Je me disais que le congédiement de Mike Keenan chez les Flames de Calgary allait signifier la fin des dinosaures mais il semble que je me sois trompé puisque Pat Quinn vient d'être embauché comme entraîneur avec les Oilers d'Edmonton.

Moi, je ne vois rien d'excitant dans cette annonce.

Quinn revient derrière le banc avec Tom Renney et Kelly Buchberger. Ce trio ressemble à une vieille clique. Avec Steve Tambellini comme directeur général et Kevin Lowe à la présidence, il ne manque que Wayne Gretzky pour ramener le groupe qui était à la tête de l'équipe du Canada à Salt Lake City en 2002.

J'ai beaucoup de respect pour Pat Quinn. C'est un entraîneur que j'aime et admire mais je crois le temps est venu pour lui de passer le flambeau. C'est tellement difficile de diriger au niveau de la LNH de nos jours. Pat va s'entourer d'adjoints plutôt que de laisser la place aux jeunes, lui qui n'était pas le genre à déléguer au cours de sa carrière.

Il faut qu'il ait la passion pour revenir derrière un banc, dans l'Ouest en plus où il y a de nombreux déplacements à faire. À 66 ans, la fatigue va peut-être le rattraper rapidement.

Pat a toujours été un entraîneur qui exige de son club qu'il soit travaillant et discipliné mais je ne crois pas qu'il réinvente le hockey. J'ai l'impression que Pat va s'empresser de dire à Tambellini qu'il v veut un autre gardien parce Dwayne Roloson n'est plus l'homme de la situation.

Pat n'est pas un entraîneur dépassé mais la preuve est faite qu'on est rendu dans un monde de jeunes, qui ont moins de difficulté à se lever à huit heures tous les matins pour préparer les entraînements. Il risque de trouver le temps long. J'ai été entraîneur dans la LNH pendant dix ans et j'ai toujours dit que ce n'était pas un pique-nique de diriger un club à ce niveau. Ça va être difficile pour lui.

Si l'embauche de Quinn n'apporte par les fruits escomptés, Kevin Lowe va devoir rendre des comptes parce qu'il engage ses amis actuellement.

La pression est sur Darryl Sutter

Si Darryl Sutter décide de revenir derrière le banc des Flames de Calgary et de cumuler les doubles fonctions, il va devoir très bien s'entourer au niveau administratif. Il devra s'entourer adéquatement aussi comme entraîneur.

Je n'ai pas aimé l'entendre lancer une courbe à Mike Keenan lors de sa conférence de presse quand il a déclaré qu'il fallait choisir avec minutie son entraîneur parce qu'il y avait plusieurs vedettes dans son club. Sutter disait indirectement qu'il avait congédié Keenan parce que les vedettes de l'équipe n'avaient pas produit adéquatement. Malgré une récolte de 98 points et une cinquième place dans l'Ouest, l'entraîneur a été congédié parce que les séries éliminatoires font foi de tout.

Tant qu'à moi, c'est la dernière chance de Sutter. C'est lui qui avait engagé Jim Playfair parce qu'il voulait un coach
plus jeune. Il avait gardé Playfair comme assistant à Keenan et maintenant, il congédie tout son personnel. Sutter doit gagner.

Sutter a déjà cumulé les deux postes et il sait ce que ça prend pour bien réussir. C'est un boulot difficile mais quand tu es bien entouré, ça peut fonctionner.

Sutter a manqué de respect aussi envers Bob Hartley, Michel Therrien et Pete Laviolette notamment quand il a déclaré que les bons entraîneurs étaient déjà sous contrat avec une autre équipe.

*propos recueillis par Robert Latendresse