MONTREAL - Il a mis du temps, mais Andrei Kostitsyn est peut-être en voie d'éclore, finalement. Le premier choix du Canadien en 2003 démontre les qualités qui avaient conquis le directeur du recrutement de l'équipe.

A l'époque, Trevor Timmins soutenait haut et fort que le Tricolore avait choisi un des meilleurs espoirs du repêchage. Il aurait été sélectionné plus tôt qu'au 10e échelon, disait Timmins, n'eût été de la maladie qui l'afflige - l'épilepsie, qui est sous contrôle grâce aux médicaments.

"Il est très talentueux, c'est indéniable, a déclaré l'entraîneur Guy Carbonneau, samedi, après l'avoir vu réussir un but, en plus de celui de la victoire en fusillade. Doug Jarvis (un adjoint) l'a dirigé à Hamilton, il le connaît bien. Sa principale lacune, c'est le manque de constance. Il doit travailler fort le long des bandes et être efficace quand il n'est pas en possession de la rondelle. C'est ce qui va lui permettre de rester dans la Ligue nationale."

"Quand il fournit l'effort, a continué Carbonneau, il est un joueur dominant. Il est fort physiquement, il possède un bon coup de patin et un très bon lancer. Il doit utiliser son lancer sinon c'est du gaspillage."


Plus dégourdi

Après un camp d'entraînement en demi-teinte et un premier séjour de quatre matchs peu convaincant en novembre, Kostitsyn s'est fait dire qu'il doit afficher plus de fougue et de combativité.

Carbonneau lui répète le message au besoin, comme il l'a fait après la défaite de vendredi à Pittsburgh. Kostitsyn a connu une mauvaise soirée, qu'il a terminée avec une fiche de moins-3 en défense. Samedi, il se rachetait de belle façon.

"Ne précipitez pas les choses avec lui, a affirmé le capitaine Saku Koivu. Andrei est un jeune bourré de talent qui tente de s'établir dans la Ligue nationale. Ce n'est pas facile de faire le saut, mais il a le potentiel pour réussir."

Kostitsyn, âgé de 22 ans, est moins intimidé, plus dégourdi, cette fois, plus souriant également. Il peut mieux communiquer en anglais, avec ses coéquipiers et la presse. Ce dynamisme se réflète dans son jeu et son langage corporel.

Ayant obtenu plus de temps de jeu depuis que Sergei Samsonov est en pénitence, il a récolté quatre de ses sept points dans ses trois dernières rencontres.

"Je ne veux plus retourner à Hamilton, répète-t-il. C'est ici à Montréal, dans la ligue qui regroupe les meilleurs hockeyeurs au monde, que je veux jouer."


Problèmes d'adaptation

Les problèmes d'adaptation du Bélarusse permettent d'expliquer le retard qu'il accuse sur plusieurs jeunes qui ont été réclamés après lui en 2003, soit les Jeff Carter (11e, Philadelphie), Dustin Brown (13e, Los Angeles), Steve Bernier (16e, San Jose), Zach Parise (17e, New Jersey), Ryan Getzlaf (19e Calgary), Corey Perry (28e, Anaheim) et Patrick Eaves (29e, Ottawa).

Marc-André Fleury a été réclamé au premier rang par les Penguins de Pittsburgh, devant Eric Staal par les Hurricanes de la Caroline. Les Nathan Horton (troisième, Floride), Nikolai Zherdev (quatrième, Columbus), Thomas Vanek (cinquième, Buffalo) et Dion Phaneuf (neuvième, Calgary) ont été choisis par la suite.

La plus belle prise de cette cuvée demeure celle de Patrice Bergeron, au 45e rang, par les Bruins de Boston.

Cette année-là, le Canadien a réclamé Maxim Lapierre au troisième tour, en 61e position. Et un certain Jaroslav Halak à l'aide de son dernier choix, le 271e au total du neuvième tour.

Curieusement, Kostitsyn, Lapierre et Halak, qui ont tous commencé la saison chez les Bulldogs de Hamilton, auront leur mot à dire dans les succès du CH au cours des prochaines semaines.