CALGARY - Quelque 10 mois après avoir été limogé de ses fonctions d'entraîneur-chef du Canadien de Montréal, Claude Julien reprendra du service en décembre à l'occasion de deux tournois internationaux.

Lors d'une vidéoconférence présentée vendredi, Hockey Canada a présenté Julien en tant qu'entraîneur-chef d'Équipe Canada lors des tournois de la Coupe Channel One et de la Coupe Spengler.

La Coupe Channel One se tiendra en Russie du 15 au 19 décembre. Le Canada y disputera un premier match le 15 décembre contre la Russie. La Coupe Spengler suivra, à Davos, en Suisse, à compter du lendemain de Noël, jusqu'au 31 décembre. Le Canada est champion en titre de ce tournoi

Shane Doan sera le directeur général de l'équipe masculine du Canada et il aura comme adjoint le Montréalais Blair Mackasey. De son côté, Julien sera appuyé derrière le banc par Bruce Boudreau et Scott Walker.

« Il s'agit d'un personnel d'entraîneurs qui compte beaucoup d'années d'expérience aux plus hauts niveaux de notre sport, et nous avons hâte de travailler avec eux en décembre », a déclaré Scott Salmond, premier vice-président des activités hockey à Hockey Canada.

Par ailleurs, si jamais la Ligue nationale de hockey décidait de ne pas aller aux Jeux olympiques de Pékin en 2022, Julien dirigera alors l'équipe du Canada.

« Dans le cadre de nos préparatifs pour les Jeux olympiques d'hiver de 2022, nous voulions nous assurer d'avoir des plans de contingence dans l'éventualité où les joueurs de la LNH n'iraient pas à Pékin. Les participations à la Coupe Channel One et à la Coupe Spengler donneront l'occasion d'évaluer les joueurs basés en Europe pendant deux tournois prestigieux contre des équipes de classe mondiale », a ajouté Salmond.

La piqûre du coaching ne l'a pas quitté

« J’ai hâte de m’attaquer à ce défi et de connaître de succès, a mentionné Julien vendredi. C’est tout un privilège d’avoir été considéré par Hockey Canada pour remplir ce mandat. J’espère tirer le maximum de cette opportunité. »

Julien a fait sa dernière présence derrière un banc d'Équipe Canada à la Coupe du monde de hockey 2016, où il a aidé le Canada à remporter le championnat. Il a gagné la médaille d'or olympique dans un rôle d'entraîneur adjoint en 2014, et il a été deux fois un entraîneur adjoint de l'équipe nationale junior du Canada aux éditions 1999 et 2000 du Championnat mondial junior de l'IIHF, gagnant l'argent en 1999 et le bronze en 2000.

Plus récemment, de 2017 à 2021, il a été l'entraîneur-chef du Tricolore. Il a occupé le même poste avec eux de 2003 à 2006. Il a passé 10 saisons (de 2007 à 2017) à la barre des Bruins de Boston. Il a remporté la coupe Stanley en 2011 et le trophée Jack-Adams, remis à l'entraîneur de l'année de la Ligue nationale de hockey en 2008-2009.

Le vétéran instructeur, qui a été congédié pour une deuxième fois par le CH en février dernier, n'a pas cherché à nier qu'une nouvelle opportunité derrière le banc d'une équipe de la LNH serait la bienvenue. Cependant, il n'est pas prêt à parler de son association avec Hockey Canada comme d'une audition en vue d'un retour éventuel dans le circuit Bettman.

« Pour l’instant, j’ai encore la piqûre du coaching, a-t-il assuré. J’aimerais avoir une autre chance. Mais j’ai deux bons tournois avec Hockey Canada avant tout, et ça va me donner la chance de faire un retour derrière le banc, une chose que j’aime faire. Après presque 20 ans comme entraîneur-chef, je ne crois pas que ce soit une question de prouver quoi que ce soit, mais simplement de faire ce que j’aime. »

« Je suis concentré à 100 % sur mon implication avec Hockey Canada, a-t-il prévenu. Il y a des rumeurs à mon endroit qui ont circulé, mais je peux vous assurer qu’en date d’aujourd’hui, rien de tout ce qui est avancé (sur un possible retour derrière un banc de la LNH) n’est vrai. »

Aucune amertume envers le Canadien

Même s'il a pris le soin de mentionner qu'il ne souhaitait pas vivre dans le passé et plutôt consacrer ses énergies aux deux compétitions internationales pour lesquelles il a été embauché, Julien est tout de même revenu sur son licenciement par son bon ami Marc Bergevin et son remplacement par son adjoint Dominique Ducharme, il y a maintenant neuf mois.

L'homme de 61 ans n'entretient aucun sentiment négatif envers l'organisation qui lui a donné sa première chance en 2003, puis 14 ans plus tard, en 2017.

« Je veux mettre les choses au clair par rapport à cela. Ce que je peux dire, c'est que je ne suis pas amer. Le Canadien m'a toujours bien traité, que ce soit la première ou la dernière fois que je suis passé avec l'organisation. (...) C'est un bon groupe de joueurs qui ressemble à celui qui j'ai dirigé, et je n'aime pas les voir malheureux. Je n'aurai jamais rien de mal à dire sur eux, car ce sont des choses qui arrivent dans le métier. »

« Dans le coaching, des congédiements peuvent arriver, a-t-il fait remarquer. Tout ce que tu peux faire, c'est te préparer pour la prochaine étape et espérer que ça va arriver. »