Geste raciste : « Il ne faut absolument pas laisser passer ça », dit Luc Tardif
Hockey mercredi, 29 sept. 2021. 18:23 dimanche, 15 déc. 2024. 07:24Le nouveau président de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) Luc Tardif estime que la suspension de 13 matchs imposée au hockeyeur ukrainien Andriy Denyskin pour un geste raciste à l’endroit de Jalen Smereck n’est pas suffisante, mais il souhaite attendre la fin des procédures d’appel pour prendre davantage position dans le dossier.
« Ce n’est pas suffisant, mais on n’est pas au bout de la procédure puisque le club de Donbass a fait appel de cette décision, a mentionné M. Tardif lors d’une entrevue au 5 à 7. On va laisser la procédure s’appliquer, on va voir ce que ça donne en appel et ensuite, notre panel indépendant de discipline va faire son enquête et décidera si la sanction est assez élevée.
« Ce qui est certain c’est avec ce genre de comportement, c’est qu’il ne faut absolument pas laisser passer ça. »
Denyskin s'est moqué de Smereck, qui est Noir, avec un geste qui imitait le fait d'éplucher une banane et de la manger lors du match entre Krementchuk et Donbass, dimanche.
L’IIHF n’a pas l’autorité pour modifier la suspension imposée par la Ligue ukrainienne, mais pourrait décider de bannir Deniskin, qui fait partie de l’équipe nationale ukrainienne, des compétitions internationales aussi longtemps qu’elle le souhaite.
M. Tardif dit surveiller le dossier de près et qu’il faut tout mettre en œuvre pour éviter que ce genre d’incidents se reproduisent.
« Globalement, je dirais qu’on n’est pas encore gangrénés, mais il ne faut surtout pas laisser ça entrer dans la maison, a prévenu M. Tardif. C’est pourquoi avec le traitement ces cas, même si je ne dois pas influencer le panel de discipline qui doit rester indépendant, je souhaite vraiment qu’on fasse en sorte de passer le goût à ceux qui auraient envie de propager cela. Il faut y mettre un stop, et je vais peser de tout mon poids, vous pouvez me faire confiance. »
Le racisme n’est pas le seul problème auquel doit s’attaquer le successeur de René Fasel.
« Il y a le dopage aussi. On a vu que ça a beaucoup perturbé les compétitions. C’est un sujet sur lequel je suis très attaché. Je souhaite vraiment qu’on soit sans concession là-dessus.
« Ensuite il y a des nouveaux fléaux qui arrivent comme les paris sur les matchs ou l’homophobie. On va s’atteler à tout ça pour faire en sorte que notre sport soit impeccable. »
LNH aux JO : un accord de principes
M. Tardif semble très optimiste de voir les joueurs de la LNH aux Jeux olympiques de Pékin en 2022, mais n’a pas voulu confirmé leur présence.
« Ce n’est pas coulé dans le béton, a indiqué M. Tardif. On a tous une crainte : la COVID nous a toujours réservé des surprises et c’est peut-être ce qui nous perturbe un peu pour sceller cet accord. »
M. Tardif, qui a participé aux négociations pour la participation des joueurs de la LNH aux Jeux de Pyeongchang en 2018, estime que le contexte n’est pas le même qu’il y a quatre ans alors que le tournoi olympique s’était déroulé sans les joueurs du circuit Bettman.
« Cet échec nous a amené à bouger une peu les lignes, a admis M. Tardif. La dernière fois à Pyeongchang, il y avait aussi les négociations entre les joueurs et la LNH qui perturbait un peu, le comité olympique s’y était pris un peu tard et le comité d’organisation regardait la situation passivement.
« Là, ça a changé. Tout de suite le comité olympique a commencé à faire des concessions en ce qui concerne l’utilisation par la LNH de certaines images. Ensuite le contexte est un peu différent, c’est la Chine, un gros marché. Assez vite, on sentait que les planètes étaient un peu plus alignées. Le comité organisateur a aussi fait sa part et on a maintenant un accord de principes.
« Mais le diable se cache dans les détails et là où on l’on bloque, c’est sur la date butoir. Bien sûr la LNH souhaiterait s’engager le plus tard possible. Et on peut comprendre, avec la COVID, on est tous maintenant un peu plus prudents. Mais pour nous et surtout pour les équipes nationales, si jamais au dernier moment la Ligue nationale devait se retirer, il faudra trouver un plan B, refaire une équipe et vous pouvez comprendre que ça ne se fait pas en deux semaines. »