ANAHEIM - Dave Gagner est convaincu que Sergeï Kostitsyn est le meilleur joueur de septième ronde jamais réclamé par le Canadien.

"Il a l'étoffe d'un joueur de premier tour, fait valoir Gagner. Son tir est puissant. Il peut marquer de la ligne bleue. Il est lui-même très fort malgré son gabarit (6 pieds, 190 livres). Il a un gros derrière qu'il utilise pour plaquer l'adversaire. En fait, c'est un vrai cheval", ajoute l'entraîneur-adjoint des Knights de London dans un grand éclat de rire.

Gagner, qui a lui-même joué durant une quinzaine d'années dans la Ligue nationale, sait reconnaître un bon espoir. Son fils Sam sera d'ailleurs un des premiers joueurs choisis lors du repêchage de juin à Columbus.

"Sergeï peut jouer dans toutes les situations. Il est aussi à l'aise en infériorité qu'en supériorité numérique. Tout ce qui lui manque pour réussir dans le pro, c'est de la maturité, comme tous les jeunes de son âge. Mais ça viendra, vous pouvez en être certain.

"Dans le junior, il était simplement dominant. Il sera dans la Ligue nationale le jour où il y aura plus de régularité dans son jeu."

Un contrat de trois ans

Kostitsyn, 20 ans, a conclu il y a quelques jours une entente qui le lie au Canadien pour les trois prochaines années. A sa deuxième saison à London, il a inscrit 40 buts et 91 passes pour 131 points en 59 matchs seulement, un rendement qui lui a permis de terminer au troisième rang des pointeurs du circuit ontarien. Il a aussi présenté un différentiel de plus-38 en plus d'écoper 76 minutes de pénalités.

Selon Gagner, Kostitsyn s'est révélé après le championnat du monde junior où il a récolté cinq points (1-4-5) en six matchs sous les couleurs du Bélarus.

Après une première année junior, Kostitsyn souhaitait jouer à Hamilton en compagnie de son frère Andreï comme le permettent les règlements. Le Canadien avait toutefois d'autres plans pour le jeune homme.

"Il était un peu déçu de revenir dans le junior, raconte Gagner. Il se posait aussi des questions sur la qualité de l'équipe. On venait de perdre trois bons joueurs - Rob Schremp, Dave Bolland, Dylan Hunter - et il ne connaissait rien de Sam (Gagner) et de Patrick Kane. Mais à son retour du championnat du monde, il était un joueur transformé."

Bien intégré

Kostitsyn a profité de ses deux saisons à London. Il est aujourd'hui plus à l'aise en anglais. Il s'est aussi familiarisé avec la culture nord-américaine ainsi qu'aux petites patinoires.

"Il comprend mieux l'anglais qu'il veut bien le laisser croire, dit Dave Gagner. Il était également bien intégré à l'équipe. Je sais qu'il était très apprécié de ses coéquipiers."

Kane le considère comme un de ses meilleurs amis.

"Il a tellement de talent, dit-il. Il est aussi très drôle."

"C'est un gars fantastique, ajoute Sam Gagner. Il est plus âgé et il s'est occupé de nous à notre arrivée à London. C'était notre première saison dans le junior et il nous a pris sous son aile.

"Sergeï est aussi un boute-en-train. Il était de tous les tours dans la chambre."

Kostitsyn sera un joueur à surveiller lors du prochain camp. Peut-être impressionnera-t-il assez pour mériter un poste à Montréal dès la fin du camp ou durant la saison.