Pendant un certain temps, le doute s'est installé. Pourquoi Bob Gainey tardait-il à confirmer le retour de Claude Julien derrière le banc?

Le directeur général du Canadien avait beau chercher à convaincre les sceptiques, il n'en demeure pas moins que son attitude laissa libre cours aux spéculations. Chercha-t-il à gagner du temps et surtout voulut-il vraiment attendre que le marché des entraineurs disponibles se confirme? Y avait-il des points stratégiques qui séparaient la philosophie des deux hommes de hockey?

Deux mois plus tard, Gainey a chassé les interrogations. Hier, il a confirmé ce qu'il avait donné à entendre, trois jours après l'élimination de son équipe, que Julien avait accompli un boulot impressionnant à sa première saison complète avec le Canadien et qu'il serait de retour l'an prochain.

Il sera non seulement de retour l'an prochain mais pour d'autres saisons également bien que dans le monde des entraineurs, il arrive souvent que les circonstances font en sorte que la longévité des contrats est bien souvent trompeuse.

Claude Julien a largement mérité la confiance de ses employeurs. L'an dernier, il a implanté sa philosophie, il a pris des décisions controversées - dans le cas de Mike Ribeiro, entre autres, retranché pour un match parce qu'il avait manqué de respect envers son pilote et non pas pour une question de temps passé sur la surface de jeu - il n'a démontré beaucoup de cran derrière le banc, il a été celui qui insista pour que le Canadien garde Michael Ryder à Montréal, bref, c'est un entraîneur qui aime prendre des risques.

Les résultats ont été concluants.

Gainey et le Canadien ont décidé de prendre le virage jeunesse et Julien est un entraineur qualifié pour travailler dans un tel contexte. On lui reconnaît un talent particulier pour assurer le développement des jeunes joueurs. On sait aussi qu'il ne craint pas de sévir contre des vétérans qui ne pèsent pas toujours sur l'accélérateur. Il croit en ses possibilités et il croit surtout à son enseignement et à son système.

Il a été, au même titre que Ron Wilson, Darryl Sutter et John Tortorella, parmi les entraineurs les plus impliqués et les plus efficaces de la dernière saison.

Bertuzzi : un responsable!

Devrait-on laisser le sport régler ses problèmes lui-même? Sans que les tribunaux s'en mêlent?

Trevor Linden, président de l'Association des joueurs de la Ligue nationale, s'élèvent à grands cris devant la réaction de la police de Vancouver qui a décidé de porter des accusations d'assault contre Todd Bertuzzi, quatre mois après qu'il eut attaqué Steve Moore, de l'Avalanche du Colorado.

Linden soutient que « ce qui se passe sur la surface de jeu demeure l'entière responsabilité de la Ligue nationale » un point c'est tout.

Oh, oh, oh, Trevor. Ce n'est pas aussi simple que ça.

Dans le cas de Bertuzzi, on a trangressé les règles du jeu. Le joueur des Canucks a posé un geste qu'il n'appartient pas uniquement au monde du sport. Il a agressé un autre joueur, on en convient, mais en posant un acte que la société ne pardonne pas. Que tu sois hockeyeur de profession ou encore que tu sois avocat de profession.

Que la Ligue nationale soit la grande responsable des événements du 8 mars dernier, personne ne le contestera. Encore une fois, les dirigeants ont manqué à leurs responsabilités en ne sévissant pas contre Moore, quelques semaines au préalable, alors qu'il avait attaqué Markus Naslund dans un match disputé à Denver. Le manque également de rigueur de la ligue dans les cas de violents excessives est aussi responsable de certains événements comme le cas Bertuzzi ou encore le cas Marty McSorley.

Cependant, quand un athlète se comporte comme Bertuzzi l'a fait, ça ne concerne pas seulement les règlements d'un circuit sportif, ça concerne aussi la justice...

Quelques rumeurs...

L'affaire Bertuzzi fait évidemment ombrage à l'encan annuel de la Ligue nationale. Cela n'empêche cependant pas les rumeurs de meubler les conversations de coulisses. Exemple : qui veut de Radek Bonk à $3.5 millions par saison? Sûrement pas les Sénateurs d'Ottawa… Qui veut de Jeff O'Neill qui a droit à l'arbitrage et qui touche déjà un salaire de près de $4 millions par saison…

Les Blackhawks de Chicago seraient intéressés à Scott Gomez, des Devils du New Jersey. En retour de Gomez et du premier choix des Devils, les Blackhawks céderaient leur choix de première ronde, le troisième au total… Ian Laperrière sera un joueur passablement convoité sur le marché des joueurs autonomes sans restriction et pour deux raisons : c'est un joueur dynamique et aussi il ne coûtera pas une fortune