Dix mois se sont écoulés depuis la conquête de l'or olympique par l'équipe canadienne de hockey. Capitaine honoraire de cette formation, Jean Béliveau était l'invité d'honneur d'un banquet au cours duquel on lui a remis la bague rappelant cette grande victoire, mardi soir.

Des honneurs, M. Béliveau en a reçu des tonnes autant pendant qu'après sa fructueuse carrière. Pourtant, il assure que celui que lui a fait Équipe Canada revêt un cachet unique.

"Je me suis retiré l'année avant la Série du siècle de 1972. Âgé de 41 ans, je n'y avais donc pas participé. Cette fois, je m'étais dit que j'allais passer les dix jours avec les joueurs", rappelle-t-il.

Malheureusement, un malaise survenu à quelques semaines de la compétition, et forçant son hospitalisation, est venu bousiller ses plans.

"J'aurais bien aimé me rendre, mais ce que j'ai eu était trop sérieux. Incidemment, je suis chanceux d'être ici aujourd'hui", relativise l'ancien capitaine du Canadien.

C'est donc à contre-coeur qu'il a dû s'astreindre à faire comme 27 millions de ses compatriotes et regarder, dans le confort de son salon, Sidney Crosby procurer la médaille d'or à son pays avec un but que plusieurs considèrent comme le but canadien le plus important depuis celui de Paul Henderson en 1972.

"Quand Sidney a compté, j'étais extrêmement heureux pour lui et pour le Canada. Ce sont des buts historiques qui permettent à la population ainsi qu'à eux-mêmes de sortir vainqueur de la compétition", se réjouit celui qu'on surnommait le Gros Bill.

Aujourd'hui, celui qui a remporté dix coupes Stanley se sent bien. Son médecin lui a cependant conseillé de diminuer la fréquence de ses sorties. Voilà pourquoi on le voit moins souvent assis derrière le banc lors des matchs du Canadien.

*D'après un reportage de Jonathan Bernier.