L'affaire Yashin risque de hanter la LNH
Hockey mercredi, 25 mai 2005. 13:39 vendredi, 13 déc. 2024. 22:39
Il y a quelques années, Gary Bettman, le nez bien retroussé, savourait pleinement une victoire décisive face à l'Association des joueurs de la Ligue nationale dans le dossier Alexei Yashin.
Rappelons les faits. Yashin et son agent, Mark Gandler, décidaient, il y a quelques années, que le joueur de centre méritait un meilleur salaire. Le Russe avait signé un contrat de plusieurs saisons, deux ans plus tôt, mais les conditions salariales ne reflétaient plus l'importance ni le rôle que jouait Yashin chez les Sénateurs. On l'avait invité à aller se faire foutre.
Gandler croyait que les Sénateurs céderaient éventuellement et qu'ils finiraient par satisfaire les exigences de son client. Erreur.
Les Sénateurs devaient accumuler les victoires sous l'habile direction de Jacques Martin et, finalement, l'absence de Yashin n'a eu aucun impact sur l'équipe.
Le Russe est demeuré à l'écart du jeu pendant une saison et Gandler a tenté d'appliquer la règle de trois : Yashin n'a pas joué, les Sénateurs ne l'ont pas payé, et il a donc perdu une année à son entente. C'est à ce moment-là que Bettman est intervenu, disant que Yashin avait un contrat en bonne et due forme, en conséquence, il devait toujours une saison de plus aux Sénateurs.
Le commissaire devait finalement gagner sa cause.
Dans les bureaux de la LNH à Manhattan, on avait alors sorti le champagne pour savourer cette victoire que l'on disait retentissante. Bettman aurait dû montrer le même courage, quelques mois plus tard, en intervenant dans le dossier Yashin, échangé aux Islanders de New York. C'était son boulot d'empêcher que cette transaction se matérialise. Finalement, Yashin devait signer un nouveau contrat de 90 millions pour dix ans.
On comprend un peu mieux pourquoi le hockey est en si mauvaise santé.
Un dossier controversé
Bettman va se retrouver inévitablement devant la même situation à la suite du lock-out. Il estime que les joueurs ont carrément perdu une saison à leur entente, mais les agents disent : comme Yashin a dû remplir ses obligations, pourquoi les propriétaires, qui ont imposé ce lock-out, n'honoreraient-ils pas l'année de contrat par plus de 500 joueurs de la LNH?
La firme IMG (International Group Management), sous la direction des agents Pat Brisson et J.P. Barry, vient d'embaucher un avocat reconnu dans le droit du travail pour enquêter sur le sujet. Me James A. Quinn avait déjà représenté Freeman McNeil, des Jets de New York, en 1992, sur une question pratiquement similaire. Il avait mené son dossier à la perfection, ébranlant la puissante NFL.
L'argument massue des agents est le suivant : pourquoi les joueurs devraient-ils perdre une année de leur contrat en raison d'un arrêt de travail décrété par les propriétaires?
Dans le protocole de retour au travail (si jamais on réussit un jour à en arriver à une entente), il s'agira d'une clause qui soulèvera la controverse et qui irritera beaucoup de gens, surtout les propriétaires, qui croyaient avoir amenuisé leurs responsabilités salariales.
Les agents tenteront d'obtenir leur part du gâteau puisque, non seulement leurs clients sont lésés dans leurs droits, disent-ils, mais eux aussi vont perdre des sommes astronomiques.
Les conseillers des athlètes chercheront donc à obtenir le statut du joueur autonome sans compensation pour leurs clients touchés par la perte d'une saison.
Un argument solide
Ils ont un argument solide : comment une équipe peut-elle retenir les services d'un joueur si elle ne respecte pas les bases fondamentales de la convention de travail? On veut aussi obtenir justice pour les joueurs d'âge junior qui, repêchés l'an dernier, n'ont toujours pas signé de nouveaux contrats. Le règlement stipule que les équipes ont une saison pour se prévaloir de leur droit mais, comme les propriétaires ont décrété un lock-out, le facteur temps joue contre eux.
