Donald Audette n'a mis que deux semaines vraiment pour connaître et surtout pour détester Ken Hitchcock.

« Je venais à peine de mettre les deux pieds à Dallas qu'il me convoquait dans son bureau pour m'expliquer sa philosophie, » raconte Audette. Le pilote déchu, hier matin, par les Stars, lança comme ça tout bonnement, à un patineur d'une dizaine d'années d'expérience dans la Ligue nationale : « Ecoute-moi bien, oublie ton passé, je vais maintenant te montrer comment jouer au hockey. »

Oh, oh, s'est dit Audette, je ne suis pas certain que ça va fonctionner ici.

Et ça n'a pas fonctionné. Les résultats ont été les mêmes pour Valeri Kamensky et Jykke Lumme, des joueurs autonomes embauchés au cours de l'entre-saison et qui ont changé d'adresse depuis. Et ça ne fonctionne pas non plus pour Pierre Turgeon et pour Rob DiMaio, deux autres joueurs qui croyaient avoir choisi la bonne équipe.

Hier, la haute direction des Stars a pris les grands moyens, elle a réagi après que Mike Modano eut mentionné publiquement que l'équipe s'en allait nulle part, qu'elle ne va nulle part depuis la conquête de la coupe Stanley et que le refrain de l'entraineur est le même depuis six ans. Quand Modano lève le ton, c'est tout l'état du Texas qui écoute…

Hitchcock a été licensié même si les Stars, surtout Bob Gainey, lui ont accordé un contrat de trois ans au cours de l'été. Les propriétaires de l'équipe ont aussi devancé de six mois le plan d'avenir de Gainey. Plutôt que de laisser son poste de directeur général à la fin de juin, on lui a dit de quitter tout de suite. On n'a pas aimé les décisions prises par l'ex-joueur du Canadien au cours des derniers particulièrement au niveau des joueurs autonomes et au niveau de Hitchcock et on veut laisser à Doug Armstrong l'espace nécessaire pour implanter sa gestion sportive.

Pas une surprise

Il ne faut pas s'étonner de voir les Stars prendre des moyens aussi drastiques pour chercher à redresser une situation se détériorant depuis deux ans. Brett Hull a quitté Dallas pour Detroit en laissant des messages clairs. Il y a aussi les jeunes loups de l'organisation, Brendan Morrow entre autres, ont manifesté leur mécontentement après l'exercice de jeudi suivant l'échec contre les Canucks de Vancouver.

« Cet entrainement, c'était du « stuff » de junior, » a clamé Morrow. Sans oublier le comportement de Hitchcock pendant les matches passant la grande partie de son temps à vilipender les patineurs. C'était devenu le sujet de discussion à travers la ligue. Même les joueurs adverses n'en revenaient pas de l'attitude de l'entraineur. « A chaque fois qu'on passait près du banc des Stars, on l'entendait gueuler. On entendait les joueurs lui donner aussi la réplique. Ce n'est pas très sain comme environnement, » me disait Claude Lapointe, des Islanders l'autre jour.

Je ne sais pas si c'est un concours de circonstance mais depuis le départ de Guy Carbonneau, Hitchcock n'a jamais pu contrôler les événements et la situation avec la même clairvoyance. L'ex-joueur des Stars ne se gênait pas pour rappeler à son entraineur qu'il ne peut employer des méthodes utilisées dans les rangs juniors et les appliquer à des professionnels. Carbonneau était une source de référence pour Hitchcock.

Les Stars ont décidé que Rick Wilson dirigerait l'équipe jusqu'à nouvel ordre et que Doug Armstrong, à titre de nouveau directeur général, aura aussi le temps désiré mieux analyser toute la situation et également pour prendre des décisions réfléchies. Wilson sera-t-il en poste jusqu'à la fin de la saison ? On le croit.

Est-ce que le nom de Carbonneau qui a déclaré hier qu'il sera avec le Canadien jusqu'à la fin de la saison viendra alimenter les rumeurs au Texas ? C'est inévitable. Carbonneau est un athlète que les amateurs de hockey de Dallas ont aimé et apprécié. Dans le vestiaire, il jouait un rôle de premier plan auprès des vétérans et des jeunes joueurs. Il adore la ville et il devient inévitablement un candidat logique si jamais Armstrong décide d'apporter d'autres changements.

Entre-temps, les Stars tenteront de redresser la situation en impliquant Wilson et aussi les vétérans de l'équipe.

Modano a rendu le jugement

Hitchcock aura fait de l'abus de pouvoir. Il aura fait mal paraître son directeur général avec tous les joueurs autonomes acquis pendant l'été. Il aura voulu impliquer ses lois et ses directives unilatéralement parce qu'il se croyait immunisé par un contrat de trois ans. Il a oublié un élément important : un pilote n'est jamais plus important que les joueurs étoiles de l'équipe. Modano a fait connaître son mécontentement. Jeudi, il a eu un entretien de 30 minutes avec Hitchcock. Le lendemain, le pilote vidait son bureau.

C'était la fin d'une association de presque sept saisons avec les Stars. Il a écouté, il a prêté une oreille attentive aux nombreuses suggestions que lui faisaient ses vétérans, notamment Carbonneau. Au cours des deux dernières saisons, il a cru qu'il avait la solution à tous les problèmes qui surgissaient.

Ça n'a pas marché. Ça ne marche jamais quand on veut jouer au plus fort avec un groupe de millionnaires du sport. Il faut avoir des appuis, il faut avoir les reins solides. Hitchcock n'avait plus d'appuis.
Dans le calepin

Une autre défaite, cette fois-çi contre les Trashers d'Atlanta, et les rumeurs reprennent de plus belles au New Jersey au sujet du statut de Larry Robinson. Pourtant, le problème c'est Lou Lamoriello qui l'a créé en semant la controverse dans les dossiers Robert Holik et Patrik Elias. En offrant un contrat de $7 millions par saison à un défenseur, Scott Stevens, qui a connu ses meilleures années. Il a créé cette situation en ne remplaçant pas des attaquants comme Alexander Mogilny et Claude Lemieux et un défenseur comme Vladimir Malakhov.

Lou Lamoriello s'apprête semble-t-il à passer aux actes et le nom de Jason Arnott revient souvent en surface. Les Devils seraient intéressés à Patrik Marleau et Jeff Jillson des Sharks de San Jose. Les Sharks, par ailleurs, aimeraient bien un joueur comme Robert Holik