MONTRÉAL - Le message de Jacques Martin a peut-être été entendu, mais il n'a pas été appliqué, samedi soir. Le résultat, c'est qu'il y aura entraînement au Complexe sportif Bell de Brossard, dimanche matin, alors que ç'aurait normalement dû être une journée de congé pour les joueurs du Canadien.

Il y aura entraînement pour la simple et bonne raison que toutes les bonnes intentions exprimées après la réunion et l'entraînement de vendredi, au lendemain de la dégelée de 7-0 subie à Boston, n'ont pas été mises en pratique face aux Capitals. Martin s'est donc résolu à faire entendre son message, encore une fois, pour s'assurer qu'il soit finalement bien compris. Après tout, les séries commencent dans deux semaines.

«C'est souvent important de tenir des réunions au cours d'une saison, mais à d'autres moments tu as besoin de travailler sur certains aspects de ton jeu», a déclaré Martin en commentant sa décision de priver ses joueurs d'une journée en famille. «C'est une bonne opportunité de tenir une bonne séance d'entraînement, dimanche, alors qu'on ne joue pas avant mardi.»

Martin va encore se répéter, dimanche, mais ce qu'il dira ne sera pas superflu. Car les joueurs ont beau avoir déclaré, vendredi, qu'ils avaient compris le message de leur entraîneur, ça n'a pas paru samedi soir.

Ce qui fait qu'après le match contre les Caps, les joueurs dans le vestiaire se sont retrouvés à répéter sensiblement les mêmes propos qu'ils avaient prononcés vendredi midi. Hal Gill a évoqué la nécessité de marquer, peu importe par quels moyens, tandis que Brian Gionta a encore parlé du manque de soutien entre les joueurs, du fait qu'il y a trop d'espace entre les membres du CH sur la glace.

Et Martin, lui, a encore répété que le Canadien doit créer plus de circulation devant le gardien adverse afin de provoquer les retours et, le cas échéant, les récupérer.

«Marquer des buts, c'est le résultat de la mise en pratique de petites choses, a-t-il dit samedi soir. Il ne fait aucun doute qu'il faut améliorer certains aspects. Il faut avoir une présence devant le filet pour empêcher le gardien adverse de bien voir les lancers. Il faut être en position pour pouvoir marquer sur des rebonds et des deuxièmes chances. Ce sont des choses primordiales pour créer des occasions de marquer.

«Pour être efficace, il faut aussi se concentrer sur le processus et non le résultat. En ce moment, le processus n'est pas au rendez-vous au chapitre du support de la rondelle, et ce, dans les trois zones. Il faut travailler en unités de cinq, il faut que les cinq gars soient près de la rondelle et ce n'est pas le cas en ce moment», a ajouté Martin.

«Quand on a connu du succès cette saison, on déplaçait bien la rondelle et on avait une bonne présence au filet. Dernièrement, ça n'a pas été le cas.»

Carey Price, sans doute le joueur qui a le moins de reproches à se faire depuis une semaine, demeurait plutôt optimiste après la rencontre de samedi.

«Nous restons quand même au plus fort de la lutte, a fait remarquer le jeune gardien. Le moment n'est pas encore venu de paniquer. Il faut revenir à la base. Il faut faire ce que fait toute équipe qui connaît des moments difficiles à l'attaque — il faut mettre du monde devant le filet et tout 'garrocher' au filet. Nous allons passer au travers, je n'ai aucune inquiétude.»

«On le sait tous, il peut suffire que la rondelle rebondisse sur le derrière ou la tête d'un joueur pour marquer un but», a noté Scott Gomez.

«Il faut que ça s'arrête maintenant, a par ailleurs dit Gomez de la léthargie de trois matchs de son équipe. Nous faisons trop dans la dentelle, il faut simplement lancer la rondelle au filet et espérer pour le mieux.»