MONTREAL (PC) - Kirk Muller a un sourire accroché au visage presque en permanence. S'il a l'air maussade ou s'il hausse le ton, c'est qu'il y a un sérieux problème dans l'équipe.

L'entraîneur adjoint du Canadien a dû élever la voix, dimanche à l'entraînement, pour la première fois de la saison. Les joueurs manquent de concentration et il a senti le besoin d'intervenir durant un exercice. Ce manque d'attention se reflète évidemment pendant les matchs comme en fait foi le rendement (6-10-0) du Tricolore depuis le 23 décembre.

"Ca dure depuis un mois. Ils savent pourtant ce qu'on attend d'eux. Tout le monde le sait, les journaux, les télés, les amateurs", a lâché Guy Carbonneau après avoir préparé son club en vue du match de lundi soir contre les Sénateurs d'Ottawa au Centre Bell.

"On leur demande de lancer puis de foncer au filet. Je comprends que les joueurs ne sont pas tous des marqueurs naturels. Mais ils ne sont quand même pas si mauvais."

Le Canadien a marqué un but ou moins dans sept de ses 14 derniers matchs. Tomas Plekanec a été le meilleur joueur du Tricolore en janvier avec une production de six buts et cinq passes en 11 matchs.

"Ce n'est pas normal que Plekanec soit notre meilleur joueur, a noté Carbo. Certains joueurs ont des léthargies de 20 ou 30 matchs. C'est une chose que je ne peux pas comprendre."

Carbo a déploré l'absence d'effort et de détermination à Toronto. Il s'attendait à diriger une équipe énergique après les deux victoires obtenues juste avant la pause du match des étoiles. Le contraire s'est produit, les Leafs l'emportant 4-1 dans un match à sens unique.

"Il y a eu un manque d'effort à Toronto. C'est ma seule véritable déception, a dit l'entraîneur.

"Les joueurs avaient pourtant profité d'une semaine de congé. Ils ne peuvent invoquer la fatigue, a-t-il ajouté. Ils ont été bien préparés avec deux bons entraînements. De leur côté les Leafs étaient privés de quelques bons joueurs. Mais leurs meilleurs joueurs - Mats Sundin, Bryan McCabe, Tomas Kaberle - ont été leurs meilleurs joueurs. Ca n'a pas été notre cas."

Le plafond salarial

Carbonneau n'a pas l'intention de modifier son discours.

"Je vais continuer à prêcher jusqu'à ce qu'ils comprennent, a-t-il promis. Mais s'il le faut, on ira chercher d'autres joueurs qui, eux, vont comprendre."

Le problème, c'est que le plafond salarial empêche une équipe comme le Canadien d'incorporer de nouveaux éléments à sa formation au beau milieu de la saison. Une transaction demeure possible mais toutes les conditions doivent être réunies.

"Certains joueurs doivent arrêter de se cacher derrière les autres, a insisté Carbo. On gagne et on perd en équipe. Le problème, c'est que toute l'équipe ne se présente pas aux matchs.

"Pour gagner, on va devoir se battre et retrouver la détermination qu'on avait en début de saison."