BROSSARD - Bob Gainey a réalisé plusieurs bons coups depuis qu'il a accédé au poste de directeur général du Canadien le 2 juin 2003. En cinq ans et demi, Gainey a fait passer le Tricolore d'une équipe moribonde à une des meilleures formations de la Ligue nationale avec l'aide de son prédécesseur André Savard. Il a réalisé de bonnes transactions et réclamé de bons joueurs par l'entreprise du directeur du recrutement et du développement Trevor Timmins. Il a assuré le développement des espoirs de l'organisation en les confiant à Don Lever.

Mais parmi toutes ces réalisations, quel a été son meilleur coup?

"L'embauche de Guy Carbonneau, répond-t-il sans hésiter. L'organisation a su bâtir une bonne équipe. Cette équipe est aujourd'hui bien dirigée. Nous jouons bien défensivement ainsi qu'à forces égales. C'est la clef pour avoir du succès", a fait valoir Gainey lors de son point de presse de mi-saison.

Carbonneau a grandement apprécié la réponse de son patron.

"C'est un beau compliment, a-t-il dit. On a toujours eu une bonne relation. Mais il me connaissait comme joueur seulement. Moi, je n'avais jamais été entraîneur-chef. Il a pris une grosse décision en venant me chercher."

Un défenseur

Gainey devra prendre d'autres décisions importantes au cours des prochaines semaines, voire des prochains mois. Il aimerait ajouter un arrière à sa brigade défensive, une position où il sent l'équipe plus vulnérable advenant des blessures.

"Nous avons moins de profondeur qu'à l'avant", a-t-il admis.

Le Canadien misait sur Ryan O'Byrne pour occuper un poste de titulaire à la ligne bleue.

"Il a reculé, constate Gainey. On espère qu'il retrouvera sa confiance à Hamilton.

"O'Byrne ne représente pas une déception, a-t-il précisé. Il y a 18 mois, il se demandait encore s'il allait poursuivre ses études ou passer chez les professionnels. Je pense bien qu'il va rebondir même s'il vient de faire un pas en arrière."

Gainey n'écarte pas l'idée d'acquérir un joueur d'impact. Mais il ne s'agit pas d'une priorité comme ce fut le cas l'an dernier dans le dossier Marian Hossa.

"On entend les noms de (Marian) Gaborik et de (Jay) Bouwmeester parce qu'ils seront sans contrat à la fin de la saison."

Et Vincent Lecavalier?

"Mon téléphone n'est jamais fermé. Il m'arrive aussi de donner des coups de fil", dit-il sans toutefois donner d'espoir aux admirateurs de Lecavalier.

Des joueurs autonomes

Le Canadien compte 10 joueurs qui deviendront joueurs autonomes sans compensation le 1er juillet prochain. Il s'agit de Mike Komisarek, Alex Kovalev, Saku Koivu, Alex Tanguay, Robert Lang, Steve Bégin, Francis Bouillon, Patrice Brisebois, Tom Kostopoulos et Mathieu Dandenault. Pour l'heure, Gainey n'a pas l'intention d'entreprendre des négociations avec aucun de ces joueurs.

Pas même Komisarek?

"Il n'y a pas de sentiment d'urgence dans aucun des cas, assure-t-il. Je sais que Komisarek pourra intéresser les 29 autres équipes. Mais nous avons encore jusqu'au 1er juillet pour négocier.

"Je pense que Montréal demeure un bon endroit pour jouer au hockey. Nous avons créé ici un bon environnement. L'équipe est également de qualité."

Gainey n'est pas sans savoir que l'environnement économique est en train de changer rapidement. Le plafond salarial risque de baisser pour la saison 2010-2011.

"Le temps joue en notre faveur, dit-il. Le fait d'avoir un si grand nombre de joueurs autonomes nous donne plus de souplesse."