Il faut une stabilité avec les trios
Hockey dimanche, 3 avr. 2011. 15:22 dimanche, 15 déc. 2024. 08:33
Quand une équipe traverse une période de turbulence comme c'était le cas récemment pour le Canadien, les joueurs pensent davantage de façon individuelle plutôt que de penser de façon collective.
Les joueurs ont l'impression d'être en mesure de ramener l'équipe dans la bonne direction à eux seuls, ce qui favorise les efforts individuels avec les résultats que nous avons connus. Je pense que les entraîneurs ont réussi samedi à convaincre que la victoire passe par le travail d'équipe. Et samedi au New Jersey, aucun joueur n'a disputé une partie extraordinaire, mais tout le monde était sur la même longueur d'ondes. On sentait que la coordination et l'effort étaient au rendez-vous. Les joueurs étaient attentifs et ils jouaient méthodiquement. Tout le monde était concentré, ce que nous n'avions pas vu depuis quelques semaines chez le Canadien.
Je ne crois pas les histoires sorties des médias qui prétendaient la semaine dernière que les joueurs reniaient le système de jeu de Jacques Martin. Vous savez, les joueurs ne se parlent même pas de cela. C'est évident que dans une équipe qui connaît des ennuis, certains en profitent pour sauter sur le fameux système, mais quand une formation gagne, on n'entend parler de rien. Dans un contexte perdant, l'esprit d'équipe n'est pas à son mieux, mais quand un club gagne, personne ne se préoccupe des deux ou trois joueurs malheureux parce qu'il y aura toujours des insatisfaits, qui jalousent les autres.
Que les joueurs aiment ou non Jacques Martin, ça fait 20 ans qu'il est dans la LNH. Cet entraîneur n'est pas arrivé de nulle part. Ce n'est pas comme un jeune instructeur qui tente de faire ses preuves. Je crois que Martin doit rire de cette situation qui est aussi un peu normale, parce qu'il y a tellement de joueurs qui ont une mauvaise saison chez le Canadien.
Jacques Martin continue de jongler avec ses combinaisons de trios. À une semaine du début des séries éliminatoires, la stabilité serait préférable à ce niveau, particulièrement au sein des deux premières lignes en attaque. L'entraîneur ne se casse pas la tête avec son quatrième trio, car les joueurs qui sont sur cette ligne sont généralement des athlètes destinés à passer leur carrière sur ce trio.
L'entraîneur du Canadien voudrait que ses deux premiers trios soient stables, mais je ne sais pas s'il parviendra à trouver cette stabilité dans les trois derniers matchs de la campagne. Contre les Devils, Mathieu Darche a beaucoup aidé à apporter un peu de stabilité, mais il n'est pas nécessairement un gars qui peut évoluer sur les deux premiers trios de façon régulière. Darche a compté deux buts samedi sans même lancer une seule fois en direction de Martin Brodeur. C'est un exploit plutôt rare, mais il a fait ce qu'on demande à un joueur de troisième ou quatrième trio. C'est-à-dire de foncer au filet avec le succès qu'il a connu. Darche connaît parfaitement son rôle dans cette équipe.
Je ne crois pas que le trio de Brian Gionta, Scott Gomez et Mathieu Darche aura une longue durée de vie. Darche n'est pas la pièce manquante dans ce casse-tête. La pièce qui manque est Max Pacioretty, mais il n'est pas disponible comme nous le savons tous. Pour le moment, Darche fait le travail et les entraîneurs savent qu'il va toujours faire ce qu'on va exiger de lui.
Les 70 matchs de Carey Price
Il est injuste de dire que Martin Brodeur a connu plusieurs saisons de 70 parties et d'appliquer la même équation au gardien du Canadien. Les deux gardiens n'évoluent pas le même système et 70 parties, c'est beaucoup demander à Carey Price.
Dernièrement, Price a été bombardé. Plus on s'approche des séries et plus l'entraîneur veut que ses joueurs clés soient frais et dispos. Dans le cas de Price, il est important qu'il soit au sommet de sa forme pour la dernière semaine d'activités de l'équipe avant d'entreprendre les séries.
