Le calendrier préparatoire bien amorcé, force est d'admettre que la ville, que dis-je, la province est redevenue « hockey ». Les histoires d'amour avec les jeunes espoirs des différentes organisations de la LNH s'écrivent au fil de leurs présences sur la patinoire.

C'est le cas à Montréal avec, entre autres, Brendan Gallagher. Le petit attaquant est explosif et électrisant, ça ne fait aucun doute. Ce qui m'épate le plus de son jeu, toutefois, est sa capacité d'adaptation au niveau supérieur qu'est la LNH. Il ne s'agit que du calendrier préparatoire où il n'est pas confronté sur une base régulière aux meilleurs défenseurs adverses, mais il n'a pas froid aux yeux. Il se dirige vers la circulation dense, transporte le disque profondément dans le territoire adverse sans s'en débarrasser et parvient à attaquer le filet en protégeant la rondelle contre des adversaires au gabarit plus imposant. Il aura de nouveau la chance de se faire valoir et peu importe où il commencera la saison, Gallagher est voué à un brillant avenir.

Un autre espoir de l'organisation qui a attiré l'attention est le premier choix du dernier repêchage, Nathan Beaulieu. S'il a été éblouissant au début, son étoile a pâli quelque peu à la suite de ses dernières performances. Je veux être clair, même s'il a été cédé à son club junior, Beaulieu jouera dans la LNH, selon moi. Et plus tôt que tard.

Je vous mentionnais la semaine dernière que le hockey est aussi, souvent, l'école de la vie. Ce que le jeune défenseur au coup de patin fluide a appris ces derniers jours, c'est que la constance est un élément négligé qui caractérise cependant la plupart, pour ne pas dire la totalité des meilleurs joueurs. Un bon match, une bonne présence et le compteur retombe à zéro. Les attentes s'élèvent et, en les rencontrant, naissent des athlètes, des hommes, capables de performer soir après soir à un niveau extrême.

Je verrais bien les deux espoirs des Canadiens comme coéquipier avec l'équipe nationale junior qui disputera le prochain Championnat mondial en sol canadien. Ils iront chercher une expérience enviable tout en se retrouvant dans une bulle médiatique qui s'apparente quelque peu à l'environnement dans lequel le tricolore évolue sur une base quotidienne. Tout en évoluant avec la pression de performer, supportés par la passion d'un pays.

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Brendan Shanahan m'impressionne. Je ne suis pas le premier à le noter, je sais, mais sa rigueur, quoique très tôt dans son mandat, est plus que louable. La suspension à Brad Boyes, des Sabres démontre que son équipe, située dans une salle vidéo à New York, épie véritablement les moindres gestes à travers la LNH même ceux qui ne sont pas pénalisés sur le fait. Et les huit matchs imposés à James Wisniewski prouvent que même le plus haut salarié de la dernière vague de signatures de joueurs autonomes n'est pas à l'abri de réprimandes. L'effet à court terme est une prise de conscience de la part des joueurs, le défi à long terme sera de les responsabiliser. La notion la plus importante instaurée par « L'Équipe Shanahan » dans le processus de responsabilisation est de demander à l'initiateur du contact physique de prendre suffisamment d'informations afin de reconnaitre la position dans laquelle se trouve son adversaire avant de lui servir un coup d'épaule. Je suis d'avis qu'il s'agit là de la bonne façon d'amorcer un changement de culture nécessaire dans un sport émotif qui a perdu trop de ses éléments dernièrement.