Les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières ont initié jeudi le mouvement #OnVeutJouer qui vise la reprise des matchs et des compétitions pour de bon, craignant notamment qu'encore plus de jeunes délaissent carrément le sport, mais surtout l'école.

Un tweet a tout déclenché hier et a obtenu beaucoup de support, tel qu’expliqué par l’entraîneur-chef Marc-Étienne Hubert à l’émission Le 5 à 7.

« Le mouvement a été parti avec mon adjoint Mathieu Gravel au programme d’hockey des Patriotes, explique Hubert. On cherchait une façon de se faire entendre. Dernièrement il y a beaucoup d’intervenants qui ont pris la parole pour le sport; on a entendu des médecins, spécialistes et chercheurs parler de l’importance du sport, mais les vrais acteurs, les athlètes, les entraîneurs n’ont pas encore eu la chance de se faire entendre. Le mouvement qu’on a lancé hier est une façon pour tout le monde de s’exprimer dans le respect et la sécurité. »

Les entraînements ne suffisent plus. Après deux ans de quasi-inactivité complète, les Patriotes n’ayant disputé que sept matchs au cours de cette période, les effets sont très néfastes.  

« De voir 70 étudiants-athlètes qui ont quitté le hockey universitaire et les bancs d’écoles sur 26 programmes de hockey au Québec, en Ontario et dans les Maritimes, c’est énorme. C’est comme si on perdait 125 joueurs dans la LHJMQ en un mois tout d’un coup. C'est vraiment désolant de voir ça et de voir que notre programme n’est pas plus valorisé que ça. Mais surtout au niveau scolaire, ce sont 70 athlètes qui ont mis leurs études sur pause ou qui ont tout simplement quitté les bancs d’école. On a la preuve concrète que le sport rattache les étudiants à l’école et il faut s’attarder à ça. »

Hubert est surpris de l’ampleur du mouvement à travers le Québec.

« On était confiant dans notre projet mais il fallait une étincelle. De voir que les gens nous supportent là-dedans, c’est extraordinaire. Ça me touche énormément qu’un gars comme André Tourigny prenne la peine de partager nos trucs, mais ça me touche autant comme père de famille de voir une photo passer d’une jeune équipe de hockey ou d’une association qui fait valoir son point. On espère qu’on va se faire entendre.

« On a la chance d’avoir à Trois-Rivières une direction qui nous appuie inconditionnellement et qui nous tient au courant de ce qui se passe dans les démarches auprès du gouvernement. Ça avance à la rapidité que ça peut, des fois on aimerait que ça aille plus vite, mais on comprend. Nous, notre travail était de se faire entendre et de montrer à nos joueurs qu’on est là pour eux. »

Plusieurs athlètes sont partis aux États-Unis, affirme Jocelyn Thibault

Le directeur général d’Hockey Québec Jocelyn Thibault a commenté cette initiative plus tard dans la journée à l’émission l’Antichambre.

« On souhaite une relance le plus rapidement possible »

« J’ai été très touché par le mouvement. Il y a beaucoup de solidarité et de mobilisation actuellement dans le milieu du sport, a déclaré l'ancien gardien de la LNH jeudi soir. Au niveau d’Hockey Québec, on a eu énormément de discussions avec le ministère. Dans un premier temps, on souhaitait le plus rapidement possible ramener les jeunes sur la glace avec leur équipe.  Revenir à l’entraînement une semaine ou deux c’est tout à fait correct, mais on veut passer à la phase 2 et ramener des matchs rapidement.

 « On est écouté. Il n’y a aucun doute au niveau du ministère qu’on souhaite une relance le plus rapidement possible. C’est sûr que l’élément le plus difficile est de convaincre les gens à la Santé publique que le retour des sports est important, c’est une priorité et quelque chose qui devrait être précieux au Québec. Il y a beaucoup d’effort mis pour convaincre la Santé publique. On a des conversations et on essaie de faire avancer les choses. »

Il s’agit effectivement d’une priorité puisque Thibault constate tout comme Marc-Étienne Hubert qu’il y a un important décrochage sportif et scolaire, en plus de départ vers les États-Unis.

« C’est déjà commencé. Il y a énormément de joueurs et de joueuses qui abandonnent leur sport et on ne parle pas seulement de hockey. Il y a aussi des demandes de transfert, autour de 50 qui ont quitté pour les États-Unis pour poursuivre leur sport d’une façon ou d’une autre. Il y a du décrochage sportif et c’est très important de limiter les dégâts. »

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