Kasparaitis était le point de mire!
Hockey mardi, 19 mars 2002. 20:43 jeudi, 12 déc. 2024. 02:43
A première vue, André Savard semblait avoir la mèche courte, hier en fin d'après-midi, lorsqu'invité à commenter la dernière journée des transactions.
« Pas du tout, m'a-t-il déclaré, hier soir. Pourquoi aurais-je eu la mèche courte? »
Peut-être parce que ça n'a pas fonctionné dans le dossier Darius Kasparaitis.
« Nous avons fait une offre mais les Penguins ont choisi celle de l'Avalanche, nous étions dans la course sauf que la décision revenait à Craig Patrick et aux Penguins. »
Le directeur général du Tricolore ne veut lancer aucun nom, il ne veut pas non plus embarquer dans le jeu des comparaisons mais, dans les coulisses de la Ligue nationale, on disait hier que l'offre du Tricolore était aussi intéressante, sinon supérieure, à celle du Colorado.
Mais, les Penguins qui n'ont pas fait une vente de feu, comme le voulaient les rumeurs, se sont dits : « Eh, nous ne sommes qu'à cinq points du Canadien, vaut mieux être prudent et ne pas chercher à les améliorer à une position stratégique. Regardons ailleurs »
Une prise de conscience
Dans la contre-offre, Savard a peut-être eu cette prise de conscience : en ajoutant des éléments de plus à son offre, ne donnerait-il pas alors aux Penguins de l'énergie pour venir le coiffer en fin de saison. N'oublions pas que le Canadien affronte les Penguins dans une série aller-retour fin mars, début avril.
Savard est revenu sur le sujet au fil de notre conversation. « Je n'avais pas la mèche courte parce que j'ai fait mon boulot. J'ai tâté le terrain là où je croyais que l'on pouvait s'améliorer. Mais, dans ce genre de situation, ça ne fonctionne pas toujours. »
A défaut de Kasparaitis, Savard a voulu colmater les brèches. Bill Lindsay est un bon joueur auxiliaire, rien de plus, un joueur intense cependant ce qui devrait fouetter certains patineurs, notamment Sergei Berezin qui ne compétitionne pas avec énergie. Dans le cas de Stéphane Fiset, il permet au directeur général de se protéger au cas où Jose Théodore se blesse et ça lui fournit des options pour l'entre-saison lorsqu'il devra se départir de Jeff Hackett et de son lourd contrat. Cela signifie aussi que le Canadien devant les prouesses de Théodore sait très bien que Mathieu Garon ne pourra envisager une carrière en parallèle avec celle de Théodore. Savard devra éventuellement lui fournir l'occasion d'aller jouer dans une autre ville.
Marché capricieux
Entre-temps, comme tout directeur général travaillant dans un marché fort capricieux, où on doit compter chaque dollar, il faut parfois se serrer les dents et ne pas trop se laisser influencer par ce qui se passe à New York par exemple.
Hier, les deux formations de la grande région de New York qui constituent deux des rivaux les plus dangereux du Canadien dans la compétition pour une place dans les séries - les Rangers et les Devils - ont monopolisé toute l'attention.
Les Rangers ont réalisé de bons coups : Pavel Bure, Tom Poti et Rem Murray et ils ont perdu qu'un seul patineur - un joueur honnête et dévoué, Mike York - mais Glen Sather avait le dos acculé au mur. Il devait réagir, il devait faire taire un public de plus en plus nerveux et mécontent. De l'autre côté de la rivière Hudson, Lou Lamoriello ne pouvait demeurer inactif. Non seulement doit-il rivaliser avec les Rangers (Bure, Lindros) et les Islanders (Yashin, Peca) pour un dollar sportif très sollicité dans cette région, mais il devait aussi améliorer son équipe afin d'éviter le pire.
