il était vraiment reconnu dans la communauté, toujours présent pour les jeunes et les différentes associations. Il était un homme très généreux. »
« C'est un gars avec une droiture extraordinaire, se rappelle Guy Lafleur. C'est un gars qui était franc. À mes débuts avec le Canadien, je ne jouais pas régulièrement et il avait toujours des bons mots pour m'encourager. »
Pour le Roadrunner, Yvan Cournoyer, le grand défenseur était « respecté de tout le monde. Je l'ai connu comme ami et comme ancien joueur. Nous avons fait de la promotion ensemble. C'était un homme vraiment sympathique. »
Un grand capitaine
Jusqu'ici doyen des capitaines de la Sainte-Flanelle, Émile Bouchard imposait le respect. Ses qualités de grand leader ont été soulignées par tous ceux qui ont commenté son départ.
Pour l'ancien entraîneur-chef du Tricolore, Jacques Demers, « C'était un géant. Pas physiquement, mais un géant. Il a été un capitaine extraordinaire. C'est un gars qui défendait ses coéquipiers sur la patinoire et à l'extérieur. Il fait partie de ceux qui ont donné cette image de prestige au Canadien. Il était un pionnier. »
« Il était un pilier dans l'organisation du Canadien, a déclaré le Démon blond, visiblement en admiration devant l'ancien défenseur. Il était tellement fier d'être un membre de cette équipe. Quand il parlait du Canadien, on voyait que ça lui faisait plaisir, il avait les yeux brillants. »
« Monsieur Émile était un leader dans la chambre, a ajouté Réjean Houle. Sur la patinoire, il imposait le respect. Il aura apporté beaucoup à l'organisation du Club de hockey Canadien au fil des ans. Il a remporté des coupes Stanley, oui, mais en plus de ça, il a pu réunir un groupe de joueur dispersé dans les années 40 et c'est ce qui a mené à la dynastie du Canadien dans les années 50. »
«Émile Bouchard a été sans contredit l'un des meilleurs défenseurs dans l'histoire des Canadiens et fut également un grand capitaine, a dit par communiqué le président et chef de la direction du Tricolore, Geoff Molson. Tout au long de sa carrière, il a su faire preuve de caractère et de leadership, menant l'équipe à quatre conquêtes de la coupe Stanley.
« Il a été capitaine pendant huit ans, précise notre collaborateur Bertrand Raymond. Un capitaine choisi par ses coéquipiers à l'unanimité, il faut le dire. Pour lui, c'était très important (d'avoir l'appui des joueurs). »
Notre analyste hockey, Gaston Therrien est catégorique : « Monsieur Bouchard était présent tous les soirs, c'était un guerrier, les gens l'appréciaient. On dit de lui qu'il était rassembleur dans le vestiaire et il donnait l'exemple sur la glace. De nos jours, on dit souvent qu'un joueur est bon dans le vestiaire, sans le voir sur la glace. Lui, il faisait les deux. Il est un grand capitaine du Canadien. »
Une belle carrière enfin reconnue
« J'ai parlé avec Pierre Bouchard et il m'avait dit que son père ne voulait pas qu'on retire son chandail après sa mort, nous a raconté Gaston Therrien. Il voulait le voir de son vivant, c'était important pour lui. Monsieur Bouchard nous a quittés, mais il sait que son chandail est accroché dans les hauteurs du Centre Bell en bonne compagnie. Il le méritait amplement. »
Le 4 décembre 2009, jour de célébration du centenaire du Canadien, le numéro 3, rendu populaire par monsieur Bouchard, est retiré. Plus jamais, dans l'histoire du Canadien, un autre joueur ne pourra le porter. Cet honneur ultime arrive pas moins de 53 ans après que Butch eut mis un terme à sa brillante carrière.
« Butch était tellement fier de voir son chandail être retiré, se souvient Ron Fournier. Il a savouré pleinement cet honneur-là. »
Le populaire animateur de radio a milité pendant plusieurs années pour voir le chandail de monsieur Bouchard être retiré. Sa campagne auprès du Canadien remonte même avant le décès de Maurice Richard, au printemps 2000.
« Je prenais le goûter avec Maurice Richard et, un peu avant son décès, et il me disait que le plus grand, le vrai leader, celui qu'il a aimé le plus, c'était Butch. Il a commencé à me parler de lui, alors que je le connaissais peu. J'ai commencé à m'informer sur lui et c'est à ce moment que les démarches pour le retrait de son chandail ont commencé. »
«Le retrait de son chandail témoigne de l'impact qu'il a eu non seulement sur ses coéquipiers, mais sur une génération entière de partisans, a déclaré Geoff Molson. Émile nous manquera grandement, mais jamais il ne sera oublié. Tous les membres de l'organisation se joignent à moi pour offrir à la famille Bouchard nos plus sincères condoléances.
« Lors du retrait de son chandail, j'avais signé une chronique sur le RDS.ca titrée ''Enfin, justice a été rendue'', explique Jean-Paul Chartrand père. Ça aura pris 53 ans (pour lui rendre hommage). »
Qu'est-ce qui explique cette réticence du Tricolore à retirer le numéro 3? Pour notre informateur hockey, Renaud Lavoie, son rôle défensif et plus réserve pourrait en être la raison.
« Il n'était pas le joueur le plus flamboyant, ce n'est pas celui qui marquait le plus de buts et ce n'était pas quelqu'un de controversé. Il était le meilleur défenseur défensif de son époque. C'est un peu comme aujourd'hui. On ne considère pas souvent les défenseurs qui excellent défensivement. »
Un homme influent
« De toute l'équipe actuelle de RDS, je suis le seul à l'avoir vu jouer, s'exclame à la blague monsieur Chartrand. »
Notre expert en boxe ayant côtoyé le légendaire défenseur, il a été en mesure de nous raconter quelques anecdotes. Peut être sans le savoir, Émile Bouchard aura influencé le parcours de plusieurs personnes, dont monsieur Chartrand lui-même.
« C'est à cause de Butch Bouchard que j'ai commencé la boxe. Quand on jouait au hockey dans la ruelle, il y avait toujours un grand sec qui voulait avoir le numéro 3. Une journée, j'avais décidé que je voulais le 3 et que je ne me laisserais pas faire. J'ai mangé la volée de ma vie, je m'en souviens encore aujourd'hui. »
Plus directement dans l'entourage du Canadien, monsieur Bouchard a dû « calmer » un jeune joueur nouvellement arrivé à Montréal : Bernard Geoffrion.
« Il n'était pas facile à son arrivée avec le Canadien, mais Butch était capable de le calmer, nous raconte Jean-Paul Chartrand. N'eut été de lui, je ne suis pas sûr que Boom Boom aurait eu la carrière qu'on lui connaît avec le Canadien. »