BROSSARD - Même si elle doit maintenant se poursuivre sans Max Pacioretty, du moins d'ici le reste de la saison, la vie continue chez le Canadien. On assistera aux grandes retrouvailles avec le héros du Canadien le printemps dernier. À ne pas manquer à RDS-HD à compter de 20 heures.

Et la prochaine tranche de vie dans l'entourage du Tricolore se disputera à St. Louis, jeudi, ce qui en temps normal aurait provoqué toutes sortes de discussions autour de l'organisation montréalaise. Après tout, il s'agira du premier match que les joueurs du Canadien disputeront contre leur ancien gardien no 1, celui qui leur a permis d'atteindre la finale de l'Association Est le printemps dernier, Jaroslav Halak.

Ce dernier a été réintégré à la formation des Blues, mardi, après avoir dû s'absenter pendant trois semaines à cause d'une fracture à la main droite. Il devait affronter les Blue Jackets de Columbus, mercredi, mais on s'attendait à ce qu'il dispute un deuxième match en autant de soirs, jeudi, étant donné les circonstances.

«J'ai hâte de lui serrer la main, mais en même temps je lui souhaite de disputer son pire match (jeudi) s'il joue, a lancé Scott Gomez avec sourire en coin, mercredi, après l'entraînement à Brossard. Il a été un excellent coéquipier, on a eu une belle poussée avec lui, mais c'est toujours comme ça dans cette ligue. Il y a parfois tellement de roulement que l'année suivante, c'est différent, on est déjà passé à autre chose.»

Quand Halak a été échangé aux Blues, l'été dernier, on croyait alors que le premier duel contre le CH s'avérerait une confrontation à finir entre le gardien slovaque et Carey Price.

Price a toutefois connu de tels succès, cette saison, qu'on ne peut plus mettre en doute la sagesse du Canadien d'avoir choisi de le garder à Montréal aux dépens de Halak. Même si ce dernier devait donner une performance étincelante et que Price devait s'effondrer pour une rare fois, jeudi, bien malhonnête serait celui qui mettrait en doute la décision de Pierre Gauthier dans ce dossier.

Avec ses 32 victoires en 59 matchs, ainsi que sa moyenne de 2,31 jumelée à un pourcentage d'arrêts de ,924, Price a relégué aux oubliettes ses déboires de la saison dernière. Et ce n'est pas la moyenne de 2,63 et le taux d'arrêts de ,907 de Halak, qu'il présentait avant son départ de mercredi, qui y changera grand-chose.

«Oui, Jaro a joué ici, il a bien joué ici, mais c'est chose du passé maintenant, a souligné Price. Ça n'a plus aucune incidence sur ce qui se passe à l'heure actuelle. C'est un autre match, on veut la victoire et les points, et ça se limite pas mal à ça en ce qui me concerne.»

Lars Eller, le principal appât dans la transaction impliquant Halak, a quant à lui reconnu qu'il attend la date du 10 mars depuis un bon moment.

«J'avais hâte que ce match-là vienne, a déclaré Eller. Même si je n'ai joué que sept matchs pour les Blues, j'ai quand même fait partie de l'organisation pendant trois ans, et j'ai encore de bons amis à St. Louis.

«Mais au bout du compte, c'est un match comme un autre et le plus important, ce sont les deux points au classement.»

Au bon moment

Le défenseur Brent Sopel a un plâtre à sa main gauche et il est incapable de lancer. Il ne participera au match de ce soir.

Il aura fallu attendre plus de cinq mois pour ce duel Canadien-Blues, mais il survient au bon moment pour Eller, qui dispute présentement son meilleur hockey depuis ses débuts dans la LNH.

Le Danois de 21 ans a marqué quatre buts et récolté deux aides au cours de ses sept derniers matchs. C'est près de la moitié de sa production totale, lui qui compte sept buts et huit aides en 62 matchs en tout.

«Toute l'équipe joue bien et moi aussi. Tout s'en va dans la bonne direction. On a trouvé une très bonne chimie au sein de notre trio. On espère poursuivre dans la même veine.»

Eller a reconnu, mercredi, qu'il avait plus de pression sur les épaules en s'amenant chez le Canadien, étant donné que son destin était lié à celui de Halak.

«C'est sûr qu'il y avait de la pression. Je me suis moi-même mis beaucoup de pression sur les épaules. Les gens avaient des attentes élevées à mon endroit et moi aussi, mais je suis également réaliste, a-t-il noté. Ce n'est pas nécessairement sur la base de 50 matchs ou d'une saison qu'on peut juger du résultat d'une transaction ou du potentiel d'un joueur. Il reste encore bien des matchs.»

L'éveil de Eller survient également après une disette si longue que certains commençaient à croire que seul un retour dans les mineures lui permettrait de s'en sortir.

«Quand on commence à te retirer de la formation, certaines pensées commencent à te traverser l'esprit, mais c'est ta réaction à l'adversité qui importe, a-t-il dit. Mais je n'ai jamais pensé que j'allais être retrogradé, j'ai toujours eu confiance que j'allais rebondir.

«Mais c'est vrai que ça affecte un peu ta confiance si tu ne joues pas. Sauf qu'il y a toujours des hauts et des bas et je savais que ce serait le cas.»