Un dirigeant de la LNH me confiait hier que les agents ne laisseront sûrement pas passer une telle occasion, puisqu'ils sont directement touchés par la perte d'importants revenus. Ils vont se battre avec énergie et prendre les grands moyens pour gagner leur cause... et ils vont probablement réussir.
Rappelons les faits. Yashin et son agent, Mark Gandler, décidaient, il y a quelques années, que le joueur de centre méritait un meilleur salaire. Le Russe avait signé un contrat de plusieurs saisons, deux ans plus tôt, mais les conditions salariales ne reflétaient plus l'importance ni le rôle que jouait Yashin chez les Sénateurs. On l'avait invité à aller se faire foutre.
Gandler croyait que les Sénateurs céderaient éventuellement et qu'ils finiraient par satisfaire les exigences de son client. Erreur.
Les Sénateurs devaient accumuler les victoires sous l'habile direction de Jacques Martin et, finalement, l'absence de Yashin n'a eu aucun impact sur l'équipe.
Le Russe est demeuré à l'écart du jeu pendant une saison et Gandler a tenté d'appliquer la règle de trois : Yashin n'a pas joué, les Sénateurs ne l'ont pas payé, et il a donc perdu une année à son entente. C'est à ce moment-là que Bettman est intervenu, disant que Yashin avait un contrat en bonne et due forme, en conséquence, il devait toujours une saison de plus aux Sénateurs.
Le commissaire devait finalement gagner sa cause.
Dans les bureaux de la LNH à Manhattan, on avait alors sorti le champagne pour savourer cette victoire que l'on disait retentissante. Bettman aurait dû montrer le même courage, quelques mois plus tard, en intervenant dans le dossier Yashin, échangé aux Islanders de New York. C'était son boulot d'empêcher que cette transaction se matérialise. Finalement, Yashin devait signer un nouveau contrat de 90 millions pour dix ans.
On comprend un peu mieux pourquoi le hockey est en si mauvaise santé.
Un dossier controversé
Bettman va se retrouver inévitablement devant la même situation à la suite du lock-out. Il estime que les joueurs ont carrément perdu une saison à leur entente, mais les agents disent : comme Yashin a dû remplir ses obligations, pourquoi les propriétaires, qui ont imposé ce lock-out, n'honoreraient-ils pas l'année de contrat par plus de 500 joueurs de la LNH?
La firme IMG (International Group Management), sous la direction des agents Pat Brisson et J.P. Barry, vient d'embaucher un avocat reconnu dans le droit du travail pour enquêter sur le sujet. Me James A. Quinn avait déjà représenté Freeman McNeil, des Jets de New York, en 1992, sur une question pratiquement similaire. Il avait mené son dossier à la perfection, ébranlant la puissante NFL.
L'argument massue des agents est le suivant : pourquoi les joueurs devraient-ils perdre une année de leur contrat en raison d'un arrêt de travail décrété par les propriétaires?
Dans le protocole de retour au travail (si jamais on réussit un jour à en arriver à une entente), il s'agira d'une clause qui soulèvera la controverse et qui irritera beaucoup de gens, surtout les propriétaires, qui croyaient avoir amenuisé leurs responsabilités salariales.
Les agents tenteront d'obtenir leur part du gâteau puisque, non seulement leurs clients sont lésés dans leurs droits, disent-ils, mais eux aussi vont perdre des sommes astronomiques.
Les conseillers des athlètes chercheront donc à obtenir le statut du joueur autonome sans compensation pour leurs clients touchés par la perte d'une saison.
Un argument solide
Ils ont un argument solide : comment une équipe peut-elle retenir les services d'un joueur si elle ne respecte pas les bases fondamentales de la convention de travail? On veut aussi obtenir justice pour les joueurs d'âge junior qui, repêchés l'an dernier, n'ont toujours pas signé de nouveaux contrats. Le règlement stipule que les équipes ont une saison pour se prévaloir de leur droit mais, comme les propriétaires ont décrété un lock-out, le facteur temps joue contre eux.
Un dirigeant de la LNH me confiait hier que les agents ne laisseront sûrement pas passer une telle occasion, puisqu'ils sont directement touchés par la perte d'importants revenus. Ils vont se battre avec énergie et prendre les grands moyens pour gagner leur cause... et ils vont probablement réussir.