Price, qui en était à sa véritable première année comme gardien numéro un, a prouvé qu'il pouvait faire le travail et qu'il était l'un des meilleurs de sa profession. Malheureusement, les dernières performances de son équipe vont peut-être lui faire perdre ses chances de gagner le trophée Vézina ou le trophée Hart. Je ne suis pas inquiet pour lui. Je pense qu'il va entreprendre les séries dans le même état d'esprit qu'il a joué la saison régulière.
À la question, est-ce que le Canadien peut accomplir les mêmes miracles que l'an dernier? Je ne crois pas.
Même quand la place du Canadien en séries sera assurée, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de laisser Price sur le banc pour faire jouer Alex Auld. Je crois qu'il faut que l'équipe entreprenne les séries dans un état d'esprit gagnant. La pire chose que le Canadien pourrait faire, c'est d'essayer de choisir son adversaire pour la première ronde.
J'ai toujours cru qu'en séries, l'équipe qui avait le moins de chance était celle dont le gardien de but amorçait les séries en difficulté. C'est un peu la situation des Flyers de Philadelphie à l'heure actuelle. Certains vont dire que c'est un sacrilège de penser que le Canadien peut vaincre une équipe comme les Flyers, mais cette équipe est loin de m'impressionner dernièrement. Je pense que Boston et Washington sont mieux nantis devant le filet.
Du renfort en défensive
Tout le monde va y gagner avec le retour au jeu de Jaroslav Spacek parce qu'actuellement, la défensive du Canadien est beaucoup trop lente. Une brigade qui mise sur des arrières tels Paul Mara, Brent Sopel, Roman Hamrlik et Hal Gill est nettement trop lente pour commencer les séries. Qu'on aime ou pas Spacek, il apportera de la stabilité au niveau de la transition.
Si Mara démontre des qualités au plan physique, je suis très déçu de la contribution de Sopel. Je savais qu'il était lent et qu'il n'était pas un grand joueur, mais je ne savais pas qu'il était aussi mauvais. Il n'apporte rien sur le plan de la robustesse en plus d'être lent comme une tortue. Il concède la ligne bleue à l'adversaire de façon continuelle. L'an passé, il est passé sous le radar avec les Blackhawks de Chicago. À ceux qui disent qu'il a gagné la coupe Stanley, moi je leur réponds que Sopel n'a fait que participer.
*propos recueillis par Robert Latendresse
Les joueurs ont l'impression d'être en mesure de ramener l'équipe dans la bonne direction à eux seuls, ce qui favorise les efforts individuels avec les résultats que nous avons connus. Je pense que les entraîneurs ont réussi samedi à convaincre que la victoire passe par le travail d'équipe. Et samedi au New Jersey, aucun joueur n'a disputé une partie extraordinaire, mais tout le monde était sur la même longueur d'ondes. On sentait que la coordination et l'effort étaient au rendez-vous. Les joueurs étaient attentifs et ils jouaient méthodiquement. Tout le monde était concentré, ce que nous n'avions pas vu depuis quelques semaines chez le Canadien.
Je ne crois pas les histoires sorties des médias qui prétendaient la semaine dernière que les joueurs reniaient le système de jeu de Jacques Martin. Vous savez, les joueurs ne se parlent même pas de cela. C'est évident que dans une équipe qui connaît des ennuis, certains en profitent pour sauter sur le fameux système, mais quand une formation gagne, on n'entend parler de rien. Dans un contexte perdant, l'esprit d'équipe n'est pas à son mieux, mais quand un club gagne, personne ne se préoccupe des deux ou trois joueurs malheureux parce qu'il y aura toujours des insatisfaits, qui jalousent les autres.
Que les joueurs aiment ou non Jacques Martin, ça fait 20 ans qu'il est dans la LNH. Cet entraîneur n'est pas arrivé de nulle part. Ce n'est pas comme un jeune instructeur qui tente de faire ses preuves. Je crois que Martin doit rire de cette situation qui est aussi un peu normale, parce qu'il y a tellement de joueurs qui ont une mauvaise saison chez le Canadien.
Jacques Martin continue de jongler avec ses combinaisons de trios. À une semaine du début des séries éliminatoires, la stabilité serait préférable à ce niveau, particulièrement au sein des deux premières lignes en attaque. L'entraîneur ne se casse pas la tête avec son quatrième trio, car les joueurs qui sont sur cette ligne sont généralement des athlètes destinés à passer leur carrière sur ce trio.