Il a joué les bonnes cartes pour le présent. Joe Nieuwendyk et Jamie Langenbrunner changeront l'atmosphère dans le vestiaire des Devils. Il fallait un coup fumant pour remettre à leur place les chiâleux. Ils apporteront aussi une autre dimension à l'attaque des Devils. Avec Nieuwendyk, Patrik Elias et Peter Sykora devraient connaître une solide fin de saison.
Savard ne pouvait réaliser avec les ressources financières de ces deux organisations. Un peu comme le mentionnait son entraineur, Michel Therrien, l'autre jour, alors qu'on discutait du statut de Joe Nieuwendyk : « C'est comme si à chaque matin je passe devant une belle Mercedes mais que je n'ai pas les ressources financières pour me la procurer. Je la regarde, je l'admire et je rêve. »
Une question de temps
Le directeur général du Canadien explique : « Nous pourrons éventuellement se payer de tels joueurs quand nous aurons amélioré notre relève, quand nous aurons réussi de bons coups au niveau du repêchage, quand nous aurons la profondeur requise pour tenter des coups spectaculaires. D'ici ce temps, il faut continuer à progresser et nous avons emprunté la bonne direction. »
Effectivement On ne rebâtit pas une organisation du jour au lendemain surtout une organisation passablement meurtrie par les erreurs du passé. Il faut du temps, il faut de l'énergie et il faut surtout de la chance et, sur ce plan, Savard, comme son prédécesseur Réjean Houle, n'a pas été gâté du tout, perdant ses deux meilleurs éléments en attaque.
Donald Audette devrait revenir le 30 mars à Pittsburgh ou encore le 1er avril, au Centre Molson contre les Penguins. Saku Koivu n'écarte toujours pas la possibilité d'un retour avant la fin de la saison.
Mais, malgré les changements apportés par les Rangers, le Canadien a sa propre destinée entre les mains, il n'a qu'à profiter d'un calendrier qui le favorise à tous les points. S'il n'échappe pas de points en cours de retour, les Rangers ne pourront pas les coiffer au fil.
Pas plus que les Sabres qui vont se ressentir de la perte de Stu Barnes. Pas plus que les Capitals qui donnent l'impression d'avoir lancé la serviette en expédiant Adam Oates à Philadelphie.
Une fin de saison palpitante en perspective
« Pas du tout, m'a-t-il déclaré, hier soir. Pourquoi aurais-je eu la mèche courte? »
Peut-être parce que ça n'a pas fonctionné dans le dossier Darius Kasparaitis.
« Nous avons fait une offre mais les Penguins ont choisi celle de l'Avalanche, nous étions dans la course sauf que la décision revenait à Craig Patrick et aux Penguins. »
Le directeur général du Tricolore ne veut lancer aucun nom, il ne veut pas non plus embarquer dans le jeu des comparaisons mais, dans les coulisses de la Ligue nationale, on disait hier que l'offre du Tricolore était aussi intéressante, sinon supérieure, à celle du Colorado.
Mais, les Penguins qui n'ont pas fait une vente de feu, comme le voulaient les rumeurs, se sont dits : « Eh, nous ne sommes qu'à cinq points du Canadien, vaut mieux être prudent et ne pas chercher à les améliorer à une position stratégique. Regardons ailleurs »
Une prise de conscience
Dans la contre-offre, Savard a peut-être eu cette prise de conscience : en ajoutant des éléments de plus à son offre, ne donnerait-il pas alors aux Penguins de l'énergie pour venir le coiffer en fin de saison. N'oublions pas que le Canadien affronte les Penguins dans une série aller-retour fin mars, début avril.
