MONTRÉAL - Les joueurs du Canadien ont, dans l'ensemble, peu d'expérience des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.

Neuf membres de la présente édition n'ont jamais participé à une rencontre de séries. Les gardiens Carey Price et Jaroslav Halak, le défenseur Ryan O'Byrne ainsi que les attaquants Andrei et Sergei Kostitsyn, Guillaume Latendresse, Tom Kostopoulos, Maxim Lapierre et Mikhail Grabovski en seront à leur première expérience.

D'autres ont disputé moins de 15 matchs de séries, soit Mark Streit (1), Tomas Plekanec (6), Christopher Higgins (6), Josh Gorges (11), Steve Bégin (11) et Mike Komisarek (13).

Les vétérans devront donc assumer un leadership encore plus grand qu'en saison. Alex Kovalev (100), Saku Koivu (43), Roman Hamrlik (55), Bryan Smolinski (111), Patrice Brisebois (87), Mathieu Dandenault (70) et Andrei Markov (29) devront montrer chemin dès le premier match face aux Bruins de Boston. Selon Kovalev, ce leadership devra surtout s'exprimer sur la patinoire.

"Il ne faut pas trop intervenir dans la chambre. Moins on parle, meilleur c'est", fait valoir le Russe.

Un excès d'enthousiasme

Kostopoulos a disputé ses premiers matchs dans la Ligue nationale durant la saison 2001-2002. Mais depuis, aucun en séries.

"Je suis très excité à l'idée de participer à mes premières séries", dit l'attaquant natif de Mississauga, une ville située en banlieue de Toronto.

Kostopoulos a atteint à deux reprises la finale de la coupe Calder, dans la Ligue américaine. Il a perdu contre St-Jean, l'équipe de Steve Bégin, et Milwaukee. Il a aussi participé à une finale de la Ligue junior de l'Ontario. Cette fois, il s'est incliné en sept matchs face à Belleville. Son expérience des séries se limite à ça.

"Je suis venu près il y a deux ans à Los Angeles. On a malheureusement raté les séries par deux points. On occupait pourtant le premier rang de notre division à la mi-saison. On soupesait déjà nos chances de remporter la coupe. Mais durant les Jeux olympiques de Turin, trois de nos joueurs - Pavol Demitra, Alexander Frolov, Lubomir Visnovsky - se sont blessés. On a piqué du nez par la suite."

Kostopoulos a peine à imaginer la réaction des amateurs.

"À Montréal, tout le monde est partisan du Canadien, dit le joueur d'origine grecque. Il faut vivre l'expérience pour s'en rendre compte. Les matchs seront très émotifs. Il faudra d'ailleurs se prémunir contre un excès d'enthousiame afin de bien canaliser toute cette énergie positive. Les gens crient tellement qu'on ne s'entend pas sur la glace."

Latendresse trépigne lui aussi d'impatience.

"C'est plus énervant qu'en saison, dit-il. C'est qu'on ne sait pas trop à quoi s'attendre. On sait que le jeu sera intense mais on ignore jusqu'à quel point."

Comparé à Crosby

Latendresse a vécu ses plus belles expériences en séries dans le midget AAA.

"On a réussi à remporter la médaille de bronze malgré plusieurs blessés. Torrey Mitchell (aujourd'hui à San Jose) avait une déchirure à l'aine et un autre avait un bras fracturé. On a quand même fini par gagner."

Dans ce tournoi, Latendresse et Sidney Crosby étaient les seuls joueurs de 14 ans.

"Les gens faisaient des comparaisons, explique Latendresse en riant. Crosby a fini avec 28 points et moi avec quatre."

Une expérience profitable

Lapierre a bien failli jouer un match contre la Caroline il y a deux ans.

"J'ai pris part à la période d'échauffement. Sauf que je n'ai pas joué."

Lapierre dit penser aux séries depuis la qualification de l'équipe.

"J'y pense chaque fois en me couchant", dit-il.

L'attaquant de Repentigny était dans les tribunes du Centre Bell lorsque le Canadien a affronté le Lightning de Tampa Bay en 2004.

"C'était gros", se rappelle-t-il.

Lapierre se dit heureux que le Canadien ne soit pas entré en séries par la porte d'en arrière.

"Ça montre que nous ne sommes pas là par hasard", dit-il.

Le joueur de centre de 23 ans croit que son expérience des séries à Hamilton lui sera bénéfique.

"C'est pas le même calibre. C'est plus intense et plus rapide dans la Ligue nationale. Mais pour les blessures et la fatigue, c'est la même chose", assure-t-il.