On ignore toujours si des accusations seront portées à l'endroit de Patrice Cormier pour son coup violent aux dépens de Mikael Tam.

Néanmoins, ce geste du joueur vedette des Huskies de Rouyn-Noranda relance le débat autour de l'intervention de la justice dans le hockey.

De façon générale, le monde du hockey ne souhaite pas voir la justice intervenir lorsque des gestes violents se produisent lors d'un match.

« Moi, je trouve que non », avoue Guy Carbonneau. « J'aimerais qu'on soit capable, et c'est peut-être le problème, de se tenir debout pour régler ces problèmes nous-mêmes.

Mais peut-être que comme le mentionne le président des Saguenéens de Chicoutimi, des mesures disciplinaires accrues pourraient éviter ce genre d'agression. Quoi qu'il en soit, lorsque ces gestes se produisent, l'intervention de la justice paraît inévitable.

« Même si la ligue intervient, la police peut intervenir en double », explique Patrice Brunet, un avocat spécialisé en droit sportif. « Que ce soit une bataille dans les estrades ou sur la glace, il n'y a pas d'aire protégée où la Justice ne peut pas intervenir. »

Hockey Québec se dit en accord avec ce principe.

« On ne se gêne pas pour dire, que pour tout comportement qui va à l'encontre d'un bon code disciplinaire et qui est réprimandable à l'extérieur de la patinoire, de porter plainte à la police », ajoute le directeur général de l'organisme Sylvain Lalonde.

Le principe du hockey comme un sport physique et non comme un sport violent fait donc consensus et il s'agit là d'une distinction fondamentale.

« La réglementation du hockey prévoit les règles qu'il faut », conclut Maître Brunet. « Mais ici on parle de coups de poings et de coups qui dépassent le cadre du sport. C'est justifié d'intervenir. »

Et toujours selon Maître Brunet, la société est désormais favorable à des interventions plus fréquentes de la justice dans le hockey.

*D'après un reportage de Jean-Luc Legendre