FREDERICTON (PC) - Une équipe de hockey pee wee des Etats-Unis qui avait été bien mal reçue au Québec l'année dernière a été accueillie en héros au Nouveau-Brunswick.

Les joueurs du Brockton Boxers, de l'Etat du Massachusetts, âgés de 12 et 13 ans, se sont dit dépassés et émus par la chaleur de leur accueil, mercredi.

"C'était vraiment formidable, a déclaré Mack Carpenter, 13 ans, en déballant les friandises et cadeaux qu'il venait de recevoir après avoir traversé la frontière à St. Stephen, au Nouveau-Brunswick. Des voitures de police ont ouvert la voie à notre autobus et il y avait plein de jeunes le long du chemin pour nous accueillir, en frappant le sol avec leur bâton de hockey et en poussant des cris d'encouragement."

L'équipe américaine est venue à Fredericton pour participer aux Jeux de l'amitié qui opposeront des équipes pee wee du Canada et des Etats-Unis.

L'année dernière, les Brockton Boxers étaient venus au Québec tout juste après le début de l'invasion de l'Irak par les Américains. Ils avaient donc été la cible de beaucoup d'animosité de la part des opposants à la guerre, surtout que leur autobus arborait les couleurs du drapeau américain. Les jeunes visiteurs avaient vu des gens brûler la bannière étoilée et subi nombre d'insultes et de gestes disgracieux.

Le comportement des Québécois avait fait la manchette dans les médias américains et les joueurs pee wee avaient quitté rapidement le Canada en jurant de ne jamais y revenir.

"Mes jeunes doivent comprendre qu'il s'agissait d'un incident isolé, a déclaré l'entraîneur de l'équipe, Ernie Nadeau, mercredi. Une majorité de Canadiens n'étaient pas d'accord avec le traitement qu'on leur a réservé."

"Tout ça, c'est pour s'amuser, a ajouté Cameron Critchlow, 12 ans, de Fredericton, alors que les équipes américaines et canadiennes faisaient leur entrée dans l'aréna de Fredericton sous la musique des cornemuses. Ce qui est arrivé à Montréal n'était pas correct. On veut maintenant leur prouver qu'ils sont bienvenus au Canada."

Des politiciens et représentants municipaux des deux pays ont assisté aux cérémonies d'ouverture, ainsi que des policiers américains et de la GRC. Et avant le début du premier match, lorsque les hymnes nationaux ont été joués, les gens ont applaudi, au lieu de huer, comme cela avait été le cas à Montréal l'année dernière.

L'ancienne étoile Frank Mahovlich, membre du Temple de la renommée du hockey, était sur place pour donner des autographes et poser avec les enfants. "C'est fantastique, a-t-il dit. Ce qui compte, c'est le jeu."

Entre-temps à Montréal, le directeur d'une école a dû s'excuser mercredi après qu'un petit groupe d'étudiants ait à nouveau conspué le drapeau américain lors d'une réunion, la semaine dernière.

Michael Christofaro a déclaré avoir sermonné les 300 étudiants de l'Ecole Wagar, située dans l'arrondissement Côte-Saint-Luc-Hampstead-Montréal-Ouest à ce sujet, leur reprochant non seulement d'avoir manqué de respect au drapeau américain mais aussi aux gens qu'il représente.

Selon M. Christofaro, les étudiants ont le droit d'exprimer leur opinion mais ils doivent toujours tenir compte du contexte et, dans ce cas-ci, une manifestation multiculturelle n'est certainement pas le bon moment pour le faire.

L'incident en question est survenu lors d'un défilé exhibant des drapeaux de 39 pays étrangers.

La jeune fille de 8 ans qui portait le drapeau des États-Unis, étant elle-même d'origine américaine, a fondu en larmes lorsque les huées se sont faits entendre.