ARLINGTON, Va. - Alex Galchenyuk n'aura pas 20 ans avant encore cinq mois, mais l'attaquant du Canadien de Montréal admet qu'il a déjà pensé à l'endroit où il aimerait souligner l'événement.

« Bien sûr, j'aimerais bien que ce soit à Sotchi, a dit Galchenyuk pendant le camp d'orientation de l'équipe américaine, dans le nord de la Virginie. C'est certain que ce serait mon premier choix, mais nous verrons. »

Galchenyuk était l'un des 48 joueurs invités par les États-Unis à ce camp d'orientation qui s'est conclu mardi au complexe d'entraînement des Capitals de Washington. Compte tenu de son âge - il est le plus jeune des 24 attaquants dont le nom figure sur la formation provisoire des Américains - il est l'un des joueurs les plus intrigants.

Le 12 février prochain, premier jour du tournoi olympique à Sotchi, Galchenyuk aura 20 ans. Les États-Unis commenceront leur tournoi le lendemain, contre la Slovaquie, et l'attaquant espère être de la formation.

« C'est certain qu'il a beaucoup de talent ici, mais je crois que je suis un joueur talentueux. Je suis un bon fabricant de jeu et je pense que ça peut être un avantage sur une patinoire de dimensions internationales, a-t-il dit. Je suis aussi polyvalent, pouvant jouer autant au centre qu'à l'aile, alors ça ne devrait pas me nuire. »

Galchenyuk vient de compléter une première saison impressionnante avec le Canadien, marquant neuf buts en plus d'ajouter 18 aides en 48 matchs. Il a aussi remporté la médaille d'or au Championnat mondial junior en janvier, ainsi que le bronze au Championnat du monde, en mai.

« Il fait un peu figure de variable inconnue, a indiqué l'attaquant de l'Avalanche du Colorado Paul Stastny, qui a joué à ses côtés au Championnat du monde. Il a un talent spécial et je pense qu'il est des joueurs les plus talentueux ici. Je ne sais pas si c'est en raison de son héritage russe, mais c'est tout un patineur et un marqueur naturel. »

Fils de parents russes, Galchenyuk est né dans le Wisconsin pendant que son père jouait dans un circuit mineur. Quatre ans plus tard, son père a joué pour le Belarus aux Jeux d'hiver de Nagano.

« Il m'a dit que ça avait été toute une expérience de jouer contre les meilleurs joueurs au monde et que c'est différent que de jouer aux Championnats du monde, a dit Galchenyuk. Vous ne voyez pas que les joueurs de hockey, vous rencontrez aussi tous les athlètes, c'est ce qui rend l'expérience unique selon lui. »

Galchenyuk, qui a partagé son enfance entre les États-Unis, l'Allemagne, l'Italie, la Suisse et la Russie pendant la carrière professionnelle de son père, a indiqué que la décision de représenter les États-Unis sur la scène internationale est la sienne. Il donne d'ailleurs crédit au programme national américain pour son développement.

« J'ai trouvé que les médias et un peu tout le monde en avaient fait tout un plat, mais quand est venu le temps de choisir entre la Russie et les États-Unis, pour moi, ça a été bien facile. J'ai toujours voulu jouer pour les États-Unis. Mais je peux comprendre le débat, puisque mes parents sont Russes, mais ça n'a pas été déchirant pour moi. »

Maintenant, Galchenyuk souhaite faire en sorte que le directeur général de la formation américaine, David Poile, n'ait pas le choix de l'insérer à sa formation, qui sera dévoilée le 1er janvier.

Ce qui a fait consensus au camp, c'est que malgré qu'il soit l'un des trois adolescents invités (Seth Jones et Jacob Trouba sont les deux autres) il a démontré la maturité d'un vétéran.

« Il démontre beaucoup de calme pour un gars de 19 ans. Nous l'avons vu au Championnat du monde, alors qu'il a marqué deux fois en fusillade dans la petite finale, a raconté Stastny. Il a des nerfs d'acier. Pour certains, jouer à Montréal est difficile, surtout à son âge, mais il a démontré qu'il était capble d'y jouer et vous pouvez vous attendre à de grandes choses de sa part. »

Son coéquipier Max Pacioretty croit que la maturité de Galchenyuk pourrait être un atout pour lui aux JO.

« C'est un tournoi disputé sur une courte période, dans un nouveau pays et avec de nouveaux coéquipiers. (...) Ça prendra beaucoup d'ajustements dans un court laps de temps. Mais il a démontré qu'il peut faire face à l'adversité dans le passé. Que ce soit en se remettant d'une déchirure ligamentaire au genou (en 2012) ou en surmontant une léthargie de mi-saison. Cette adversité l'a probablement rendu plus fort pour l'avenir. C'est bon de voir que le programme américain et le reste de la planète hockey pensent déjà autant de bien à son sujet. »