Doit-on en déduire que la Ligue nationale a une politique de deux poids, deux mesures? Revenons aux Jeux olympiques de Salt Lake City. On se souvient sans doute la position prise par le commissaire relativement à la présence de certains patineurs, notamment ceux de la Lettonie, de la Slovaquie et du Bélarus.

Bettman avait, entre autres, refusé à Arturs Irbe de quitter les Hurricanes de la Caroline afin de participer à un important match de la formation de Lettonie. Les Hurricanes avaient même, dix jours à l'avance, préparé un calendrier afin que Irbe puisse avoir congé cette journée-là. On avait même prévu un moyen de transport - jet privé - afin qu'il puisse faire le voyage San Jose-Salt Lake City, le plus rapidement possible.
C'est à ce moment-là que Gary Bettman eut une montée de lait.

Pas question pour Irbe de quitter son équipe, celle des Hurricanes, on s'entend, la constitution de la Ligue nationale est claire et précise, les équipes doivent utiliser en tout temps leurs meilleurs effectifs, il y va de l'intégrité de la ligue.

Bull…

Irbe avait donc raté son rendez-vous avec l'histoire et, pendant qu'il observait Tom Barrasso face aux Sharks, l'équipe de son pays disputait ce que Irbe avait qualifié de la rencontre la plus importante de l'histoire de la Lettonie. Le commissaire de la Ligue nationale s'était fait joliment varloper - et avec raison - pour son étroitesse d'esprit dans ce dossier, d'autant plus que l'Avalanche du Coloraro avait permis à David Aebischer de se joindre à la formation olympique de la Suisse.

Si Bettman est si pointu vis-à-vis la constitution, pourquoi ne réagit-il pas dans le cas des Red Wings de Detroit qui ont décidé d'accorder des congés à leurs meilleurs effectifs? Cette semaine, les Wings ont donné à certains joueurs quelques journées de congé, et ils entendent donner un repos de quelques matchs à Niklas Lidstrom, la semaine prochaine.

Or, les Wings vont affronter des équipes qui luttent pour une place dans les séries éliminatoires, alors, la question : que fait-on de l'intégrité de la ligue? Les Wings ne sont-ils pas dans l'obligation d'utiliser leurs meilleurs effectifs? Evidemment, au bureau de Gary Bettman, on soutient que les Wings agissent dans les meilleurs intérêts de leur concession… Ah bon.

Il ne s'agit pas ici des meilleurs intérêts des Wings mais bien de la Ligue nationale vis-à-vis de ses membres, de certaines équipes qui seront carrément lésées par cette décision. Intégrité… mon œil!.

Lecavalier et Tortorella : confrontation ou réunion?

Ai-je à vous rappeler que Vincent Lecavalier et John Tortorella, son entraîneur, ne font pas bon ménage et il serait étonnant qu'un jour, ils puissent vraiment partager la même philosophie.

Par conséquent, les propriétaires du Lightning de Tampa Bay ont un sérieux problème, un problème qu'ils ne semblent pas vouloir résoudre. Pourtant, ce n'est pas si compliqué. Si Tortorella est leur homme de confiance, si les propriétaires croient qu'ils peuvent bâtir leur concession autour d'un entraîneur, bonne chance, et cela veut dire que Lecavalier droit partir (et je sais que George Gillett suit ce dossier d'une façon attentive). Si par contre, Lecavalier est vraiment le joueur de concession dont prétendent les penseurs de l'organisation, alors il leur faudra bien se rendre à l'évidence que Tortorella est de trop dans la basse-cour.

Mercredi, selon le " Tampa Tribune ", Lecavalier et Tortorella ont tenu une réunion de 20 minutes devant les autres membres de l'équipe. Plusieurs soutiennent qu'il s'agit d'un premier pas dans la bonne direction mais c'est à voir. C'est Lecavalier qui a provoqué l'entretien, furieux des propos que Tortorella aurait tenu devant la presse torontoise un peu plus tôt cette semaine. Il appert que Tortorella aurait déclaré que Lecavalier ne faisait pas l'unanimité dans le vestiaire, qu'il avait des problèmes avec plusieurs de ses coéquipiers.

Tortorella aura ajouté que Lecavalier et lui n' avaient pas la même philosophie quand vient le temps de discuter avec les journalistes. Si on croit qu'une réunion de 20 minutes va résoudre le problème, on se conte des histoires. Lecavalier ou Tortorella, un des deux doit partir. Pourquoi pas les deux!

Les défenseurs et l'attaque

Qu'ont en commun les Red Wings, les Kings, les Coyotes, les Canucks et les Sharks? Ce sont cinq équipes qui connaissent une excellente saison. Peut-être pas les Canucks mais, dans l'ensemble, ça demeure une équipe intéressante, parfois spectaculaire, une formation qui n'offre pas un spectacle terne et triste à mourir.

Ils ont aussi un autre point en commun. Ce sont cinq équipes qui demandent à leurs défenseurs d'appuyer l'attaque, de prendre des risques à l'occasion. C'est ce qu'il faut et pourtant leurs formations ne s'en portent que mieux.

Depuis le début de la saison - avant les matchs de jeudi soir - les défenseurs des Red Wings avaient inscrit 152 points. Il s'agit du total des sept premiers défenseurs de l'équipe. Les arrières des Kings étaient deuxièmes avec 142, les Coyotes 139, les Canucks 139 et les Sharks 137 points.

Petite question à Michel Therrien : pourquoi les défenseurs ne se portent-ils pas à l'attaque de temps à autre? Mardi dernier, même si le Canadien tirait de l'arrière par un but, aucun défenseur n'appuyait l'attaque, " aucun ne " pinchait " ". Pourquoi? Déjà que l'attaque manque de mordant, déjà que le Canadien a besoin de buts. Et peut-être qu'un peu plus de pression de la part des défenseurs amenuiserait les nombreuses présences de l'adversaire dans le territoire du Canadien.

Oh, les sept premiers défenseurs du Tricolore totalisent 108 points cette saison