MONTRÉAL - Une armée de fourmis peut triompher d'un serpent venimeux, dit un proverbe chinois. C'est ce que les joueurs du Canadien prétendaient, jeudi, après s'être fait joliment secouer le pommier par leurs grands rivaux des Bruins de Boston, la veille.

«Nous avons plusieurs petits joueurs, mais nous avons prouvé au cours des séries éliminatoires l'an dernier que nous pouvons tenir notre bout», a affirmé l'entraîneur Jacques Martin, en esquivant les questions au sujet de l'absence de véritables redresseurs de torts au sein de l'équipe.

«On ne doit pas s'attarder sur le match de mercredi parce que nous en avons un autre à jouer dès jeudi, a d'abord répondu Martin, quand on est revenu sur les événements de la veille. C'est important de tourner la page et je vais garder mes commentaires pour moi», a-t-il ensuite répondu, quand on lui a demandé ce qui lui avait le plus déplu dans l'attitude des Bruins.

Les quelques joueurs interrogés ont assuré que «l'équipe peut bien prendre soin d'elle» face à l'intimidation.

«Ce serait super si on faisait l'acquisition d'un dur à cuire, a toutefois admis le joueur de centre Tomas Plekanec. Mais on est capable de se serrer les coudes et de bien se défendre, comme nous l'avons fait mercredi.»

Plekanec et l'ailier Tom Pyatt ont souligné que ce n'est pas le style du Canadien de jouer les fiers à bras.

«Nous devons utiliser nos atouts qui sont notre vitesse et notre jeu collectif, et ne pas tomber dans le piège de nos adversaires», a mentionné Pyatt, qui a subi une coupure à la joue droite qui a nécessité sept points de suture.

«C'est ce qui est arrivé à Boston. Nous avons joué le jeu des Bruins. Nous devons nous concentrer sur ce qui nous fait gagner des matchs», a résumé Pyatt, qui s'est montré avare de commentaires quant à la bagarre à laquelle il a été impliquée avec Gregory Campbell.

Il reste que le mot va se passer à travers la LNH qu'on peut facilement déstabiliser le Canadien par du jeu physique. Les Flyers de Philadelphie en avaient aussi fait la démonstration, tout juste avant la pause du match des étoiles.

«C'est sûr que nous n'avons pas l'équipe pour répliquer aux coups, a souligné l'ailier Benoît Pouliot. Nous n'avons que Travis Moen qui peut le faire. Les Bruins, eux, ont deux trios au complet. Mais nous nous sommes quand même bien tirés d'affaire.»

Pouliot a lui-même surpris en passant le knock-out à David Krejci, dans un combat entre poids légers.

«Au moins, quand nous avions Georges Laraque, les équipes se tenaient un peu plus tranquilles parce qu'elles savaient qu'il était là», a conclu le jeune Franco-Ontarien.

Où était Andrei?

Le Tricolore a tenu une séance d'entraînement facultative, jeudi matin. On s'attendait de voir sur la glace le trio de Scott Gomez au complet, qui a été laissé sur le banc en troisième péroiode, la veille. Le vétéran Gomez y était ainsi que le jeune Lars Eller, mais il manquait le troisième membre de l'unité, Andrei Kostitsyn.

Martin a pris la chose avec un grain de sel, quand on lui a demandé si Kostitsyn n'aurait pas dû chausser les patins.

«Les joueurs étaient libres d'aller sur la glace ou non. Nous avions une réunion après. Dans le cas d'Andrei, c'est important qu'il se présente pour le début du match à 19h30», a conclu Martin, en déridant son auditoire.