Savard est revenu sur le sujet au fil de notre conversation. « Je n'avais pas la mèche courte parce que j'ai fait mon boulot. J'ai tâté le terrain là où je croyais que l'on pouvait s'améliorer. Mais, dans ce genre de situation, ça ne fonctionne pas toujours. »
A défaut de Kasparaitis, Savard a voulu colmater les brèches. Bill Lindsay est un bon joueur auxiliaire, rien de plus, un joueur intense cependant ce qui devrait fouetter certains patineurs, notamment Sergei Berezin qui ne compétitionne pas avec énergie. Dans le cas de Stéphane Fiset, il permet au directeur général de se protéger au cas où Jose Théodore se blesse et ça lui fournit des options pour l'entre-saison lorsqu'il devra se départir de Jeff Hackett et de son lourd contrat. Cela signifie aussi que le Canadien devant les prouesses de Théodore sait très bien que Mathieu Garon ne pourra envisager une carrière en parallèle avec celle de Théodore. Savard devra éventuellement lui fournir l'occasion d'aller jouer dans une autre ville.
Marché capricieux
Entre-temps, comme tout directeur général travaillant dans un marché fort capricieux, où on doit compter chaque dollar, il faut parfois se serrer les dents et ne pas trop se laisser influencer par ce qui se passe à New York par exemple.
Hier, les deux formations de la grande région de New York qui constituent deux des rivaux les plus dangereux du Canadien dans la compétition pour une place dans les séries - les Rangers et les Devils - ont monopolisé toute l'attention.
Les Rangers ont réalisé de bons coups : Pavel Bure, Tom Poti et Rem Murray et ils ont perdu qu'un seul patineur - un joueur honnête et dévoué, Mike York - mais Glen Sather avait le dos acculé au mur. Il devait réagir, il devait faire taire un public de plus en plus nerveux et mécontent. De l'autre côté de la rivière Hudson, Lou Lamoriello ne pouvait demeurer inactif. Non seulement doit-il rivaliser avec les Rangers (Bure, Lindros) et les Islanders (Yashin, Peca) pour un dollar sportif très sollicité dans cette région, mais il devait aussi améliorer son équipe afin d'éviter le pire.
Il a joué les bonnes cartes pour le présent. Joe Nieuwendyk et Jamie Langenbrunner changeront l'atmosphère dans le vestiaire des Devils. Il fallait un coup fumant pour remettre à leur place les chiâleux. Ils apporteront aussi une autre dimension à l'attaque des Devils. Avec Nieuwendyk, Patrik Elias et Peter Sykora devraient connaître une solide fin de saison.
Savard ne pouvait réaliser avec les ressources financières de ces deux organisations. Un peu comme le mentionnait son entraineur, Michel Therrien, l'autre jour, alors qu'on discutait du statut de Joe Nieuwendyk : « C'est comme si à chaque matin je passe devant une belle Mercedes mais que je n'ai pas les ressources financières pour me la procurer. Je la regarde, je l'admire et je rêve. »
Une question de temps
Le directeur général du Canadien explique : « Nous pourrons éventuellement se payer de tels joueurs quand nous aurons amélioré notre relève, quand nous aurons réussi de bons coups au niveau du repêchage, quand nous aurons la profondeur requise pour tenter des coups spectaculaires. D'ici ce temps, il faut continuer à progresser et nous avons emprunté la bonne direction. »
Effectivement On ne rebâtit pas une organisation du jour au lendemain surtout une organisation passablement meurtrie par les erreurs du passé. Il faut du temps, il faut de l'énergie et il faut surtout de la chance et, sur ce plan, Savard, comme son prédécesseur Réjean Houle, n'a pas été gâté du tout, perdant ses deux meilleurs éléments en attaque.
Donald Audette devrait revenir le 30 mars à Pittsburgh ou encore le 1er avril, au Centre Molson contre les Penguins. Saku Koivu n'écarte toujours pas la possibilité d'un retour avant la fin de la saison.
Mais, malgré les changements apportés par les Rangers, le Canadien a sa propre destinée entre les mains, il n'a qu'à profiter d'un calendrier qui le favorise à tous les points. S'il n'échappe pas de points en cours de retour, les Rangers ne pourront pas les coiffer au fil.
Pas plus que les Sabres qui vont se ressentir de la perte de Stu Barnes. Pas plus que les Capitals qui donnent l'impression d'avoir lancé la serviette en expédiant Adam Oates à Philadelphie.
Une fin de saison palpitante en perspective