À mon humble avis, Tomas Kaberle a fait une bonne première impression dans l'uniforme du Canadien samedi face aux Devils.

En fait, il a exactement ce à quoi je m'attendais de ce défenseur d'expérience. Par son calme, il a stabilisé l'attaque massive du Canadien, qui disons-le, connaissait des moments difficiles. Après un passage assez négatif en Caroline, Kaberle voit cette opportunité comme un nouveau départ et on était en droit de s'attendre à un excellent premier match de sa part dans l'uniforme Bleu-Blanc-Rouge.

Dès que le Canadien parvenait à pénétrer la zone adverse lors d'un jeu de puissance, on sentait que les joueurs voulaient remettre la rondelle à Kaberle. En effet, il n'est aucunement énervé. Patient, il était évident qu'il savait quoi faire. Pourtant, Jacques Martin a décidé de l'employer du côté droit tandis qu'il évoluait à gauche à Toronto, notamment aux côtés de Bryan McCabe. Néanmoins, on le voyait très à l'aise.

Kaberle est davantage un passeur qu'un marqueur. Cependant, vous remarquerez que lorsqu'il décide de décocher un lancer, il rate rarement la cible. Ça diffère des jeunes comme P.K. Subban et Yannick Weber qui essayent de démolir les gardiens adverses avec des boulets, mais qui finissent par atteindre plus souvent les baies vitrées que le filet adverse.

Évidemment, Kaberle possède des défauts. Son salaire élevé en est un; il faudra que le Canadien vive avec cette situation. Si le défenseur tchèque aide son équipe à gagner, les amateurs et les médias oublieront vite qu'il est grassement payé. Le contraire est aussi vrai. Kaberle doit justifier son contrat. Tout ce que j'espère, c'est qu'il ne devienne pas un autre boulet comme Scott Gomez. Si le jeu de puissance s'améliore, Pierre Gauthier pourra dire mission accomplie. Il ne faut pas se le cacher, une bonne performance des unités spéciales du Canadien fera la différence entre une participation et une non-participation aux séries éliminatoires.

L'arrivée de Kaberle fera en sorte qu'on ne verra plus Tomas Plekanec et Josh Gorges à la pointe sur l'avantage numérique. C'est un grand soulagement puisqu'il ne faut pas se leurrer, ces deux joueurs n'étaient pas à leur place. D'ailleurs, je considère que l'expérience de Plekanec à la ligne bleue a duré trop longtemps. Dès les premiers matchs, on voyait qu'il était inconfortable, qu'il n'aimait pas vraiment ça. Depuis que Martin l'utilise à la pointe, sa production a chuté radicalement. Je me questionne d'ailleurs si on n'a pas affecté sa confiance. Il faudra rétablir ça rapidement parce que le Canadien a besoin de Plekanec comme deuxième joueur de centre.

Un seul trio dangereux

Si Tomas Plekanec retrouve ses moyens, ce sera un bon signe pour le Tricolore puisqu'à l'heure actuelle, il n'y a que le trio de David Desharnais qui produit. C'est très inquiétant!

On parle beaucoup de Scott Gomez, qui ne justifie pas son salaire, mais on devrait s'attarder plus longuement aux cas de Michael Cammalleri et de Brian Gionta, qui ne font pas beaucoup mieux. Je ne sais pas ce qui se passe avec Cammalleri, mais il semble dans un mauvais état d'esprit. Il manque visiblement d'émotion dans son jeu.


De son côté, Gionta travaille toujours aussi fort, mais on dirait que les années commencent à peser lourd. Ce n'est pas évident pour un petit athlète de jouer dans la Ligue nationale et je constate qu'il commence à être essoufflé. Sa blessure arrive au bon moment; s'il parvient à prendre un peu de recul, je persiste à croire qu'il reviendra en force. Avant sa blessure, j'ai remarqué qu'il n'attaquait plus le filet adverse comme il le faisait si bien. Ses lancers étaient moins puissants et ils venaient de plus en plus loin. Ce n'est pas encourageant quand on pense qu'il lui reste deux autres années de contrat. Heureusement, il possède du caractère et j'estime qu'il reviendra au sommet de sa forme.

Quand tes joueurs payés pour produire ne noircissent pas la feuille de pointage, il y a un sérieux problème. Tu peux vivre avec un joueur qui traverse une léthargie, mais c'est difficile lorsqu'un trio complet est en panne.

En ce moment, la seule formule gagnante pour le Canadien, c'est de limiter les erreurs défensivement et espérer que Carey Price soit meilleur que son vis-à-vis.

Inquiétude à Pittsburgh

Nous avons appris lundi que Sidney Crosby devait de nouveau prendre son mal en patience parce qu'il ressent encore les séquelles de sa commotion cérébrale.

Ça devient inquiétant pour les Penguins, mais aussi pour Crosby lui-même. Car, pour être le joueur dominant qu'on connaît, Crosby doit jouer en guerrier, il doit foncer tête première tout le temps. C'est sa façon de jouer et s'il commence à jouer autrement parce qu'il est craintif, il ne sera pas aussi utile.

J'espère simplement qu'il ne faudra pas encore attendre de longs mois avant de revoir le meilleur joueur de la planète en uniforme.

Propos recueillis par Nicolas Dupont