(RDS) - Il n'y a pas que dans la Ligue nationale que les buts se font de plus en plus rares. Le hockey junior est aux prises, lui aussi, avec le même problème. En fait il ne s'est jamais marqué aussi peu de buts dans le circuit Courteau.

Si les gardiens sont meilleurs que jamais dans les rangs professionnels, c'est aussi le cas dans les rangs juniors ou là aussi les équipements sont beaucoup plus imposants qu'aux premiers balbutiements du circuit dans les années 70.

Pour vous donner un exemple parmi tant d'autres, prenons la saison 1973-1974. Il y a 30 ans, menés par Pierre Larouche, les Éperviers de Sorel enfilaient 620 buts en 70 matchs, soit presque 9 par rencontres en moyenne, un record qui ne sera jamais approché.

À cette époque il se marquait en moyenne près de 11 buts par rencontres pour deux formations dans la Ligue junior majeur du Québec. Une moyenne qui ne cesse de décroître depuis.

Déjà 10 ans plus tard, à l'époque de Mario Lemieux, on avait perdu près d'un but par matchs. Il y a 10 ans, la moyenne était légèrement supérieure à 8 buts par matchs. En 1998-1999 il ne restait que 7.7 buts par matchs et croyez-le ou non, mais le hockey junior québécois a perdu un autre but par rencontre dans les cinq dernières années.

C'est donc dire que depuis 30 ans, il se marque 38% moins de buts par match au hockey junior québécois. C'est une baisse beaucoup plus significative que les 20% que la Ligue nationale a perdu au cours de la même période.

Au plan individuel, les statistiques démontrent aussi la baisse éloquente du nombre de buts inscrits. Certes Sidney Crosby et Dany Roussin ont franchi le cap des 100 points, mais seront-ils les seuls à le faire cette saison? On est en droit de se poser la question.

Jamais dans l'histoire des 35 ans du circuit il n'y a pas au moins eu cinq marqueurs de 100 points dans une même saison, certaines années il y en a même eu une quinzaine.

En fait, pour retrouver la dernière fois ou seulement cinq joueurs ont franchi le cap des 100 points, il faut remonter à la campagne 1990-1991 qui avait été dominé par Yanic Perreault des défunts Draveurs de Trois-Rivières. Dans chacune des 33 autres saisons de la ligue avant cette année, un minimum de neuf joueurs ont atteint le cap de la centaine.

C'est un peu le même phénomène pour les marqueurs de 50 buts. Crosby et Roussin ont franchi le plateau, mais ils devraient être les seuls. Dire qu'il y a à peine sept ans, Daniel Brière et six autres joueurs avaient marqué plus de 50 filets. Dire qu'il y a 20 ans, Pat Lafontaine marquait 104 buts en une seule saison

Comment expliquer ce phénomène ? Un peu comme dans la Ligue nationale, la trappe est beaucoup plus à la mode, les gardiens sont meilleurs qu'il ne l'étaient dans les années 70, mais il faut peut-être aussi penser aux longs et nombreux voyages ainsi qu'aux fameuses séquences de trois matchs en trois jours qui provoquent beaucoup de fatigue.

Une formation épuisée a beaucoup plus tendance à fermer le jeu qu'à se lancer à l'attaque, c'est sûrement un facteur parmi tant d'autres.