Par Éric Leblanc - Jacques Demers n'était pas un entraîneur typique ni un analyste traditionnel parce qu'il n'est pas un homme comme les autres. Voilà pourquoi plusieurs de ses anciens joueurs n'auraient pas manqué cette soirée hommage en son honneur car ils tenaient à lui dire, comme Jacques aimait si bien le faire, Chapeau!

Ses anciens protégés : Patrick Roy, Guy Carbonneau, Vincent Damphousse, Éric Desjardins et Patrice Brisebois ainsi que son ancien patron chez le Canadien, Serge Savard étaient notamment du rendez-vous pour lui témoigner leur reconnaissance.

«C'est un homme qui a touché tellement de Québécois», explique Brisebois. «Ce fut un privilège de jouer pour lui en plus de gagner la coupe Stanley dans son équipe. Il y a beaucoup de Jacques dans cette conquête et ça me fait vraiment plaisir de participer à cet événement, c'est tellement mérité. »

Desjardins était tout aussi content d'être de la partie sauf qu'il ajoute un petit bémol.

«C'était important pour moi de venir le remercier étant donné qu'il a été si généreux et gentil avec tout le monde», indique-t-il. «Mais c'est aussi triste de le voir partir. Je pense qu'on va s'ennuyer de lui, de son personnage et de tout ce qu'il amenait.»

Capitaine de l'édition championne en 1993, Carbonneau réalise à quel point ce groupe mené par Demers était spécial.
«Avec un peu de recul, tu te rends compte que tes plus grands amis dans le hockey sont ceux avec lesquels tu as tissé des liens plus serrés en gagnant la coupe. Tu traverses tellement de hauts et de bas que tu apprends à mieux te connaître», ajoute-t-il.

Acquis par le Canadien avant le début de la saison 1992-93, Damphousse utilise un moment personnel plus difficile pour témoigner son appréciation.

«Peu de temps après que je sois arrivé avec le Canadien, il avait fait une sortie dans les médias pour dire que j'étais payé pour la mettre dedans et je me suis retrouvé avec une grande pression médiatique sur les épaules», se souvient l'ancien numéro 25 du Tricolore. «Le lendemain, il est venu me voir pour me dire qu'il se sentait mal parce que cette histoire était devenue plus grosse qu'il l'avait imaginé. Il a réagi un peu comme un père qui chicane son garçon et qui vient s'excuser ensuite. J'ai su qu'il était là pour moi et les choses ont débloqué!»

Roy, un des grands architectes de la dernière conquête de la coupe Stanley par une équipe canadienne, vantait les qualités humaines de son ancien pilote.

«C'est une personne qui a joué un rôle dans ma carrière et dans nos carrières surtout en 1993. Dès la première journée, il nous a fait croire que nous étions capables d'aller jusqu'au bout et nous avons vécu plusieurs histoires amusantes avec Jacques donc ce que je retiens surtout c'est l'homme», souligne celui qui dirige les Remparts de Québec. «Son côté chaleureux transportait souvent notre équipe.»

En tant que directeur général de l'équipe, Savard a connu Demers sous toutes les facettes et cette soirée lui tenait à cœur.

«Jacques c'est un bon ami et nous avons toujours gardé contact. Parfois, certains entraîneurs préfèrent se cacher et agir seul pour diriger leur équipe, mais Jacques appréciait ma présence et c'est l'une des choses que j'aimais beaucoup. C'était facile de travailler avec lui», évoque-t-il.

«Il était facile d'approche! En fait, quelqu'un qui ne s'entendrait pas avec Jacques ne pourrait pas s'entendre avec beaucoup de personnes dans la vie…», conclut Savard avec une affirmation que tous ses collègues de RDS pourraient confirmer.

*Voici le résumé de l'hommage rendu à Jacques Demers.