L'entraîneur du Canadien voudrait que ses deux premiers trios soient stables, mais je ne sais pas s'il parviendra à trouver cette stabilité dans les trois derniers matchs de la campagne. Contre les Devils, Mathieu Darche a beaucoup aidé à apporter un peu de stabilité, mais il n'est pas nécessairement un gars qui peut évoluer sur les deux premiers trios de façon régulière. Darche a compté deux buts samedi sans même lancer une seule fois en direction de Martin Brodeur. C'est un exploit plutôt rare, mais il a fait ce qu'on demande à un joueur de troisième ou quatrième trio. C'est-à-dire de foncer au filet avec le succès qu'il a connu. Darche connaît parfaitement son rôle dans cette équipe.
Je ne crois pas que le trio de Brian Gionta, Scott Gomez et Mathieu Darche aura une longue durée de vie. Darche n'est pas la pièce manquante dans ce casse-tête. La pièce qui manque est Max Pacioretty, mais il n'est pas disponible comme nous le savons tous. Pour le moment, Darche fait le travail et les entraîneurs savent qu'il va toujours faire ce qu'on va exiger de lui.
Les 70 matchs de Carey Price
Il est injuste de dire que Martin Brodeur a connu plusieurs saisons de 70 parties et d'appliquer la même équation au gardien du Canadien. Les deux gardiens n'évoluent pas le même système et 70 parties, c'est beaucoup demander à Carey Price.
Dernièrement, Price a été bombardé. Plus on s'approche des séries et plus l'entraîneur veut que ses joueurs clés soient frais et dispos. Dans le cas de Price, il est important qu'il soit au sommet de sa forme pour la dernière semaine d'activités de l'équipe avant d'entreprendre les séries.
Price, qui en était à sa véritable première année comme gardien numéro un, a prouvé qu'il pouvait faire le travail et qu'il était l'un des meilleurs de sa profession. Malheureusement, les dernières performances de son équipe vont peut-être lui faire perdre ses chances de gagner le trophée Vézina ou le trophée Hart. Je ne suis pas inquiet pour lui. Je pense qu'il va entreprendre les séries dans le même état d'esprit qu'il a joué la saison régulière.
À la question, est-ce que le Canadien peut accomplir les mêmes miracles que l'an dernier? Je ne crois pas.
Même quand la place du Canadien en séries sera assurée, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de laisser Price sur le banc pour faire jouer Alex Auld. Je crois qu'il faut que l'équipe entreprenne les séries dans un état d'esprit gagnant. La pire chose que le Canadien pourrait faire, c'est d'essayer de choisir son adversaire pour la première ronde.
J'ai toujours cru qu'en séries, l'équipe qui avait le moins de chance était celle dont le gardien de but amorçait les séries en difficulté. C'est un peu la situation des Flyers de Philadelphie à l'heure actuelle. Certains vont dire que c'est un sacrilège de penser que le Canadien peut vaincre une équipe comme les Flyers, mais cette équipe est loin de m'impressionner dernièrement. Je pense que Boston et Washington sont mieux nantis devant le filet.
Du renfort en défensive
Tout le monde va y gagner avec le retour au jeu de Jaroslav Spacek parce qu'actuellement, la défensive du Canadien est beaucoup trop lente. Une brigade qui mise sur des arrières tels Paul Mara, Brent Sopel, Roman Hamrlik et Hal Gill est nettement trop lente pour commencer les séries. Qu'on aime ou pas Spacek, il apportera de la stabilité au niveau de la transition.
Si Mara démontre des qualités au plan physique, je suis très déçu de la contribution de Sopel. Je savais qu'il était lent et qu'il n'était pas un grand joueur, mais je ne savais pas qu'il était aussi mauvais. Il n'apporte rien sur le plan de la robustesse en plus d'être lent comme une tortue. Il concède la ligne bleue à l'adversaire de façon continuelle. L'an passé, il est passé sous le radar avec les Blackhawks de Chicago. À ceux qui disent qu'il a gagné la coupe Stanley, moi je leur réponds que Sopel n'a fait que participer.
*propos recueillis par Robert Latendresse