MONTRÉAL - Jointures tuméfiées pour avoir frappé un tableau de plexiglass dans le vestiaire après la deuxième période du dernier match, dur entraînement punitif le lendemain, Francis Bouillon a bien reconnu son entraîneur du junior et de la Ligue américaine.

"Il y en a eu de beaucoup plus durs que ça quand j'étais junior", a rappelé Bouillon à propos d'entraînements commandés par Michel Therrien. Le petit défenseur était le capitaine des Prédateurs de Granby, qui ont gagné la coupe Memorial avec Therrien derrière le banc. "Quand il est vraiment tanné...

"Mais c'était correct", insiste Bouillon. "Quand les gars sont plus jeunes, c'est le temps de les mettre dans le bon moule pour leur donner une bonne attitude de travail. J'ai toujours dit que j'ai grandi à la bonne école avec les frères Morrissette et Michel Therrien, et aujourd'hui j'ai une bonne attitude."

La situation est différente chez les professionnels, même si Bouillon se rappelle de certains entraînements exigeants dirigés par Therrien dans la Ligue américaine. Quant à celui de mardi, Bouillon l'approuve entièrement.

"N'importe quel coach aurait fait la même chose", dit-il, "et des fois ça fait du bien. Quand ça va mal, il faut avoir une réaction. La pratique d'hier était tout à fait normale."

L'entraînement de mercredi, à la veille du match contre les Predators de Nashville, n'a pas du tout été aussi exigeant, mais il a duré plus longtemps que d'habitude, soit une heure et vingt minutes. Plusieurs joueurs sont restés sur la glace jusqu'à une trentaine de minutes supplémentaires. Le Canadien est au tout dernier rang de la LNH et on a plusieurs aspects du jeu à améliorer, comme l'a rappelé Therrien.

Celui-ci a qualifié de "très intense" l'entraînement de mardi, mais il n'avait guère laissé le choix à ses joueurs. Il s'est aussi dit satisfait de l'effort et de l'agressivité manifestés lors des derniers jours.

Mais comme le disait Sheldon Souray, peu importe ce qu'on fait à l'entraînement, c'est lors des matchs que ça compte.

Sa crise

Therrien n'a pas voulu s'étirer sur sa crise du dernier match, ni tenter de prédire ses effets.

"Ce sont des affaires qui arrivent", a-t-il commenté. "Après la deuxième période, j'ai voulu provoquer des choses. J'étais frustré. Je pense qu'on a parlé beaucoup de ce match contre Columbus. On passe à autre chose."

Il n'y avait rien de prémédité, selon lui: "Tu ne prévois pas ça. Quand tu décides de brasser un peu, c'est spontané. Ce n'est pas un discours que tu as commencé à préparer il y a deux ou trois semaines. C'est le coeur qui parle, c'est la réaction qui parle."

Therrien assure n'avoir eu connaissance d'aucune réaction de ses joueurs à la suite de cette sortie: "C'est demain (contre Nashville) qu'on va avoir une réponse à propos de tout ce qui s'est passé cette semaine".

Quant à l'entraînement de mardi, Therrien s'est contenté de dire qu'il n'avait pas été satisfait de l'effort du match contre Columbus.

"Alors j'ai passé le message aux joueurs et je pense qu'ils ont capté le message, excepté qu'il faut le mettre en pratique maintenant."