MONTREAL (PC) - Claude Julien a le mérite d'être réaliste et pondéré.

"C'est sûr que ça ne sera pas toujours comme ça, a commenté l'entraîneur du Canadien après la victoire convaincante de 5-1 sur les Capitals de Washington. Mais ça fait deux matchs qu'on a l'occasion d'avoir un petit coussin après deux périodes. Ca nous a donné la chance d'accorder un peu plus de glace à certains jeunes et de continuer à nous concentrer sur de petits détails sans avoir de pression.

"Comme j'ai dit auparavant, ce que vous appelez système défensif, c'est un système qui permet de récupérer la rondelle le plus rapidement possible et de donner le moins de chances à l'autre équipe. Mais en même temps, ça nous procure une chance de nous porter à l'attaque.

"C'était important d'implanter notre stratégie et notre jeu défensif en premier parce que c'était une de nos grosses lacunes, mais dernièrement on a travaillé beaucoup sur notre jeu de transition et à nous améliorer en attaque." Il faut croire que les joueurs ont bien appris leur leçon, car Yanic Perreault, malgré ses deux buts et une passe et les huit points de son trio, insistait encore pour parler de l'importance de demeurer patient et de ne pas être trop agressif de façon à ne pas s'épuiser inutilement. Et il rappelait que le Canadien a beaucoup diminué les tirs au filet contre lui.

Son ailier gauche Michael Ryder parlait lui aussi de sa satisfaction à l'égard de son jeu défensif, "malgré quelques erreurs".

"Je souhaite que ça continue, a dit la recrue qui totalise quatre points (1-3) à ses trois premiers matchs dans la LNH. Mais tout ce qui importe vraiment est le résultat final et que je joue à fond à chaque match." Audette (1-2), l'autre membre du trio, ne cachait pas apprécier ces bons moments après tous ses problèmes de la saison dernière: "C'est le fun, on se complète bien, a-t-il dit du trio complété par la recrue Micheal Ryder (0-2). Notre "timing" est bon, on s'est parlé beaucoup." L'ovation à Brisebois Patrice Brisebois était un autre joueur fort heureux à la suite de la belle ovation que lui ont accordé les spectateurs avant le match. On l'a aussi applaudi plus que normalement lorsqu'il a été crédité d'une mention d'assistance et certains ont scandé son nom.

"C'est certain que ça fait plaisir de se sentir supporté comme ça et que j'étais ému, a dit celui qui a plutôt été habitué au rôle de souffre-douleur. J'aime mieux ça... (que les huées)." Julien a été encore plus enthousiaste: "J'ai trouvé ça extraordinaire, a-t-il dit de l'ovation. C'était beau de voir ça. Ça démontre encore une fois qu'on a beaucoup, beaucoup de bons partisans. Ça fait encore plus de bien que vous pouvez croire à un gars comme Patrice." Évidemment comblé par le travail offensif du trio de Perreault, Julien, qui a spécialement vanté la belle passe de Ryder sur le premier but du Sherbrookois, a aussi insisté pour vanter le travail des membres du trio défensif d'Andreas Dackell, Joé Juneau et Jan Bulis ou Niklas Sundstrom.

"Ils n'ont pas le mérite qu'ils devraient avoir et encore ce soir ils ont fait du bon travail en désavantage contre une équipe comme Washington qui est très forte. Non seulement ils ont arrêté des joueurs comme Mats Sundin et Jaromir Jagr et compagnie, mais ils ont marqué de gros buts. C'est important pour notre équipe d'avoir tout le monde qui contribue." Les mots de la fin reviennent à José Théodore: "C'est plaisant et on est content, mais on a disputé seulement trois matchs", a rappelé le gardien qui n'avait affronté que 11 lancers jusque vers la fin de la troisième période lorsqu'il s'en est ajouté six autres, une situation à laquelle il n'a guère été habitué avec le Canadien.

"Il faut demeurer concentré et approcher chaque lancer comme si c'était 0-0", a-t-il dit en résumé.